DemysTEAfication

12 avril 2013

Peintures et calligraphies : L'école de Shanghai

musée cernuschi
Photographie © Musée Cernuschi
musée cernuschi
Photographie © Musée Cernuschi

Du 8 mars au 30 juin 2013 se tient au musée Cernuschi une exposition intitulée L'école de Shanghai (1840 - 1920), Peintures et calligraphies du musée de Shanghai, rendue possible par un prêt du musée de Shanghai ( toutes les illustrations de cet article sont par ailleurs sous copyright du Musée de Shanghai ) et consacrée, comme son nom l'indique, à la peinture et à la calligraphie, éléments constitutif de la culture du lettré. 

Cette exposition s'inscrit dans un "cycle" consacré à la peinture chinoise, le musée Cernuschi ayant déjà réalisé deux expositions temporaires centrées autour des arts picturaux chinois, avec l'exposition Six siècles de peintures chinoises ( en 2009 ), proposant un vaste panorama du sujet, et l'exposition Artistes chinois à Paris ( en 2011 ), plus centrée, elle, sur ce que l'on peut qualifier d'art contemporain.

musée cernuschi
Portrait de Wu Dacheng entouré de sa collection de bronzes antiques, par Ren Xun (1835-1893). Photographie © Musée Cernuschi

Nous avons ici le résultat d'une époque de transition entre les arts graphiques traditionnels et une pratique "moderne", influencée par les apports extérieurs ( en partie forcés ) à l'Empire du Milieu, qui conduisent à ce que l'on peut qualifier d'école de Shanghai. C'est  ce passage qui constitue l'élément central de cette école et dans lequel réside l'intérêt de cette exposition.

Quel rapport entre la peinture, la calligraphie et le thé me direz-vous ? Beaucoup plus que l'on peut le croire au premier abord, la consommation intellectualisée que faisaient alors les Lettrés de ce breuvage étant alors fortement liée à la contemplation, la réflexion ancrée sur les héritages passés et à l'expression artistique, la dernière œuvre illustrant cet article en étant le plus parfait exemple, comme son thème et sa légende l'illustrent par ailleurs.

exposition l'école de shanghai
En versant du thé, en nettoyant la pierre à encre, par Qian Hui’an (1833-1911). Photographie © Musée Cernuschi

28 mars 2013

Mille et un bols. Hommage à un bol de thé indien

Musée des beaux arts de la Rochelle
 
Depuis le 15 février et jusqu'au 17 juin 2013, le Musée des Beaux-Arts de La Rochelle propose à ses visiteurs une exposition temporaire intitulée "Mille et un bols. Hommage à un bol de thé indien". Un bol de thé indien, le Kulhar, est ici le prétexte à une exposition de céramique contemporaine autour du bol pour le thé, où une centaine d'artiste a créé une dizaine de bols.

Initialement créée par Claude Albana Presset, céramiste suisse, Anja Koopmann Seiler, céramiste-designer et Lada Umstätter-Mamedova, historienne de l'art, cette exposition vit là une pérégrination supplémentaire au bord de la mer, puisqu'elle a déjà été présentée, entre autre, du 4 décembre 2010 au 6 mars 2011 à La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie André Diligent à Roubaix dont elle a intégré les collections permanentes.

L'occasion donc de faire un petit tour en bord de mer pour les amateurs de céramique contemporaine qui auraient raté les précédentes expositions, tout  en profitant des multiples activités organisées autour de cette exposition par le Musée des Beaux-Arts de La Rochelle !

exposition 1001 bols
Photographie © Musée des Beaux-Arts de La Rochelle

19 mars 2013

Art sacré du Tibet

Fondation Pierre Bergé


Ce début de mois de mars est décidément une période faste pour l'airain et son façonnage, cette fois-ci dans son acceptation tibétaine ... En effet, le 14 mars s'est ouvert une exposition intitulée " Art sacré du Tibet ", présentant 127 pièces de la collection Alain Bordier, là encore un collectionneur helvétique ...

Bref, jusqu'au 21 juillet 2013, c'est encore une occasion d'aller admirer, à la Fondation Pierre Bergé cette fois-ci, des pièces que l'on ne reverra peut être plus de si tôt ... Les amateurs de bronzes asiatiques anciens pourront même faire d'une pierre deux coups, la Fondation Pierre Bergé se trouvant à proximité du musée Guimet.

