DemysTEAfication

20 décembre 2011

Les Marques de Deishi Shibuya

Deishi Shibuya tient l'atelier Odaibagama à Hagi, nom d'une ville côtière, mais aussi d'un style de céramique, Hagi-Yaki.

Le Hagi est une couverte appliquée, c'est-à-dire qu'une fois l'objet créé à partir d'argile, puis mis à sécher, il est recouvert d'une glaçure ( ou engobe ) qui va lui donner sa couleur.

On trouve les oeuvres de Deishi Shibuya assez facilement sur internet, sa gamme de production tournant autour du thé et de la cérémonie du thé, avec quelques vases également, mais apparemment pas de sculptures contemporaines abstraites.

Il utilise, à priori, le même signe quelque soit l'oeuvre :

marque sur le tissu destiné à emballer le bol et à le protéger de la poussière dans sa boite :

Hagi


marque sur la boite ( Tomobako ) :


tomobako Deishi Shibuya

Ses "marques" sont appliquées de deux façons :

La première par l'application d'un "tampon" directement sur la pièce à marquer :

Deishi Shibuya

Deishi Shibuya

La seconde par l'application d'un "sceau" d'argile lui-même "tamponné", recouvert ou non de glaçure, voire encore posé après la glaçure de la pièce, comme c'est le cas pour la dernière photographie ci-dessous :

Deishi Shibuya

Hagi

Hagi

Hagi

Matcha for Dummies - Le Matcha pour les nuls

Oui, vous avez bien lu, le matcha pour les nuls ou plutôt pour les "fainéants" … tout un programme !

Pour ceux qui n’ont aucune idée de ce que cela peut être, le matcha est le thé utilisé lors de la cérémonie du thé japonaise. Il s’agit de thé vert réduit en fine poudre :

Maccha

C’est à partir de là que tout se complique : en effet, alors que tous les thés consommés le sont sous forme d’infusion - du sachet de poudre de thé de supermarché au thé acheté en vrac et en feuilles entières -, le matcha est lui un thé « battu », historiquement la deuxième méthode « inventée » pour consommer du thé.

Battre le thé implique l’utilisation d’un fouet à thé ( Chasen chez les japonais ) en bambou :

Chasen

Cet ustensile est relativement fragile, en particulier quand le modèle est de qualité et que ses brins sont fins … et en plus il faut respecter tout un rituel de « maintenance » après usage : le rincer soigneusement, le laisser sécher ( de préférence sur un ustensile en céramique crée uniquement dans ce but ), le stocker à l’abri de la poussière une fois bien sec … rien d’insurmontable, mais peu pratique si l’on veut en boire souvent ou ailleurs que chez soi … au travail notamment …

De plus, l’emploi du chasen implique inévitablement l’emploi du bol à thé ( Chawan ) pour avoir la place de manœuvrer l’ustensile.

Vous l’aurez compris, le tout est un peu fastidieux, dans le sens que même si l’on ne pratique pas de cérémonie du thé au sens propre, la préparation du matcha nécessite tout de même un certain cérémonial !

C’est ici que le penchant naturel de l’être humain pour le moindre effort peut être utile, puisqu’il a créé un petit appareil fort utile une fois détourné de son but premier, j’ai nommé Le Mousseur à Lait !

Mousseur à lait pour le matcha
Photographie © Ikea

Le modèle le plus basique suffit amplement et on en trouve pour moins de 3 euros chez une célèbre marque suédoise de standardisation de nos intérieurs ( là où un véritable Chasen fabriqué au Japon dans les règles de l’art coûtera au moins une quarantaine d’euros ).

Et hop, voilà que désormais il vous est plus facile de réaliser un matcha, n’importe où … et même dans n’importe quel Mug ! Le Matcha pour les fainéants quoi …

19 décembre 2011

Céramique japonaise - Sobriété et irrégularité

Il faut un début à tout et parler bibliographie en est un excellent ...

L'amateur de belles images trouvera son bonheur dans l'acquisition du catalogue de l'exposition ayant eu lieu au musée départemental Georges de La Tour de Vic-sur-Seille du 31 octobre 2010 au 20 mars 2011.

