11/01/2015 - 12/01/2015 | DemysTEAfication

29 novembre 2015

Exposition au Petit Palais : Fantastique ! Kuniyoshi. Le démon de l'estampe - L'estampe visionnaire. De Goya à Redon

Fantastique ! Kuniyoshi. Le démon de l'estampe

Depuis le 1er octobre et jusqu'au 17 janvier 2016, se tient au Petit Palais - Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris une double exposition consacrée à l'art de l'estampe. Celle japonaise, à travers un accrochage monographique centré sur Kuniyoshi mais aussi les estampes européennes, avec essentiellement un panel d'artistes du XIXème siècle comme Gustave Doré, Eugène Delacroix, Francisco de Goya, ... Les deux expositions se succèdent, l'entrée se faisant par celle consacrée à Kuniyoshi pour ensuite passer dans le domaine de l'estampe fantastique européenne dont on pourra regretter que, bien que centrée sur ce que l'on peut appeler le "romantisme noir", celle-ci ne s'attarde pas un peu plus sur le renouveau, à cette époque, du thème de la Danse Macabre, par l'accrochage d’œuvres d'Alfred Rethel, par exemple.

démon squelette géant
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), La Princesse Takiyasha appelant un monstrueux fantôme squelettique à l’ancien palais, à Soma, 1845-1846. Partie centrale du triptyque, 39 x 26,5 cm.
Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.

Mais passons, puisque ce qui nous intéresse ici en premier chef, c'est de pouvoir admirer, réunies dans le même lieu, un grand nombre d’œuvres de Kuniyoshi, artiste relativement méconnu en France, où les grands maîtres de l'estampe sont injustement éclipsés par Katsushika Hokusai ainsi que, dans une moindre mesure, par Utagawa Hiroshige.

le moine mongaku à la cascade de nashi
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), Le moine Mongaku, de la série Les six figures favorites de Kuniyoshi mises en correspondance avec le cycle des six jours,1860. Estampe, 39 x 26,5 cm.
Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.

L’œuvre de Kuniyoshi n'est pourtant pas  négligeable et par bien de aspects plus dynamique sur le plan graphique que celle des auteurs cités un peu plus haut comme on peut le voir, par exemple, avec l'estampe ci-dessus, représentant le samouraï Endo Morito, devenu moine sous le nom de Mongaku Shonin, faisant pénitence à la cascade de Nashi pour expier le meurtre de sa maîtresse Kesa et recevant la visite de Saitaka, acolyte de Fudo Myoo, vingt et un jours après le début de la-dite pénitence.

estampe japonaise tryptique
minamoto no tametomo sauvé par des tengu
Minamoto no Tametomo sauvé par l'empereur Sutoku
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), L'Empereur retiré Sutoku envoie ses vassaux au secours de Minamoto no Tametomo pendant qu'un vassal de Tametomo et un requin sauvent son fils et que sa femme se jette à l'eau pour calmer les flots, 1851. Triptyque, 3 estampes de 24,1 x 36,8. Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.


Par son ampleur et sa qualité cette exposition se hisse au niveau des premier et second volets de l'exposition Hokusai qui s'était tenue un peu plus tôt dans l'année et qui avait connu un large succès. Malgré une publicité nettement moindre, le bouche-à-oreille ayant fait son travail, cette exposition semble également connaitre un certain succès et mieux vaut prévoir une certaine attente et ne pas non plus sous-estimer le temps nécessaire à la visite de cette double exposition. Mieux vaut enfin ne pas attendre trop longtemps avant de se rendre à cette exposition tant l'occasion est rare.

la sorcière chat d'okabe
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), La sorcière-chat d'Okabe, de la série Histoires d'autrefois des démons japonais, 1860. Partie centrale du triptyque. Estampe, 39 x 26,5 cm.
Photographie © Gallery Beniya / Collection particulière.

