DemysTEAfication

22 mars 2012

Hamasa Shoten Bio " Kioko "

kioko paris

Tiens, c'est la première fois que je rédige un billet sur un thé Biologique. Bon, il s'agit d'un Matcha Bio, donc, distribué par Kioko au prix de 13,10 € pour 20 grammes, soit 65,50 € les 100 grammes.

Au nez, rien de spécial, sec, cela sent le Matcha ( évitez d'inspirer trop fort ), une fois battu, cela sent le Matcha humide ...

kioko paris

En bouche, le Matcha, toujours et encore ( je sais, c'est monotone ces billets sur le Matcha, mais il en est ainsi, avec ce thé à part ). Rien de spécial ne se détache, on se dit juste " c'est un Matcha". Tout y est : la petite pointe d'amertume, très légère, et la verdure du type algues, mais sans air de marée.

matcha chanoyu

Au final, le Bio se paie assez cher. La certification est japonaise et les contrôles ont étés faits au Japon. Je ne sais donc pas s'il elle est valable pour une vente en France sous le standard Biologique, très réglementé. Ce n'est pas un Matcha exceptionnel, mais il n'est pas mauvais non plus et je le qualifierai de bon "milieu de gamme".

18 mars 2012

Lu Yin Zen - Aiguilles vertes " Palais des Thés "

thé jaune

Voilà un moment que j'avais partiellement préparé la "revue" de ce thé, et je le mets enfin en ligne après bien des interrogations sur ce thé hors du commun, désormais épuisé ... "l'article" lui étant consacré ayant disparu du site du Palais des Thés, que celui-ci soit sa mémoire mais non son tombeau ...

Ce thé issu du Yunnan, récolte de 2010. Il était mis en vente au prix de 39 € les 100 grammes.

Sec, c'est surtout la verdure qui se détache, assez légère par ailleurs. Le thé est uniquement constitué de bourgeons, tous extrêmement fins, tels des aiguilles, non couverts de duvet. La liqueur est très claire, d'un jaune transparent, presque invisible.

Palais des Thés

Au nez, c'est surtout le côté vert qui ressort, toujours très léger. En bouche, la liqueur est très surprenante. En effet, le côté vert est dominant, avec un petit arrière plan très légèrement fruité, mais c'est une impression duveteuse qui envahi le palais. Cette impression n'est pas du tout dérangeante, bien au contraire, elle donne une douceur inouïe à l'ensemble, par ailleurs très complexe dans le dégradé continu de la même note de verdure, décomposée en multiples intensités, chacune avec un caractère légèrement différent.

L'infusion n'est pas en reste, et est visiblement d'une qualité supérieure, uniquement composée de bourgeons, tous de taille identique ou presque, ce qui signifie que le tri a été d'un soin extrême lui aussi lors de la manufacturation de ce thé.

thé jaune lu yin zen

bourgeons de thé jaune

Ce thé est donc un excellent cru à mon sens, et je le range de loin parmi mes thés préférés, preuve pour moi que l'on peut trouver des thés d'exception même dans les grands comptoirs, contrairement à ce que l'on peut parfois lire à droite et à gauche sur le net. Je m'interroge cependant sur sa classification par le Palais des Thés. En effet, lors de son inscription au catalogue de ce comptoir, il était inscrit dans la catégorie des thés verts peut être parce qu'il n'y a pas de catégorie "thés jaunes" dans ce même catalogue ... car il s'agit plus d'un thé jaune selon moi ; il en a toutes les caractéristiques de finesse et de complexité dans la stratification de la liqueur qui, de plus, est bien trop diaphane et claire pour correspondre à celle d'un thé vert, d'aussi bonne qualité soit-il, raisons pour lesquelles je le classe sans aucune hésitation sous la catégorie "thé jaune".

Sur le plan du rapport qualité prix, ce thé vaut largement son prix, tant il est fin, et l'on ne regrette à aucun moment son achat.

17 mars 2012

Les diverses formes de Chawan

types de chawan

Si le mot Chawan désigne le bol à thé, ce terme recouvre différentes formes. Les Chawan s'articulent ainsi autour de quatre formes de base. Ci-dessus, de gauche à droite, nous avons ainsi un Tsutsu-Chawan ( style Hagi, par Shibuya Deishi ), un Chawan de forme Ido ( style Hagi, par Yamane Seigan ), un Chawan de forme commune appelée Han Tsutsu-gata ( ici, dans le style Raku ) et un Natsu-chawan aussi appelé Hiragata-chawan ( ici dans la forme particulière appelée Badarai ).

chawan

Chaque type a ses caractéristiques qui répondent plus ou moins à un but précis :
  • Le Tsutsu-Chawan est une forme dite "d'hiver", car il est moins large et plus haut qu'un Chawan "normal", ce qui conserve en théorie la chaleur plus longtemps.
  • L'Ido-Chawan est plus petit à sa base et plus large à son bord, il va ainsi en s'élargissant, de façon ronde ( comme ici ) ou de manière plus droite. C'est donc un bol évasé, forme vraisemblablement originaire de Corée et "importée" par la suite au Japon.
  • Le Chawan Han Tsutsu-gata "commun" est la forme par excellence, celle qui est la plus répandue, aux parois relativement droites, assez bien proportionné dans l'ensemble, un peu plus large que haut, et au fond plus ou moins aussi large que le bord.
  • Le Natsu-chawan est un bol quasi plat, plus large que la normale et aux bords peu élevés, si bien que l'on caractérise souvent le Natsu-chawan de forme "d'été", le refroidissement du Matcha étant plus rapide en théorie.
Suivant le point du vue où l'on se place, il y a ainsi trois ou quatre formes "de base" pour les Chawan. Les Chawan de forme Tsutsu ou Natsu en font deux, la forme Ido et la forme Han Tsutsu-gata en forment deux autres ou une seule suivant le point de vue car la forme commune découlerait de la forme Ido, mais chacun se forgera sa propre opinion, car de la même manière, on pourrait alors aussi y rattacher la forme Tsutsu.