L'ouvrage, comme l'exposition passée, s'intitule Céramique japonaise. Sobriété et irrégularité, et est publié aux éditions Silvana Editoriale ( plus de détails techniques sur :  silvana editoriale )

japanese ceramic

L'ouvrage est scindé en deux parties à peu près égales : la première présente divers essais sur la céramique japonaise, son histoire et son esthétique ( les auteurs sont : Christine Tourneux, Maxence Kozak, Michel Maucuer, Hélène Bayou et Evelyne Possémé ); la seconde présente le catalogue des objets de l'exposition, chaque objet étant illustré par une photographie.

kuro raku
Raku noir à décor de chrysanthèmes, XIXème siècle. Photographie © SilvanaEditoriale / Musée Cernuschi Paris

La plupart des pièces ont été prêtées par de grands musées hexagonaux ( essentiellement le Musée des Arts asiatiques - Guimet, la Cité de la Céramique - Sèvres et le Musée Cernuschi - Musée des arts de l'Asie de la Ville de Paris ) et présentes des pièces qui ne sont pas exposées dans le cadre des collections permanentes de ces musées.

Le catalogue nous présente donc 87 pièces, avec une majorité de bols ( Chawan ) en Raku issus de collections particulières. Mais on pourra cependant remarquer trois jarres à feuilles de thé ( Chatsubo ) en grès à couverte dite "galuchat de raie" ( Samehadagusuri ) absolument fantastiques.

chawan d'été
Raku rouge forme Hira-chawan, XIXème siècle. Photographie © SilvanaEditoriale / Musée des Arts Décoratifs de Paris

Si l'exposition fut l'occasion de voir des pièces malheureusement peu exposées à la vue du public ( faute de place la plupart du temps ), ce catalogue est l'occasion d'en conserver le souvenir et les impressions.
" Issues de la cérémonie du thé, les notions de sobriété et d'irrégularité forment le coeur de cette esthétique, présentée dans les images et dans les textes de ce catalogue "
Bonne lecture !

raku ryonyu
Futaoki en Raku avec sceau de Ryonyu Kichizaemon IX ( 1756 - 1834 ). Photographie © SilvanaEditoriale / Musée des Arts Asiatiques Guimet

Le culte de l'Imparfait

Un blog sur le thé, encore ? Oui et non, étant donné que pas mal de blogs sur le thé que je fréquente depuis belle lurette sont à ce jour abandonnés, à mon grand dam pour certains ... Ensuite, ce blog ne sera pas seulement centré sur le thé, comme beaucoup d'autres, mais il abordera également le domaine de la céramique, qu'il s'agisse de celle de Yixing, de la porcelaine chinoise ou des grès japonais.

Suivant Okakura Kakuzo, " le théisme est un culte basé sur l'adoration du beau parmi les vulgarités de l'existence quotidienne" ... la voie du thé est donc la recherche de la perfection, de l'esthétique ... même si cette perfection est inatteignable ...

Le culte du thé ne doit cependant pas être compris comme le domaine réservé de quelques "maîtres" ... la voie du thé étant avant tout un chemin individuel, ou plutôt des chemins individuels parallèles, intrinsèquement différents, mais par définition ouverts à tous ... ainsi, espérer pouvoir se qualifier de "maître" dans un domaine par définition non borné est pour moi illusoire ...

porte japonaise

Je ne prétends donc pas être un expert, au sens professionnel du terme, dans l'art du thé, ni dans celui de la céramique mais ce sont, comme tout ce qui touche à la création humaine, des domaines que l'étude, l'apprentissage, la réflexion et l'expérience permettent de cerner pour peu que l'on veuille bien s'y atteler avec sérieux et que l'on s'attache à multiplier les sources, à faire preuve d'esprit critique et à ne pas s'arrêter aux clichés ...

Naturellement, toute entreprise sert d'abord son créateur, et outre le fait de me servir d'exercice d'écriture, ce blog sur le thé, je l'espère, sera une fenêtre de discussion ...

... entrons donc ensemble sur la voie du "culte de l'Imparfait", la voie du thé ...

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