DemysTEAfication

8 octobre 2016

Thé et Tao. L'art chinois du thé


Souvent mentionné, l'ouvrage de John Blofeld, Thé et Tao. L'art chinois du thé, a connu diverses rééditions et est donc facile à trouver d'occasion à moindres frais. Traduit de l'anglais The chinese art of tea, on pourra en préambule en dire que le titre français est plutôt tapageur et cherche à attirer les amateurs de spiritualités qui risquent d'être un peu désappointés par le contenu qui n'est que de loin relié au taoïsme ... il ne suffit en effet pas de donner à voir quelques anciennes histoires pour faire d'un ouvrage un livre sur le Tao.


Sommaire détaillé :

Préface

Introduction

La base traditionnelle

Autres informations utiles
Le thé chinois
Jardins de thé
Récipients

Chapitre 1 : Le thé dans l'histoire et dans les légendes

Période pré-T'ang (avant 618)

Dynastie T'ang (618-907)
Le "Dieu du thé", Lu Yü
Le tribut du thé à l'époque T'ang
Le "Fou de thé", Lu T'ung
Les curiosités de l'époque

Dynastie Song (960-1280)
"L'empereur du thé" Hui Tsung
Le tribut du thé à l'époque Song
Quelques différences avec la période T'ang
Le commissaire du thé Ts'ai Hsiang

Dynastie Ming (1368-1644)

Dynastie Ts'ing ou mandchoue (1644-1911)
L'usage de boire du thé gagne d'autres pays

Le vingtième siècle
Avant la révolution communiste chinoise
Le thé en Chine continentale de nos jours

Chapitre 2 : Le traité du thé de l'empereur Hui Tsung

Extraits du traité

Chapitre 3 : Un manuel du thé de la dynastie Ming

Extraits du manuel

Chapitre 4 : Les jardins de thé

Chapitre 5 : Les maisons de thé

Les maisons de thé privées

Les maison de thé publiques
Histoire
Chine du Nord
Le Sud-Est
Quelques provinces du Centre
La province de Sseu-tch'ouan
L'Extrême-Sud
Vue d'avenir

Chapitre 6 : Dix Mille Thés

Introduction

Thés verts
Lung-Ching (Le Puits du Dragon)
Autres thés verts
Quelques thés verts de la province de Sseu-tch'ouan
Ch'ing-Ch'êng (Cité verte)
Mêng-Ting (Le Pic masqué)

Les thés semi-fermentés (Oolong)
T'ieh-Kuan-Yin (Déesse en fer de la Miséricorde)
Autres sortes de thés des Montagnes Wu-I

Thé rouges (noirs)
Ch'i-Mên
Autres thés rouges

Thés blancs

Thés P'u-êrh

Les thés aux fleurs

Thés de Taiwan dignes d'intérêt
Tung-Ting
Pao-Chung (Emballé dans du papier)
Ming-Tê (Brillante vertu)
Suan-Hsiang-Tzû (Boîte aigre)
Sung-Po-Ch'ing (Résineux toujours vert)
Kang-Kou (Thé du port)

Thés rares, légendaires ou curieux pour quelque raison
Hou-êrh (The des singes)
T'ien-Chu (Pilier céleste)
I-Yeh (Une seule feuille)
Yün-Wu (Brume de Nuage)
Niao-Yu (Laissé par les oiseaux)
Lü-Yen (Falaise/Colonne vertébrale)
Hsien-Yai (Falaise des Fées)
Pi-Lo-Ch'ün (Spirale de Jade du Printemps)

Chapitre 7 : Le thé et le Tao

Aperçu de l'histoire du thé en Corée
La période des Trois Royaumes (55-668)
La période de Silla unifiée (668-935)
La période Koryo (935-1392)
La période Yi (1392-1910)

Leçons à tirer de l'histoire coréenne du thé

Généralités

Cérémonial
Pratique moderne en Corée
Implications spirituelles

Chapitre 8 : Les sources de montagne, amies du thé

Chapitre 9 : Poèmes et chants du thé

Chapitre 10 : Manuel pour pratiquer l'art sans artifice

Introduction

Façon habituelle d'infuser un bon thé
Le choix du thé
L'achat du thé
L'eau
Le feu
Les accessoires en métal
Les récipients pour préparer l'infusion
Les récipients pour boire
Accessoires spéciaux
Les objets à thé modernes
Attitude à avoir
Questions diverses
L'infusion
Comment verser le thé
Les additifs
Impression générale