16 mars 2012

Maiko " Kioko "

kioko

Encore un matcha, qui inaugure une série que l'on trouve chez Kioko, épicerie japonaise située au 46 rue des Petits Champs à Paris. Celle-ci propose donc, entre autre, divers matcha et possède même un site de vente en ligne. A priori, c'est la marque Maiko Tea.

maiko matcha

Celui-ci est mis en vente au prix de 16 euros les 40 grammes ( soit 40 € les 100 grammes ), ce qui n'est pas excessif. La boite nous renseigne peu sur l'origine du produit, son couvercle et un côté reprenant le même motif d'une maiko.

Au nez, c'est une odeur de matcha, comme de coutume, assez plate, sans vraiment d'élément qui vienne se mettre en avant. En bouche, pas de surprise, c'est le matcha ( comme de coutume ), plutôt marin, sans un goût d'algue trop prononcé cependant et sans l'iode. Le tout est assez léger, sans amertume palpable mais sans vraiment de corps même si cela n'est pas forcément désagréable.

kioko

15 mars 2012

Chinese ceramics. Highlights of the Sir Percival David Collection

collection percival david british museum

L'ouvrage Chinese ceramics. Highlights of the Sir Percival David Collection ( Les céramiques Chinoises. Extraits de la Collection de Sir Percival David ), par Regina Krahl et Jessica Harrison-Hall, aux éditions The British Museum Press, est amplement illustré, puisqu'il s'agit, entre autre, d'une sorte de catalogue partiel de la fameuse collection de Sir David Percival, conservée et exposée désormais au British Museum.

L'ouvrage débute par une préface du directeur, suivie d'une préface du conservateur, qui introduisent brièvement la collection de Sir Percival David, composée de 1700 pièces, dont 50 nous sont ici présentées. Il n'y a pas de terres cuites dans la collection, qui se concentre sur les grès et les porcelaines. Il s'agit de la plus importante collection de pièces de qualité impériale hors de Chine.

ancienne porcelaine chinoise ming
Bols décorés de dragons. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi. Dynastie Ming, marque Xuande, 1426 - 1435. Photographie © The trustees of the British Museum
La collection est ensuite présentée dans un article qui la replace au sein de l'histoire de la céramique chinoise, après avoir tracé un bref résumé de la vie de Sir Percival David ( né en 1892 et  décédé en 1964 ). Ce dernier, qui a commencé sa collection à l'âge de 22 ans, possédait à sa mort une des meilleure collection au monde dans le domaine de la céramique et de la porcelaine fine chinoise, résultat de 40 ans d'efforts. Le début de sa collection coïncide avec la chute de la dynastie Qing, quand des trésors familiaux sont mis en vente, ainsi que des objets issus des magasins impériaux, vendus eux pour maintenir le train de vie de la cour Impériale chinoise et pour garantir les emprunts bancaires contractés dans le même but. En 1950, Sir Percival David donne la collection à l'Université de Londres, et elle est exposée dans une maison de Gordon Square de 1952 à 2007.

L'ouvrage retrace ensuite une histoire de la céramique chinoise et de ses techniques, en les illustrant par les 50 pièces extraites de la collection :
- Céramiques primitives
- Grès de la Dynastie Song
- Porcelaines de la dynastie Yuan
- Porcelaines de la Dynastie Ming
- Porcelaines de la Dynastie Qing

Après ce qui peut être considéré comme une histoire succincte et illustrée de la céramique chinoise, vient encore une brève chronologie, puis les 50 pièces choisies sont présentées et décrites individuellement. Enfin, Quelques marques et pieds de céramiques sont repris photographiquement et une bibliographie d'ouvrages plus approfondis est proposée.

porcelaine impériale chinoise
Bols avec fleurs de Prunus et poèmes. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi, décoration ajoutée à la Cité Interdite à Beijing. Dynastie Qing, marque Yongzheng, 1723 - 1735. Photographie © The trustees of the British Museum

Cet ouvrage est d'un abord facile pour peu que l'on parle anglais et les aspects techniques y sont limités pour une compréhension plus aisée. L'ouvrage est très clair, chaque étape de développement de la céramique chinoise est illustrée par au moins une pièce au sein de la collection de Sir Percival David, ce qui fait non seulement prendre conscience de la grande valeur de cette collection, mais qui fait aussi de cet ouvrage une aide précieuse pour qui voudrait acquérir des bases en histoire de la céramique chinoise.

porcelaine chinoise ancienne
Bols avec fleurs de Prunus et poèmes. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi, décoration ajoutée à la Cité Interdite à Beijing. Dynastie Qing, marque Yongzheng, 1723 - 1735. Photographie © The trustees of the British Museum