15 mars 2013

Trésors de la Chine Ancienne au Musée Guimet

Musée Guimet

Intitulée " Trésors de la Chine Ancienne. Bronzes rituels de la collection Meiyintang " et durant jusqu'au 10 juin 2013, une exposition s'est ouvert le 13 mars au Musée Guimet qui semble peu médiatisée, mais qui mérite un réel déplacement. 

Tout d'abord, parce que les bronzes chinois antiques sont étudiés depuis une éternité, par les Lettrés chinois en premier lieu ... et de nos jours par archéologues, conservateurs, historiens, ..., car ils représentent un summum technique et artistique lorsque l'on prend en compte la période pendant laquelle ils ont été réalisés.

Mais surtout car il y a là une occasion exceptionnelle - et peut être unique - de pouvoir admirer des bronzes dédiés aux rituels religieux issus de la collection Meiyintang ( ce qui signifierait " Entrée entre les massifs de roses" ), par ailleurs essentiellement consacrée aux céramiques chinoises, rassemblée par deux collectionneurs suisses, Stephen et Gilbert Zuellig, dont une partie est actuellement conservée au musée Rietberg de Zurich suite à un prêt de 15 ans et dont une autre partie a été vendue par Sotheby's à Hong Kong.

L'occasion unique donc, de voir ces rares pièces, depuis toujours historiquement considérées comme prestigieuses, avant quelles ne disparaissent à nouveau aux yeux du public ou quelles ne soient dispersées par une mise à l'encan ...

8 mars 2013

Tetsuaki Nakao : Winter

Galaxy glaze

Tetsuaki Nakao, est établi à Arita, dans la préfecture de Saga, vers l’extrême sud du Japon. Si Arita est un centre ancien de céramique japonaise, avec ses styles et ses codes traditionnels, Tetsuaki Nakao y a développé un style qui lui est propre : The Galaxy Glaze ... couverte galaxie ou plutôt couverte à étoiles.

couverte à cristallisations

Cette couverte tout à fait étonnante, inventée en Europe au XIXème siècle, n'a rien de traditionnel et pourrait se ranger dans la catégorie des émaux à lustre métallique et plus particulièrement à celle des émaux cristallins dans la catégorie précédente. Précision inutile, me direz-vous ? Eh bien non, comme souvent en matière de céramique, chaque détail a son importance ... qui explique par la suite les prix atteints par certaines pièces ...

Yunomi

Tout d'abord, le céramiste ne peut jamais maîtriser à coup sûr la cristallisation, qui est aléatoire par sa nature même ... une cristallisation partielle de la pièce pour former une couverte en galaxie - comme sur la première photographie - ne s'obtient donc pas forcément ... et toute la pièce peut ainsi être recouverte de cristallisations successives, produisant un effet contraire à celui désiré initialement.

Tetsuaki Nakao

Ensuite, pour compliquer un peu plus les choses, la couverte est réalisée en deux temps. Le potier réalise une première cuisson à une température de plus de 1350° Celsius pour réaliser une première couverte émaillée sur laquelle, une fois froide, on appliquera les éléments qui se cristalliseront lors d'une seconde cuisson, entre 1250 et 1300° Celsius ... inutile de dire que le fait de recuire des pièces déjà cuites et émaillées doit engendrer une casse non négligeable. Quoi qu'il en soit, tout ceci requiert naturellement une grande expertise technique qui ne s'apprend pas en un tournemain, les cristallisations étant très sensibles à la gestion de la température dans le four.

The Galaxy Glaze

Voilà pour la technique de cristallisation sortie en droite ligne du "manuel du parfait potier". La photographie ci-dessus illustre d'ailleurs parfaitement cette superposition de la cristallisation sur un émail vitrifié, avec une bonne épaisseur de la paroi du Yunomi.

Galaxy glaze

Mais il semble que Tetsuaki Nakao ait, en parallèle à ces réalisations "académiques", partiellement modifié cette technique en appliquant l'émail destiné à être cristallisé directement sur la pièce et en ne réalisant qu'une seule cuisson, mais directement à forte température, produisant par là un grès fortement vitrifié, ce dernier détail permettant de réaliser des pièces plus fines. Il en résulte une absence d'effet vitrifié au fond de la pièce ainsi réalisée, comme illustré sur la photographie ci-dessus.

The Galaxy Glaze