La céramique de Bizen est traditionnellement cuite au feu de bois, ce qui lui confère justement ses glaçures particulières et les effetsqui lui sont propres ... Mais aujourd'hui, tous les styles de Bizen peuvent être reproduits de manière "artificielle" ... tous ? Pas tout à fait exactement ...
Toute la difficulté réside alors à faire la différence entre une cuisson au bois, longue et onéreuse, et une cuisson au gaz ou au four électrique ( on notera toutefois que la cuisson électrique en réduction semble peu utilisée car difficile à maîtriser et semble abimer le four dans le cas contraire ), moins onéreuses et plus faciles à contrôler ... pour cela, il existe des signes qui ne trompent pas, encore faut-il les connaître ...
Le Ao Bizen ou Aobizen, va prendre sa teinte grise caractéristique du fait de sa cuisson en réduction, c'est-à-dire du fait d'une cuisson dans une atmosphère très pauvre en oxygène. L'application de cordes de paille autour de l'objet à cuire, celle-ci brulant pendant la cuisson, va laisser une empreinte visible : une glaçure de cendres ... le phénomène est le même pour tous les styles de la céramique Bizen, qu'ils soient cuits en réduction ou non, mais l'analogie s'arrête là.
Le Ao Bizen cuit au four à gaz ou au four électrique :
Le Ao Bizen cuit au four à gaz ou au four électrique va se caractériser avant tout par une surface un peu rugueuse, celle de la terre brute, presque identique à sa sortie du tour, la pièce étant également systématiquement d'une couleur gris clair. Cela est dû au fait qu'aucune retombée naturelle de cendres ne va couvrir petit à petit la surface de la céramique et constituer la glaçure.
Malgré tout, il va être possible de marquer la pièce de céramique ainsi cuite, notamment grâce à un entourage de cordelettes en paille de riz, comme cela se fait pour le Hidasuki. Cependant, au lieu de laisser des traces d'un brun rougeâtre, cette technique va laisser ici des traces allant du noir profond au gris crème. Caractéristique supplémentaire, cette technique va également former une couverte brillante et lisse à l'emplacement exact des cordes et à leurs abords immédiats, formant un contraste très facile à repérer à l’œil nu, comme l'illustre la photographie ci-dessus.
Malgré tout, il va être possible de marquer la pièce de céramique ainsi cuite, notamment grâce à un entourage de cordelettes en paille de riz, comme cela se fait pour le Hidasuki. Cependant, au lieu de laisser des traces d'un brun rougeâtre, cette technique va laisser ici des traces allant du noir profond au gris crème. Caractéristique supplémentaire, cette technique va également former une couverte brillante et lisse à l'emplacement exact des cordes et à leurs abords immédiats, formant un contraste très facile à repérer à l’œil nu, comme l'illustre la photographie ci-dessus.
Le Ao Bizen cuit au feu de bois :
Le Ao Bizen cuit au feu de bois va, lui, se couvrir d'une glaçure qui va recouvrir l'ensemble de la pièce de façon assez fine et lisse. Cet aspect particulier est dû spécifiquement aux techniques employées pour réaliser une cuisson au bois.
De fait, contrairement à la cuisson par gaz, ou tout le four va être consacré, pour une cuisson, à la cuisson en réduction et dont, par conséquent, toutes les pièces de la fournée visée seront cuites de la même manière, la cuisson au bois réalisée de façon traditionnelle ne cuit qu'une partie des céramiques d'une fournée en réduction. En effet, la majeure partie des pièces d'une fournée de cuisson au bois sera cuite en oxydation, de façon "courante", seule les pièces recouvertes par d'autres plus grandes et sans apport d'oxygène seront cuites en réduction.
Le phénomène est assez simple à comprendre : une fois les pièces de céramique recouvertes par une pièce plus grande, la cuisson enclenchée va produire des cendres qui vont isoler "sous cloche" les pièces cuites en réduction, l'oxygène résiduel présent sous cette "cloche" avant le début de cuisson étant consommé par cette dernière. Seules les cendres les plus fines semblent alors pouvoir s'insinuer sous cette cloche et contribueront à former cette glaçure caractéristique, relativement fine et lisse au toucher, oscillant entre le gris très foncé et un gris moyen, sur tout le corps de la pièce. Cette nuance de couleur et cette relative uniformité et finesse de recouvrement ne peuvent être, au jour d'aujourd'hui, reproduites correctement avec les techniques modernes de cuisson au gaz ou à l'électricité.