L'extraordinaire préparation du thé Kung-Fu
Explications
Accessoires
Disposition
La façon de chauffer la théière
Première infusion
Deuxième infusion
Comment verser le thé
Les infusions suivantes
Le thé vert Kung-Fu
Le nettoyage des accessoires
Précautions à prendre

Façons inhabituelles de faire du thé

Chapitre 11 : Le thé et les céramiques

Dynastie T'ang

Dynastie Song

Dynastie Yuan (Mongole)

Dynastie Ming

Dynastie Ts'ing (Mandchoue)

1912-1949

Époque moderne (depuis 1949)

Produits des fours I-Hsing

Considérations pratiques

Chapitre 12 : Le thé et la santé

Affirmations traditionnelles

Les découvertes de la recherche moderne
Caféine
Acide tannique
Vitamines A, B2, C, D et P
Manganèse
Huiles aromatiques

Les effets nocifs du thé
Contre-indications

Quelques découvertes médicales récentes

Usages externes des feuilles de thé
Usages médicaux
Usages culinaires
Autres usages

Quelques expériences personnelles

Appendices

Ancien et nouveau styles chinois de romanisation

Noms de quelques thés disponibles

Noms des villes et des provinces mentionnées dans le texte

Provinces chinoises les plus importantes productrices de thé

Sources chinoises auxquelles il est fait référence dans le texte

Post-scriptum

Table des illustrations

Remerciements

Table des matières


L'ouvrage est intéressant dans son ensemble et on peut saluer l'effort de l'auteur d'essayer d'atteindre une certaine exhaustivité sur le sujet. On pourra donc lire cet ouvrage avec un certain profit, mais il ne faut en aucun cas se limiter à celui-ci du fait de ses nombreuses failles, même si certaines sont inhérentes à l'exercice.

On peut ainsi faire plusieurs reproches à l'ouvrage dont le premier est le mélange de commentaires propres à l'auteur, de souvenirs personnels (dont une partie remonte aux années 30, avec tout ce que cela pose comme problèmes si l'on prend en considération la date de rédaction de l'ouvrage) et de présentations de ce qui se veut comme des références sans que cela le soit vraiment. L'absence de sources fiables et valides est certes le handicap des ouvrages de vulgarisation tels que celui-ci et on ne saurait trop le reprocher à l'auteur, mais la religiosité et l'anti-communisme de celui-ci crée un mélange problématique supplémentaire sur le plan de l'objectivité de ce qui est rapporté. Bien que sous-jacentes, ces positions desservent également le propos général et renforcent un peu plus le sentiment que l'ouvrage est clairement "daté", cette relative obsolescence paraissant déjà forte du fait du procédé de romanisation des noms chinois. Initialement publié en 1985, l'ouvrage et surtout les diverses "visions" de l’auteur sur l'avenir semblent ainsi dépassées à peine couchées sur le papier.

2 septembre 2016

Matcha Dayuan

Dragon bizen

Commercialisé par la Maison Sankyuen, ce matcha affiche un prix de départ japon de 5400 Yens les 200 grammes ce qui fait, après conversion, 23,32 € les 100 grammes.

blog sur le thé

Avec un peu de temps, c'est toujours l'occasion de mettre un peu plus les formes et de mettre en œuvre Furogama, Hishaku et Futaoki. Vu le volume du contenant de départ, il faut aussi se munir d'un Natsume ou d'un Chaire pour pouvoir optimiser la conservation en réfrigérant le contenant de départ, à moins de faire une importante consommation de Matcha et d'utiliser rapidement les 200 grammes initiaux.

bouilloire traditionnelle japonaise en fonte

La solution alternative peu également consister dans le fait de commander en plus petites quantités, mais on voit alors le prix augmenter, le prix de l'emballage et du conditionnement devenant plus cher.

matcha

Une fois l'eau chaude, ne reste qu'à verser celle-ci dans le Chawan, ici par Deishi Shibuya, et battre le matcha avec le Chasen.

chawan

Tout aussi doux que le matcha Kumoi No Shiro de la même maison, ce Matcha possède cependant d'emblée une note iodée plus marquée qui, loin d'être désagréable, lui procure une profondeur et une complexité supplémentaire. Ce matcha semble également plus vert sur le palais et on ressent enfin une très légère amertume en longueur en bouche qui vient finement souligner le goût de ce Matcha.