Enfin, une des caractéristiques de l’œuvre d'Utagawa Kuniyoshi est la satyre de la société qui l'entoure alors, et qu'il met souvent en scène à travers les animaux imitant les attitudes et les mimiques humaines. Kuniyoshi, en amoureux des chats les représentera d'ailleurs à de multiples reprises même si ceux-ci ont souvent le mauvais rôle dans les anciennes légendes japonaises.

dragons
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861), Deux dragons autour d'une chute d'eau, 1831. Estampe, 24,4 x 36,8 cm. Photographie © Victoria & Albert Museum.

27 novembre 2015

Quels ustensiles pour débuter ?

blog sur le thé

Théière, Gaiwan, Yixing, Chaire, Zhong, Kensui, Kyusu, Tetsubin, Futaoki, Chashaku, Chasen, Yunomi, Guinomi, ..., la liste des instruments pour le thé est fort longue ... La question que se pose tout néophyte peu équipé est généralement « Quoi acheter pour s'équiper convenablement pour débuter avec les thés en vrac ?». Au départ, le risque est grand d'acheter dans tous les sens des objets qui se révèleront finalement peu utiles par la suite et donc de gaspiller son argent en achats inconséquents.

Car quel débutant ne se dit pas qu'une balance d'ultra-haute précision avec un thermomètre à mesure infrarouge accompagné d'un tableau Excel © à quadruple entrée pour tout prendre en note est essentiel ? Et que sans cela, on va immanquablement rater son thé ! Quelle erreur de croire que l'on peut dompter le Hasard et l'Alchimie ... Autant se dépouiller de cette illusion d'emblée qui est de croire que l'Art peut se réduire à une série de chiffres alors que l'esprit ne peut même pas seulement cerner tous les paramètres qui vont entrer en ligne de compte dans la préparation du thé ... ce qui ne veut toutefois pas dire qu'il ne faut pas chercher à s'améliorer ou que rien n'est perfectible.

armoire chinoise ancienne

De la même manière, une "collection" d'ustensiles pour le thé ne se constitue pas en un jour et mieux vaut d'ailleurs prendre le temps de la constituer patiemment, là encore pour éviter de se précipiter sur tel ou tel ustensile qui se révèlera par la suite plus ou moins superflu pour la seule préparation, comme les Cha He, Cha Bu, pinceaux à théières de Yixing, pinces à tasses, pic à feuilles, ...

armoire chinoise antique

Naturellement, si tout ceci permet une certaine amplitude de choix, notamment esthétiques, et que l'appréciation d'un thé ne saurait se limiter au seul contenu de la tasse, le débutant pourra largement s'en passer. Ainsi, hormis pour le Matcha qui requiert des ustensiles spécifiques même pour débuter, il est inutile de se sentir obligé d'acquérir des objets hors de prix et certains achats bien ciblés pourront même servir à tous types de thés.

Donc qu'acheter ? Voilà le cœur de cet article, qui va étonnamment se limiter à bien peu de choses ...

Tout d'abord :

mon blog de thé

Théière en porcelaine simple ou en verre, Gaiwan en porcelaine simple ou en verre, Pichet "égalisateur". On pourra même réduire encore un peu plus les achats en choisissant la Théière ou le Gaiwan selon ses envies même si la Théière est plus pratique en terme de manipulation pour le novice. On pourra éventuellement se passer de Pichet à condition d'avoir une tasse suffisamment grande.

Ensuite :

ustensiles pour savourer le thé

Une Tasse plus ou moins grande, là encore en verre ou en porcelaine simple. L'acquisition d'un set de tasses à sentir et tasse à déguster pour le Gong Fu Cha n'est de loin pas une nécessité même si ce sont souvent des ustensiles peu chers. On pourra choisir éventuellement au départ une tasse de même contenance que la Théière / le Gaiwan choisi.

Puis :

blog sur le thé

Pour éviter éclaboussures et autres débordements, une simple assiette large ou creuse suffit, l'acquisition d'un bateau à thé pourra attendre ....

Enfin :

blog sur le thé
Photographie © Trendglas Jena
Si l'on a quelques fonds supplémentaires, plutôt que d'acquérir une bouilloire électrique hors de prix, on pourra faire l'acquisition d'une bouilloire en verre qui aura l'avantage de ne pas coûter une fortune tout en pouvant être utilisée sur les plaques de cuisson de la plupart des cuisinières.

