DemysTEAfication

10 août 2012

Ban Mai " L'Essence du thé "

l'essence du thé colmar

Voilà un thé peu courant venu de Thaïlande et vendu au comptoir L'Essence du Thé au prix de 14,50 € les 100 grammes. Ce thé serait cultivé en " permaculture ", sans produits chimiques et en respectant un certain équilibre biologique, mais n'est pourtant pas labellisé " Bio ".

thé thaïlandais

La liqueur est d'un beau jaune bien prononcé et extrêmement limpide. Au nez,ce sont les fleurs et en particulier le Lys qui viennent immédiatement, rappelant sans conteste un Wulong.

En bouche, les saveurs sont différentes. C'est le miel qui envahit la bouche dès le départ, et qui dure longtemps pour tirer ensuite vers une touche florale. Il n'y a ni amertume, ni astringence et l'ensemble est un peu rond. La liqueur reste légère tout du long, ce qui rajoute encore à l'impression de douceur qui se dégage.

thé thaïlandais

Ban mai

L'infusion est composée de grandes feuilles et de bourgeons avec deux feuilles essentiellement. Les feuilles sont bien entières dans l'ensemble, malgré leur taille.

L'ensemble est donc de très bon aloi, pour ne pas carrément dire que ce thé est excellent ...et d'un excellent rapport qualité / prix qui plus est, rarement égalé a un tel niveau, qui permettrait de faire de ce thé rare un objet de consommation courante.

9 août 2012

Retour à L'Essence du Thé

Cela faisait une éternité que je ne m'était pas rendu dans ma ville natale, et un bref séjour a été pour moi l'occasion de retourner au comptoir L'Essence du Thé, toujours situé au 38 B de la Rue des Marchands, à Colmar, Haut-Rhin.

le thé à colmar

Hormis la réfection-restauration en cours sur la Maison Pfister, la rue ne semble pas avoir changé depuis ma dernière visite, et le soleil qui frappait fort était même au rendez-vous.

Les remarques de mon article précédent sont toujours valables, à part que les thés natures semblent gagner de l'espace et que la proportion thés natures / thés aromatisés semble presque s'équilibrer un peu plus encore désormais, signe d'un développement du marché dans le secteur, ce qui permet de proposer à la vente des galettes de Pu Erh et des thés manufacturés à la pièce qui n'auraient jamais trouvé preneurs il y a quelques années autrement que comme objet de décoration pour étagère ou comme curiosité pour amuser ses amis lors des diners mondains.

l'essence du thé

 La décoration est toujours sobre et lorsque le temps est au beau fixe, la dégustation de thé peut se faire en terrasse, autre innovation.

L'espace intérieur consacré à la dégustation est toujours également le cadre d'expositions d’œuvres, ce qui dynamise un peu plus la Maison. Le seul "point noir" restant à mon sens le choix en céramiques et accessoires, trop courant et trop cher, à une ou deux exceptions près.

En ce qui concerne les thés au sens strict, la Maison réalise en partie une sélection dans d'autres comptoirs, comme Terre de Chine ou Tamayura, notamment pour les galettes de Pu Erh ou pour le Matcha.

l'essence du thé

Au final néanmoins, avec un cadre agréable et une sélection de bon aloi, on trouvera toujours avec ce comptoir une sorte de phare au milieu d'une région largement en friche en ce qui concerne l'univers du thé.

2 août 2012

Le lapin dans la lune

Le lapin dans la lune

La pleine lune est là, et son lapin aussi. Quel lapin ? Eh bien le lapin dans la lune, le lapin messager des dieux. Non, je n’affabule pas, et non, n'ai pas abusé du sake ...

En fait, on trouve au moins deux lapins dans la lune, voici le premier :

lapin sur la lune

et voici le second :

ce n'est pas un lapin crétin

Le second renvoie à diverses légendes, dont une légende japonaise selon laquelle un lapin, un singe et un renard aident un vieil homme affamé en lui apportant de la nourriture. Le renard apporte le fruit de sa chasse, le singe apporte le fruit de sa cueillette, mais le lapin, ne sachant quoi apporter, se jette dans le feu pour offrir sa propre chair au vieil homme. Mais ce dernier révèle sa nature divine de roi des dieux et emmène le lapin avec lui sur la lune pour que tous puissent voir la grandeur d'âme du lapin. Cette légende s'inspire peut être d'un conte bouddhiste ou le vieil homme se révèle être Sakra ou Indra ( le roi des dieux) et où les trois animaux sont un lapin, un singe et un chacal. Là encore, la présence du lapin sur la lune est une récompense pour celui-ci, de même que les tâches qu'il accomplit pour aider les dieux.

Ainsi, selon d'anciennes croyances chinoises remontant aux Royaumes Combattants, le lapin serait aussi le compagnon de la déesse Chang'E. Il préparerait pour elle l’élixir d'immortalité.