Hagi Yaki

J'éviterais ce Matcha pour la réalisation de Koicha, mais il est assurément parfait pour l'Usucha, à un prix défiant toute concurrence qui plus est. En conclusion, voici un thé de cérémonie de qualité au prix d'un Matcha de consommation courante.

28 août 2016

Hojicha Bio " Hamasa Shoten "

blog sur le thé

Le Hojicha Bio " Hamasa Shoten " est commercialisé par l'épicerie Kioko, rue des Petits Champs à Paris au prix de 4,60 € les 100 grammes. Il est labellisé par le Japanese Agricultural Standard et porte aussi le label européen de l'agriculture biologique.

thé japonais label biologique

La liqueur est d'un bel ambre ou d'un beau caramel avec des reflets oranges foncés. Le tout est limpide bien que l'aspect très haché d'une partie des feuilles m'a fait supposer que ce ne serait peut être pas le cas.

thé torréfié du Japon

Au nez, ce sont le pain grillé et les biscottes qui viennent de suite, envahissantes et fortes, avec un petit aspect piquant, presque poivré.

blog sur le thé

En bouche, c'est le pain grillé qui domine l'entrée pour laisser la place un instant à une note fruitée accompagnée de cerise un peu plate cependant, le pain grillé venant de nouveau dominer la longueur en bouche.

thé japonais torréfié

Sans surprise, l'infusion est plutôt hachée, avec des brisures de toutes tailles et des brindilles lignifiées ou non.

blog sur le thé

Au final, voici donc un thé peu complexe même s'il n'y a pas de réel accroc, mais qui pourrait faire un excellent thé de consommation courante. En outre, son prix est presque divisé par trois par rapport à celui du millésime précédent, ce qui lui confère un très bon rapport qualité / prix qui vient encore renforcer un peu plus sa capacité à faire de lui un bon thé du quotidien tant il n'a pas de mal à écraser certaines autres productions, chinoises ou japonaises, plus chères et plus âcres.

17 août 2016

Kukicha Honeppoi Yatsu " Gokuchanin "

brule parfum japonais ancien

Ce Kukicha Honeppoi Yatsu, est un thé de tiges commercialisé par la firme Gokuchanin au prix de 864 Yens les 100 grammes, prix au départ chez le producteur, soit 6,95 € les 100 grammes.

blog sur le thé

Au nez, sous sa forme sèche, c'est assez vert et un peu fleuri, avec une petite odeur d'herbe un peu piquante en arrière plan.

blog sur le thé

La liqueur est d'un beau jaune-vert très trouble pour ne pas dire opaque ... Inutile de préciser que débris et poussières se déposent au fond du pichet plus ou moins rapidement.

thé vert japonais

En bouche, c'est assez doux de prime abord, l'umami ressortant assez franchement, puis on va vers une sensation plus herbacée pour finir sur une très fine astringence, pas du tout désagréable.

blog sur le thé

Sans surprise, l'infusion est assez hachée et composée également de morceaux de feuilles et de morceaux de tiges.

thé vert japonais

Au final, on a là un thé peu onéreux et d'une qualité tout à fait honorable qui fait que ce thé pourrait offrir une bonne base pour ceux qui cherchent un thé vert japonais pour en faire une consommation courante et qui cherchent en même temps un thé qui n'a pas de côté iodé ou de caractère trop marqué.

blog sur le thé

7 juillet 2016

Hishaku

blog sur le thé

Ustensile peu prisé, l'Hisaku est une louche en bambou qui, dans le Chanoyu, sert principalement à puiser l'eau chaude dans le Kama pour la verser dans le Chawan, ainsi qu'à puiser dans le Mizusashi, récipient à eau froide, à partir duquel on va pouvoir compléter le volume d'eau manquant dans le Kama. On utilise enfin un Hishaku pour puiser dans le Chozu-bashi, vasque en pierre située à l'extérieur du Chashitsu et destinée à pratiquer les ablutions de purification avant le Chanoyu.