Les marques laissées par la combustion des cordelettes de riz sont elles aussi caractéristiques d'une cuisson au bois. Celles-ci, par contre, ne semblent pas pouvoir être reproduites sans respecter le processus d'une cuisson au bois.
Tout d'abord, contrairement au cas précédent, l'emplacement de combustion des cordelettes ne laisse pas une glaçure lisse mais, littéralement, un trait en léger relief. Cela est dû au fait que le reste du corps de la pièce va également avoir un apport de cendres fines qui formeront la couverte ... dès lors, les cendres issues de la combustion des cordelettes ne se "diluent" pas sur les zones situées à proximité. Le trait obtenu sera ainsi bien plus net que dans le cas du trait issu de la cuisson au gaz.
Ensuite, et cela se repère facilement, les traits obtenus ne sont tout simplement pas totalement noirs ! Une partie de la cuisson ayant eut lieu en oxydation, le temps que la "mise sous cloche" se fasse, le trait va donc prendre une coloration particulière, oscillant entre le gris noir et le gris beige, la ligne formée étant également marquée par endroits de petits points noirs de tailles inégales.
Les différences entre le Ao Bizen cuit au bois et le Ao Bizen cuit au gaz sont donc relativement marquées, au point que l'on pourrait considérer qu'il y a deux types distincts d'Ao Bizen, chaque type ayant des charmes particuliers que ne possède pas l'autre.
De fait, contrairement à la cuisson par gaz, ou tout le four va être consacré, pour une cuisson, à la cuisson en réduction et dont, par conséquent, toutes les pièces de la fournée visée seront cuites de la même manière, la cuisson au bois réalisée de façon traditionnelle ne cuit qu'une partie des céramiques d'une fournée en réduction. En effet, la majeure partie des pièces d'une fournée de cuisson au bois sera cuite en oxydation, de façon "courante", seule les pièces recouvertes par d'autres plus grandes et sans apport d'oxygène seront cuites en réduction.
Le phénomène est assez simple à comprendre : une fois les pièces de céramique recouvertes par une pièce plus grande, la cuisson enclenchée va produire des cendres qui vont isoler "sous cloche" les pièces cuites en réduction, l'oxygène résiduel présent sous cette "cloche" avant le début de cuisson étant consommé par cette dernière. Seules les cendres les plus fines semblent alors pouvoir s'insinuer sous cette cloche et contribueront à former cette glaçure caractéristique, relativement fine et lisse au toucher, oscillant entre le gris très foncé et un gris moyen, sur tout le corps de la pièce. Cette nuance de couleur et cette relative uniformité et finesse de recouvrement ne peuvent être, au jour d'aujourd'hui, reproduites correctement avec les techniques modernes de cuisson au gaz ou à l'électricité.
Les marques laissées par la combustion des cordelettes de riz sont elles aussi caractéristiques d'une cuisson au bois. Celles-ci, par contre, ne semblent pas pouvoir être reproduites sans respecter le processus d'une cuisson au bois.
Tout d'abord, contrairement au cas précédent, l'emplacement de combustion des cordelettes ne laisse pas une glaçure lisse mais, littéralement, un trait en léger relief. Cela est dû au fait que le reste du corps de la pièce va également avoir un apport de cendres fines qui formeront la couverte ... dès lors, les cendres issues de la combustion des cordelettes ne se "diluent" pas sur les zones situées à proximité. Le trait obtenu sera ainsi bien plus net que dans le cas du trait issu de la cuisson au gaz.
Ensuite, et cela se repère facilement, les traits obtenus ne sont tout simplement pas totalement noirs ! Une partie de la cuisson ayant eut lieu en oxydation, le temps que la "mise sous cloche" se fasse, le trait va donc prendre une coloration particulière, oscillant entre le gris noir et le gris beige, la ligne formée étant également marquée par endroits de petits points noirs de tailles inégales.
Les différences entre le Ao Bizen cuit au bois et le Ao Bizen cuit au gaz sont donc relativement marquées, au point que l'on pourrait considérer qu'il y a deux types distincts d'Ao Bizen, chaque type ayant des charmes particuliers que ne possède pas l'autre.