Pour récapituler, avec une théière à 20 €, une tasse à 10 €, une assiette à 5 € et une bouilloire à 40 €, soit pour un investissement de départ de près de 80 €, on pourra préparer tous les types de thé en feuilles ... ensuite, selon les envies et les besoins on pourra toujours agrandir le nombre de ses ustensiles ...

21 novembre 2015

Les tailles de galettes de puerh

taille des galettes de puerh

Sheng ou Shu, "historiquement", les galettes de Puerh font 357 grammes. Standardisation avant l'heure ? Facilité de compter pour un "objet" qui pouvait servir de monnaie d'échange ou de tribu ? Un peu des deux à la fois ? Une chose est certaine cependant, cette forme, au même titre que les autres formées compressées ( champignon - Jincha, carré - Fangcha, brique - Zhuancha, melon - Jingua, nid d'oiseau - tuocha ) facilite grandement manutention, transport et stockage.

Une fois n'est pas coutume, la "longue" tradition de la galette de 357 grammes et le lien que peu avoir ce poids précis avec le système de mesure chinois ( pour mémoire, 357 grammes = 714 Fen de la Chine impériale des Qing ) est de peu d'importance, tant le système de mesure chinois à connu des évolutions ( suivant que l'on compte en mesure traditionnelle courante ou en mesure impériale, suivant les zones géographiques, suivant les différentes dynasties impériales, avec la République de Chine en 1915, puis en 1929 et encore en 1976 ). Facteur supplémentaire ne facilitant pas la compréhension du poids traditionnel : les unités de mesure ont, au fil du temps, gardé les mêmes noms malgré les changements de leur valeur ...

Peu importe donc, car si le pressage de galettes de 357 grammes fut un moment la norme, car celle-ci est en pleine évolution, et l'on trouve aujourd'hui des galettes allant de 5 grammes à 1 kilogramme ou plus, en lien avec le système métrique donc. Autre raison de la diversification des tailles des galettes, la hausse presque constante des prix fait qu'il est plus aisé d'acheter des galettes de 100 grammes que des galettes de 357 grammes ou plus.

thé en galette
De gauche à droite, galettes de 10, 100, 200, 357, 400 et 1000 grammes

20 novembre 2015

La porcelaine : Les bases techniques

imari japonais

Les pâtes de porcelaine sont constituées, à peu de choses près, d'une moitié de kaolin, d'un quart de silice et d'un quart de feldspath. La couleur blanche de la porcelaine est due au fait que le kaolin contient essentiellement des silicates d'aluminium tout en contenant une part infime d'oxyde de fer.

Si la plupart des articles de porcelaine sont fabriquées par moulage ( que ce soit par coulage dans un moule ou par pressage dans une forme ), certaines porcelaines peuvent être également tournées. Dans ce dernier cas, on obtient généralement des pièces assez épaisses.

La technique du pressage est assez facile à comprendre : on applique la pâte de porcelaine sur une plaque, on l'égalise à la presse ou au rouleau, on la découpe à peu près à la taille du moule plat, on l'insère dans le moule plat, on presse la contre-forme puis on découpe ce qui dépasse. Ne reste plus qu'à retirer la pièce moulée et la laisser sécher :
moulage de la céramique
On obtient ainsi des pièces standardisées suivant l'atelier ou les ateliers. Cette méthode est très pratique, en particulier pour les pièces plus ou moins plates, comme les plats, les assiettes et les bols.

