La Grue et la Tortue

Le motif de la grue et de la tortue est un thème récurrent de l'iconographie japonaise. Comme d'autres, on le retrouve sur de nombreux supports. On rencontre ce thème parfois seul, parfois en association avec le thème des " Trois Amis de l'Hiver " ou encore avec le pin et le bambou seuls ou couplés.

Comme toujours, chaque élément possède sa propre signification. Ainsi, la grue symbolise la longévité. Cet attribut lui vient du fait qu'elle accompagne les immortels, leur servant de messager ou de même de moyen de locomotion ! Dès lors, elle hérite des attributs mythiques de ses immortels en terme de "rallongement" de durée de vie ...

La tortue, elle, symbolise également la longévité, car elle a la réputation de vivre très longtemps. Elle est aussi un symbole de connaissance car elle connaitrait les secrets de l'univers du fait de la morphologie de la carapace qu'elle "habite". En effet, le dessus de sa carapace, de forme arrondie représente le ciel ou la voute céleste, tandis que le dessous de sa carapace.Ici, la tortue représentée n'est pas une simple tortue, mais une tortue Minogame, censée vivre dix mille ans, et pourvue d'une traine d'algues.

Bien que le symbolisme de ces deux animaux soit le même en Chine et au Japon, ce thème réunissant ces deux êtres se rencontre presque exclusivement dans la sphère culturelle japonaise car il est lié à une légende japonaise : Lors d'une longue inondation ayant tout noyé, la grue désormais sans endroit où se poser pour se reposer allait donc mourir de fatigue. Une tortue proposa alors à la grue de se reposer sur son dos le temps que la décrue arrive, lui sauvant ainsi la vie. Quelques temps plus tard, lors d'une sécheresse exceptionnelle dans la même zone, la tortue se desséchait et allait donc mourir du fait de cette privation d'eau. La grue proposa alors à la tortue de l'aider. La grue souleva la tortue et l'emmena à travers les airs jusqu'à une autre région où la sécheresse ne sévissait pas, lui sauvant ainsi la vie à son tour.

Si le sens de cette histoire porte avant tout sur la complémentarité des talents, sur la nécessité de coopérer avec les autres et sur les vertus de l'entraide, elle montre également l'association de deux éléments contraires mais complémentaires. Cette dernière assertion permet de comprendre que le symbole de la grue et de la tortue permet dès lors de personnifier le Yin et le Yang, traditionnellement représenté par le taijitu.

Enfin, la tortue et la grue, associées aux Trois Amis de l'Hiver placés sur un monticule entouré par la mer, comme c'est le cas ici, sont des symboles auspicieux qui accompagnent les mariages. La représentation des Trois Amis de l'Hiver sur une île signifie qu'il s'agit du Mont Horai ( ou Mont Penglai en chinois ), île des immortels taoïstes, symbole supplémentaire de longévité.

Sublimes matières - A travers 5000 ans de création en Chine

Plus qu'une quinzaine de jours pour visiter cette exposition qui se tient jusqu'au 9 juin dans le cadre des collections permanentes, principalement en lieu et place des départements des céramiques et des peintures chinoises.

Coupe en porcelaine à décor imitant le bois. fours de Jingdezhen, 18e siècle. Photographie © Musée Guimet / D.R.

L'exposition, axée sur la soie, le jade, le bronze, la laque, l'encre et la porcelaine retrace l'histoire du Musée Guimet et celle de la formation de ses collections d'art chinois.

Pain d'encre de Chine, tissus brodés, disque Bi, tripode Li en bronze en forme de têtes de béliers. Photographie © Musée Guimet / D.R.

Le parcours proposé permet de découvrir des pièces habituellement conservées dans les réserves, notamment car très fragiles, comme les pièces d'étoffe en soie, ou qui attirent habituellement peu l’intérêt du public, comme les pains d'encre ou les livres à l'usage des Lettrés, comme les recueils recensant les images de pains d'encre. Les amateurs d'art chinois pourront ainsi réaliser un voyage entre la permanence et l'évolution des formes dans l'art chinois.

Enfin, les amateurs de thé ne seront pas non plus oubliés, avec la présentation de coupes diverses et de quelques grès anciens de Yixing. La visite de cette exposition avant son terme permettra d'aller également admirer l'exposition consacrée à Clémenceau et à sa passion pour l'Asie et notamment la cérémonie du thé, avec la présentation de sa collection de près de 3000 Kogo.

Yin Zhen Sauvage " Palais des Thés "

 

Ce thé blanc est vendu par le Palais des Thés au prix de 48 € les 100 grammes. On peut dire que son prix se situe dans la partie "haute" du prix moyen d'un thé blanc constitué de bourgeons. L'appellation "sauvage" laisse un peu perplexe au premier abord, car ce thé est en tout point semblable à un thé blanc de bourgeons de culture " normal " si ce n'est qu'il possède une odeur très légèrement fumée.