Comme toujours rien n'est aussi simple qu'il y parait dans le Chanoyu et on retrouve donc deux formes principales d'Hishaku destinés au service de la cérémonie du thé, en fonction du type de foyer utilisé et donc en fonction des saisons. On trouve ainsi un Hishaku destiné au Ro, le foyer enterré, et un Hishaku destiné au Furo, le foyer portable. Fort semblables, on distingue malgré tout quelques petites différences.

hishaku louche en bambou

En premier lieu, l'Hishaku destiné au Ro est un peu plus grand et large que l'Hishaku destiné au Furo et la coupe pour puiser l'eau de l'Hishaku destiné au Ro est aussi un peu plus grande et plus large que celle de l'Hishaku destiné au Furo. De la même manière, le manche du premier et aussi un peu plus grand et épais que le manche du second. Mais cela se voit essentiellement quand on les place l'un à côté de l'autre car le seul moyen infaillible de distinguer un Hishaku pour Ro d'un Hishaku pour Furo est la forme de la terminaison de son manche.

hishaku pour ro ro-hishaku

Ainsi, un Hishaku pour Ro possède une fin biseautée qui part du côté de la coupe pour aller vers la fin du manche. Le biseau est donc visible du dessus.

hishaku pour furo Furo-hishaku

Avec un Hishaku pour Furo, c'est l'opposé, il possède une fin biseautée qui part de la fin du manche pour aller vers la coupe. Le biseau n'est donc pas visible du dessus.

Ces deux Hishaku sont de la forme Tsuki-gata. On peut noter qu'il y a encore une troisième terminaison de manche pour Hishaku, droite celle-ci, pour certains Temae ou l'on utilise un Shakutate. Cette troisième sorte d'Hishaku, aussi appelé Kazaribishaku, est de type Sashi-toshi, la plus ancienne forme d'Hishaku, c'est-à-dire que le manche traverse la coupe de part en part et est maintenu par une cheville de bambou qui traverse le-dit manche tout en prenant appui sur le bord de l'intérieur de la coupe.

Sashi-toshi hishaku
Photographie © Ebay Inc.

On remarquera enfin que, comme le Chasen, l'Hishaku est un "consommable" de la cérémonie du thé et n'est pas nécessairement conçu pour durer. De fait, il va lui aussi s'user, notamment à cause de son mode d'utilisation, car s'il repose en partie sur un Futaoki, il repose aussi pendant un moment sur les bords chauds du Kama ...

blog de thé

L'Hishaku, qui n'est jamais composé que de bambou se trouve ainsi en contact à deux endroits avec le Kama brulant, sous le manche, ce qui n'est pas très grave, mais aussi sous la coupe, ce qui peut déjà poser plus de problèmes en terme de propreté ou plutôt de pureté, les instruments destinés au Chanoyu se devant d'être d'une propreté irréprochable, du moins en théorie. On changera donc plus ou moins rapidement de louche pour en prendre une qui est encore immaculée, au moins dans un cadre cérémoniel.

blog sur le thé

Ensuite, tout comme le Chasen, l'Hishaku peut tout simplement casser, car sa coupe est formée d'un tronçon de bambou séché et dont les parois ont été amincies. Les coupes des louches en bambou supportent ainsi assez mal l'écrasement, mais elles peuvent également être sujettes à des retraits si le bambou n'a pas été séché à cœur avant fabrication comme c'est souvent le cas avec les Hishaku bas de gamme de fabrication  chinoise, plus destinés à une décoration de style asiatique qu'à une réelle utilisation au contact de l'eau chaude.

blog à propos de thé

Dans ce dernier cas, un retrait pourra aussi intervenir au niveau de la fixation de la coupe au manche, qui n'est formée que d'un simple emboitement pour les Hishaku de type Tsuki-gata.

blog thé blog de thé

Enfin, ce type de fixation n'est simple que pour l’œil non averti car il nécessite de réaliser des sections propres et ajustées tout en tenant compte des contraintes que va subir le support à l'utilisation et c'est pourquoi les Hishaku sont en général fabriqués par les facteurs de Chashaku ou de Chasen.