La technique du coulage est tout aussi simple : on coule la pâte de porcelaine liquide sur ou dans une forme, on évacue l’excédent, on laisse sécher, puis on recommence l'opération, jusqu'à obtenir l'épaisseur finale désirée :
coulage de la porcelaine
Aujourd'hui, bien sûr, cette technique s'est "modernisée" et il suffit de projeter des couches fines avec du matériel du type des pistolets à peinture qui fonctionnent avec un simple compresseur. C'est par le biais de cette technique que l'on obtient les articles de porcelaine les plus fins et donc les plus translucides.

thé et céramique

En effet, si la caractéristique principale de la porcelaine est de laisser passer la lumière, toutes les porcelaines ne sont pas égales sur ce plan : plus une porcelaine est  épaisse, moins elle sera translucide et donc les porcelaines tournées et bon nombre de porcelaines moulées, même s'il ne faut pas les confondre avec les faïences, ne sont généralement que peu, voire pas du tout, translucides.

Guan Yin en porcelaine
 
Reste la technique du tournage qui concerne en général des pièces  de forme assez simple, pour lesquelles on place une boule de pâte sur un tour de potier et on procède ensuite au montage.

Cette technique laisse généralement des traces visibles à l’œil, rarement à l'extérieur de la pièce car on peut y procéder à un lissage avec un instrument en bois, mais le plus souvent à l'intérieur. Malgré tout, en passant la main sur l'extérieur d'une pièce tournée, on pourra sentir les traces d'un tel façonnage.

porcelaine japonaise imari

Pour ce qui est de la cuisson des porcelaines, une fois la pièce sèche, on procède à une première cuisson sans émaillage entre 900° et 1000° Celsius sans que cette dernière température soit dépassée. On obtient une pièce de porcelaine plus ou moins tendre et plus ou moins poreuse selon la température de cette première cuisson. C'est à cette étape que l'on applique les décors sous couverte.

On procède ensuite à l'émaillage puis à la cuisson définitive entre 1260° et 1400° Celsius. La porcelaine devient alors très faiblement poreuse, d'autant plus qu'elle a dès lors une couverte translucide. Cette cuisson à haute température entraine de forts risques de déformation et un retrait important qui marquent parfois les pièces. C'est après cette étape, une fois la pièce refroidie, que l'on procède à la pose du décor sur couverte puis à une cuisson vers 800° Celsius au moins.

blanc de chine

8 novembre 2015

Yixing Pottery. The World of Chinese Tea Culture

céramique chinoise

L'ouvrage Yixing Pottery. The World of Chinese Tea Culture, de Chunfang Pan est publié aux éditions Long River Press à San Francisco. Il s'agit d'un ouvrage publié à l'origine en chinois et traduit en anglais. De prime abord, suivant sa table des matières, l'ouvrage semble vouloir être un petit guide de la poterie de Yixing, abondamment illustré, retraçant l'historique de ce type de céramique et abordant quelques points techniques pour mieux expliquer ce qui caractérise les différentes céramiques de Yixing.

J'ai bien dit " semble se vouloir ", car bien que l'ouvrage ne fasse que 80 pages, il est plus proche d'un ouvrage d'érudition sur les maîtres contemporains de Yixing que d'un livret pouvant servir de base sur la céramique de Yixing.

Chen Mansheng teapots
Théières fabriquées par Chen Mansheng. Croquis © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press

Sommaire détaillé

Introduction

1. La poterie de Yixing : Origine et Développement

2. Le moine du temple Jinsha et la théière "Gongchun"

3. La céramique de Yixing durant les dynasties Ming et Qing

4. Les artistes de théières fameux

5. La céramique Zisha en Chine et à l'étranger : Prospérité et déclin

6. Les maîtres de la céramique Zisha

Ren Ganting (1889-1968)
Pei Shimin (1892-1979)
Wu Yungen (1892-1969)
Wang Yinchun (1897-1977)
Zhu Kexin (1904-1986)
Gu Jingzhou (1915-1996)
Jiang Rong (1919 - ...)

7. Les " artistes industriels avancés "

Xu Hantang (1933-...)
Xu Xiutang ( 1937-...)
Tan Quanhai (1937-...)
Lu Raochen (1940-...)
Wang Yinxian (1943-...)
He Daohong (1943-...)
Bao Zhiqiang (1946-...)

