DemysTEAfication

31 octobre 2015

Samouraïs et Chevaliers

chateau de malbrouck

Plus qu'une journée pour aller jeter un coup d’œil à l'exposition qui se tient au château de Malbrouck à Manderen, près de Metz. Le château de Malbrouck, joliment restauré et très fonctionnel bien qu'un peu perdu en fond de vallée, offre un cadre tout à fait indiqué pour cette exposition. Essentiellement montée avec des prêts issus de collections particulières, il n'y a que peu de pièces vraiment exceptionnelles en comparaison de l'exposition sur le même sujet qui s'était tenue à Nantes mais on embrasse rapidement le sujet du regard, tout en parcourant le château avec un plan de cheminement très bien structuré.

exposition samourais et chevaliers

Si l'exposition est de peu d'ampleur et se visite assez rapidement, elle a néanmoins le mérite de mettre en vis-à-vis la vie des samouraïs et celle des chevaliers. Sont ainsi présentés non seulement diverses armes et armures, mais aussi des éléments intéressant le Chanoyu ou les autres formes d'art que le guerrier complet doit connaitre.

exposition samourais et chevaliers

26 octobre 2015

Long Jing 1er grade " Terre de Chine "

thé vert chinois

Ce Long Jing 1er grade est commercialisé par le comptoir Terre de Chine, rue Quincampoix à Paris, au prix de 38 € les 100 grammes.

hagi yaki

La liqueur est d'un beau jaune doré très limpide. Au nez, ce sont les légumes verts cuits, et en particulier les haricots verts, qui dominent toute autre impression. En bouche, après une attaque faite de légumes verts cuits qui ne surprend pas, ce sont les fruits à coque qui se détachent de cette première impression, en particulier les noisettes et les noix. Puis ces notes s'estompent pour laisser la place à une petite pointe fleurie rappelant vaguement le lys et les fleurs blanches en longueur en bouche.

L'infusion est assez irrégulière pour un premier grade, dont on pourrait attendre plus de régularité dans la cueillette, et cela même si elle est formée de feuilles relativement entières.

blog de thé

Au final, on a là un thé d'assez bonne facture, peut être pas aussi beau qu'il devrait l'être, mais dont l'agréable complexité lui confère un rapport qualité / prix tout à fait honorable.

17 octobre 2015

Une armure du clan Matsudaira pour le Musée Guimet

my major company musée guimet


my major company musée guimet

L'armure porte d'ailleurs le Mon des Tokugawa, la triple rose trémière en motif de feuilles d'Aoi signe d'importance dont le port est limité, tout comme les fleurs de paulownia qui ornent certains éléments de la cuirasse. 

mécenat musée guimet

Cette armure est d'ailleurs agrémentée de matériaux précieux, comme du galuchat vert d'Asie du Sud-Est ou du cuir doré venant d'Europe, illustration que la politique isolationniste lancée par Iemitsu Tokugawa n'était pas totale et qu'un commerce limité prenait notamment place à Nagasaki avec les Hollandais sur l'île artificielle de Dejima mais aussi avec la Chine. Les objets issu de ce commerce semblent généralement réservés à une certaine noblesse, comme le montre la tradition des forgerons de l'école Shimosaka, fondée par Ichisaemon Yasutsugu, à qui Ieyasu donna l'autorisation de graver les armoiries des Tokugawa sur la soie de ses lames, et qui utilisait de l'acier importé de Hollande pour réaliser ses sabres.

acquisitions musée guimet

11 octobre 2015

Sur la Voie du Thé. Céramiques et laques pour le Chanoyu

exposition Giroussens

Depuis le 25 septembre de cette année et jusqu'au 3 janvier 2016 se tient dans le Tarn, au Centre Céramique de Giroussens, 7 place Lucie Bouniol, l'exposition " Sur la Voie du Thé. Céramiques et Laques pour le Cha-no-yu ", avec la participation des céramistes Emmanuel Alexia, Peter Callas, Pascal Geoffroy, Uwe Loëllmann, Laetitia Pineda et Tozan Wada ainsi que des laqueurs Catherine Nicolas ( qui ne fait pas que du Kintsugi ) et Martine Rey.

Tout au long de l'évènement, en particulier les week-end, des cérémonies du thé seront organisées, notamment par Dominique Kawano ( école Yamada Sohen ) et Shigeyasu Ogura ( école Urasenke ). Voici assurément une initiative intéressante permettant de voir comme est ancrée la cérémonie du thé chez un certain nombre d'artistes contemporains et d'artistes français qui s'expriment dans le cadre d'un sujet somme toute fort peu usité et relativement méconnu de la part du grand public.

9 octobre 2015

Porosité, température de cuisson et structure chimique

hagi yaki

Pour le buveur de thé, la porosité des ustensiles qu'il utilise va jouer un rôle non négligeable sur le résultat final. En fonction du résultat voulu, il se tournera donc vers la porcelaine ou une terre très poreuse, en passant par toutes les variations et les combinaisons d'ustensiles possibles.

C'est ici que la température de cuisson rentre en ligne de compte. Du grès Raku cuit aux alentours de 750° Celsius à 1000° Celsius qui sera très poreux à la porcelaine imperméable car cuite entre 1250° Celsius et 1400° Celsius, on voit aisément quel rôle joue la température de cuisson sur les pâtes contenant de l'argile, du kaolin, de la chamotte, de la silice et / ou du feldspath. Si l'on excepte la faïence, plus la température est élevée, plus le résultat est imperméable car vitrifié.

thé et céramique
Un tesson d'un grès Raku. On constate que la brisure n'est pas lisse, signe d'un vitrification imparfaite qui explique la porosité des pièces engendrées par ce type de cuisson

blog sur la céramique
Un tesson de porcelaine. On constate que la brisure est plus nette, signe d'une haute vitrification qui explique l'imperméabilité des pièces engendrées par ce type de cuisson. Au passage, c'est aussi la haute température de cuisson qui va également faire migrer les particules d'oxyde de fer et créer des agrégats.

C'est ici que rentre en ligne de compte la composition chimique de la pâte, qui explique notamment que la faïence réagisse différemment :

Si l'argile constitue la plus grande part d'un objet en céramique, ce sont bien souvent les adjonctions qui vont donner à l'argile ses qualités plastiques et donc aider au modelage. Ainsi, la pâte de porcelaine, doit souvent être façonnée par coulage ou par pressage ( avec l'aide de moules donc ) car trop liquide et c'est le biscuitage ( une première cuisson à des températures entre 900° Celsius et 1000° Celsius ) qui va lui donner sa tenue.

C'est l'adjonction de chamotte, de la silice et / ou du feldspath qui va faciliter le modelage, tout en augmentant l'imperméabilité de l'argile et donner à celle-ci de la tenue, lui permettant notamment de rester debout avant la cuisson et de ne pas s’affaisser sur elle-même.

La faïence représente une exception à cet effet de progressivité entre la température de cuisson et l'imperméabilité car sa structure chimique diffère. La faïence est en effet cuite entre 1000° Celsius et 1200 ° Celsius, ce qui devrait lui conférer une certaine imperméabilité, mais au contraire des terres cuites, des grès et des porcelaines, on ajoute à l'argile qui va servir à composer les faïences du calcaire. C'est cette structure chimique différente qui va induire une forte porosité et une plus grande fragilité structurelle malgré une température de cuisson relativement importante.