Dès lors, on voit souvent représenté le lapin en train de piller des herbes pour préparer l'élixir d'immortalité. Il est aussi dit qu'il nettoye la lune à chaque cycle de pleine lune en frottant celle-ci avec une poignée de prêles ( ou de joncs ). Enfin, le lapin serait aussi le messager des dieux et aurait des dons de prédiction.

temple japonais

Ici, avec l'illustration ci-dessus et celle ci-dessous, c'est plus à la légende d'Okuninushi  que le lapin ou le lièvre est lié, du fait de sa représentation particulière. Selon la légende, Okuninushi avait 80 frères ou demi-frères et était le cadet de ces dieux. Les frères se rendirent tous à Inaba pour courtiser la princesse Yakami ou Yagami, Okuninushi portant les bagages ( raison pour laquelle il est représenté avec grand un sac ). Sur le chemin, les frères croisent un lapin écorché par des requins ( ou des crocodiles ou des serpents, suivant les versions ). Le lapin leur demande comment faire repousser la peau qu'il a perdu, mais comme les frères sont plutôt de nature cruelle, ils lui conseillent de se baigner dans la mer proche puis de se sècher au vent. Naturellement, cela ravive de plus belle la douleur. Arrive ensuite Okuninushi, ralenti car il porte les bagages. Le lapin lui pose la même question et Okuninushi, plus compatissant et généreux, lui suggère de se baigner dans l'eau douce du fleuve proche et de se couvrir ensuite de pollen de joncs ( ou de branches ou de feuilles de joncs suivant les versions ). Le lapin est de suite rétabli, retrouve sa fourrure blanche éclatante et annonce à Okuninushi qu'il sera celui qui épousera la princesse Yakami ou Yagami. On représente ainsi Okuninushi et le lapin avec des symboles auspicieux, Okuninushi avec un maillet de prospérité et le lapin avec un Gohei ( bâton décoré de deux Shide, bandes de papier plié ) de purification.

le lapin dans la lune

Ainsi, le lapin trouve une place de choix dans l'iconographie, peu en Chine mais beaucoup plus au Japon où on le retrouve comme un élément de décoration à part entière sur de nombreux supports, du Noren aux éléments de décor des sabres ( Kodogu )..

Kodogu

1 août 2012

La chauve-souris, histoire d'un symbole

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Pour un occidental, étonnant symbole que celui de la chauve-souris, que l'on retrouve parfois représentée, entre autre, sur certaines pièces de porcelaine chinoise destinées au thé.

Mais en Chine, la chauve-souris est un porte bonheur et un symbole taoïste. Elle est ainsi un lien avec le monde des immortels, dont elle peut être le messager, car elle repose dans des endroits souterrains ou de sombres cavernes. Elle est aussi proche des mêmes immortels car douée de grandes capacités : En effet, son cerveau étant très lourd, elle est obligée de dormir la tête en bas, la taille de son cerveau étant aussi le signe de sa longévité.

Dès lors, elle est un symbole bénéfique. Ce symbolisme est renforcé par un jeu de sens sur les caractères qui la représentent ( prononciation en pinyin : Bianfu ) et le terme bonheur ( prononciation en pinyin : Fu ) ou encore prospérité ou bénédiction.

Enfin, selon son nombre ou les autres symboles qui l'accompagnent, sa présence prend un sens différent, toujours en jouant sur les prononciations des sinogrammes.

31 juillet 2012

Long Jing Grand Cru " Terre de Chine "

Long Jing de Terre de Chine

Comme le Long Jing précédent, celui-ci a été récolté en avril 2012 dans la province du Zhejiang. Par contre, c'est bien là, au premier abord, leurs seuls points communs, car ce thé ci est, lui, mis en vente au prix de 75 € les 100 grammes.

Umami

La liqueur est d'un jaune très pâle, extrêmement limpide. Sec, c'est la verdure mélangée aux algues, mais sans aspect iodé.

Au nez, c'est assez "plat", au sens où seule la verdure est présente, mélange d'herbe fraîchement coupée et de feuilles vertes.

En bouche, la verdure et l'herbe domine, ainsi qu'une douceur duveteuse, l'umami, clairement identifiable, tant elle finit par estomper le reste déjà peu marqué, et qui, de plus, dure longtemps.

Umami
 
L'infusion est de bonne qualité, essentiellement composée de bourgeons accompagnés d'une première feuille. On trouve également quelques feuilles moyennes entières et encore plus rarement des bourgeons accompagnés de deux feuilles. Enfin, on ne trouvera quasiment pas de brisures.

Ce thé est sans conteste très fin et ceux qui se demandent ce que peut bien être l'umami trouveront une belle illustration avec celui-ci, tant l'umami est peu accompagné d'autres saveurs ou senteurs. Néanmoins, je ne ferai pas de ce thé une consommation courante, du fait de son prix dissuasif ( même si le comptoir Terre de Chine le vend à partir de 25 grammes, ce qui permet à tous de le goûter ) et de son manque d'autres saveurs. Cela n'en fait certes pas un thé complexe, mais cela en fait peut être un thé d'un mauvais rapport qualité prix au final, même s'il est excellent, à moins que l'on place l'umami au dessus de des deux critères.