La liqueur est beaucoup plus sombre que celle d'un thé blanc ordinaire, d'un jaune très limpide tirant vers l'orangé. Il s'en dégage un goût d'herbes sèches, de petites fleurs des champs et de fruits à chair blanche légèrement confits ainsi que de raisins blancs, peut être plus marqués que pour un thé blanc " ordinaire ", avec une pointe de poivre gris sur le tout qui persiste légèrement tout comme la note d'herbes sèches.

L'infusion est constituée de bourgeons, pas vraiment duveteux, de tailles diverses, même si les grands et gros bourgeons dominent de loin. L'ensemble est assez homogène car il n'y a presque pas de brisures et l'on pourra trouver également une ou deux très petites feuilles plus foncées.

Il en ressort un thé relativement complexe, au caractère plus marqué qu'un thé blanc de bourgeons " ordinaire ", même si on en retrouve les caractéristiques habituelles, et qui semble valoir son prix. Si l'on fait abstraction de cet aspect particulier, cela pourrait même faire un thé intéressant pour rentrer dans le monde du thé blanc, famille de thé qui déstabilise souvent ceux qui s'y essaient par son aspect trop éthéré, ce qui est loin d'être le cas ici.

Wulong # 17 Jade Pearls First Flush " Teamania "

Voici le dernier échantillon fourni par Teamania.ch. Celui-ci est commercialisé au prix de 24,90 Francs Suisses, soit 20,73 € les 100 grammes. Ce thé, oxydé à 30 %, vient, comme ses deux prédécesseurs, des montagnes de Doi Mae Salong dans la province de Chiang Rai, au nord du pays.

La liqueur est d'un jaune doré bien limpide. En bouche, j'ai enfin l'impression de boire un Wulong. Ce thé se rapproche même des saveurs d'un bon Tie Guan Yin, la richesse des fragrances en moins cependant. L'ensemble est très frais, avec des notes d'herbes imprégnées de rosée, suivi de noisettes et de noix fraîches. La longueur en bouche, même si elle est peu persistante, rappelle la pomme verte.

L'infusion est assez belle et relativement homogène, avec une très grande majorité de belles feuilles bien entières et quelques bourgeons avec deux feuilles. Quelques rares feuilles semblent cependant porter des traces dues à la torréfaction.

Au final, on a ici un thé de bonne facture, avec une assez bonne complexité, mais qui ne tient pas réellement très longtemps. Ce dernier point ruine un peu le rapport qualité / prix de ce thé, même s'il reste intéressant du fait de la palette aromatique qu'il propose.

Cette série d'échantillons me rappelle un autre Wulong thaïlandais goûté il y a presque une dizaine d'années maintenant. La liqueur de celui-ci se rapprochait plus de l'urine de chat que d'un thé tant il était non pas astringent, mais carrément acide. Je ne peux par contre que constater que si certains thés thaïlandais ne tiennent toujours pas vraiment la route, certains commencent à se rapprocher des "standards" attendus d'un Wulong de bonne qualité. Il reste encore un long chemin à faire pour arriver à concurrencer les thés chinois ou taïwanais, mais si les cultivateurs thaïlandais poursuivent sur cette voie, pas de doute qu'ils arriveront un jour à produire des thés d'excellente facture.

Wulong Dong Ding " Teamania "

Encore un autre échantillon d'un Wulong thaïlandais gracieusement fourni par Teamania.ch. Il est lui aussi commercialisé au prix de 18,90 Francs Suisses, soit 15,74 € les 100 grammes. Ce thé, cette fois-ci oxydé à 60 % vient, comme son prédécesseur, des montagnes de Doi Mae Salong dans la province de Chiang Rai, au nord du pays.

La liqueur est d'un bel orange, un peu trouble cependant. Au nez, elle dégage des notes fleuries assez agréables. En bouche, par contre, çà se gâte ... on retrouve certes les arômes de fleurs des champs, accompagnées de fruits tels le litchi, additionnés d'une pointe, très lointaine, d'orange ... mais il y a également une certaine attaque amère qui se fraie rapidement un chemin et couvre l'ensemble de ces sensations. Cette amertume finit par disparaître pour laisser la place à une certaine longueur en bouche qui évoque un mauvais thé rouge accompagné d'une pointe d'acidité.

L'infusion est en partie composée de feuilles seules plus ou moins grandes, mais on y trouve surtout des tiges avec deux, trois, voire quatre feuilles, ce qui semble trahir une cueillette peu soignée.

Cette fois encore, nous avons là un thé déséquilibré qui ne tient pas la route. Il est cependant meilleur que le précédent, avec des arômes plus développés, mais ici aussi, on ne s'attardera pas sur ce thé, trop mal charpenté pour être agréable.