8. Les " Huit célèbres artistes industriels de la province du Jiangsu "

Li Canghong (1937-...)
Xu Chengquan (1939-...)
Wu Zhen (1941-...)
Xie Manlun (1942-...)
Zhou Guizhen (1943-...)
Bao Zhongmei (1944-...)
Gu Shaopei (1945-...)
Pan Chiping (1945-...)

9. Caractéristiques de l'argile pourpre

10. Usages et formes

11. Méthodes de décoration

Le changement de texture
Les lignes

12. Sculpture et peinture

Peinture
Impression et collage
Glaçure
Mosaïque
Gravure

13. L'appréciation et la collection des céramiques Zisha

La forme
L'argile
La cuisson
L'habileté de l'artisan
La décoration
L'utilité

Table chronologique des dynasties chinoises


Néanmoins, cet ouvrage fourni bon nombre de données intéressantes, et qui viennent contredire bon nombre d'histoires racontées jusqu'il y a encore peu, quand les vendeurs étaient presque la seule source accessible sur la céramique de Yixing.

Cela commence avec les bases historiques, et rappelle que Yixing est une aire de production de céramique depuis le XIème siècle avant J.C. et que l'industrie de la céramique a été continue dans cette zone depuis cette période ... On y a produit d'abord des pièces d'apparat avec couverte céladon ( donc des produits de grande taille ) puis par la suite des céramiques pour des usages de tous les jours.

théière en zisha époque ming
Les types de théières en Zisha trouvées lors de fouilles archéologiques. Schémas © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press

En ce qui concerne la production de théières, rapportée à d'autres sources comme les collections du Flagstaff House Museum Of Tea Ware, on constate que les formes sont assez limitées. De plus, les volumes sont assez conséquents par rapport à nos théières modernes, avec des théières d'une contenance de plus d'un litre à une contenance de 400 - 600 ml, et il faut attendre la fin de la dynastie Ming pour voir des théières plus petites de 80 - 200 ml, celles-ci semblant être l'exception

Ainsi, pendant près de trois millénaires, Yixing est une aire de forte production de céramiques et les périodes Ming et Qing sont les périodes les plus prospères pour la céramique de Yixing, les céramiques de Yixing étant en outre aussi produites pour l’exportation et introduites en Europe à partir de 1635. Rappelons également que la collection dont est issu cet ouvrage vise avant tout à promouvoir les arts traditionnels de la Chine en suscitant des vocations de collectionneurs. Pourtant, le " problème " de la " terre épuisée " n'est pas abordé alors que cela constituerait un intérêt majeur pour instituer un instinct de collection en introduisant l'aspect de rareté. Ainsi, ces renseignements, s'ils semblent anodins, mettent sérieusement à mal le mythe de la " terre épuisée ", porté par quelques vendeurs occidentaux ou vendant en premier lieu à des occidentaux.

factory 1
Photographie illustrant le contre-plat et la garde volante de l'ouvrage, illustration de ce que pouvait être un atelier-usine d’État du type de la fameuse "Factory 1 ". Photographie © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press

Il en va de même pour la multiplication des types de terre que l'on peut rencontrer depuis moins d'une décennie chez les vendeurs de théières de Yixing. L'ouvrage est très clair à ce sujet : il y a trois sortes d'argile de type Zisha : l'argile pourpre, l'argile rouge et l'argile verte. A ces trois types, se rajoute l'argile vermillon, le Zhuni donc.

L'argile pourpre devient généralement rouge-brun ou brun foncé à la cuisson. A cette terre, l'artisan peut ajouter du fer ou de l'argile vermillon pour varier les effets de couleur. L'argile rouge, quand à elle, devient vermillon après cuisson ( caractéristique d'où, visiblement, nait le fait que bon nombre de vendeurs tentent de faire passer cette argile rouge pour du Zhuni ). La contraction de l'argile rouge est élevée, tout comme l'argile vermillon, contrairement à l'argile pourpre qui ne produit qu'un retrait de 10% à la cuisson. L'argile verte devient blanc cassé après cuisson et apparait en petites quantités, d'où son utilisation surtout pour la décoration.

théières par Chen Mansheng
Théières fabriquées par Chen Mansheng. Croquis © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press