DemysTEAfication

8 juin 2012

Le Furogama, un ustensile à part

furo gama

Le Furo ou foyer portatif est la pièce maitresse du Chanoyu dans les cérémonies "d'été", en opposition au foyer enterré ou Ro, utilisé dans les cérémonies de période "d'hiver". Pour contenir l'eau à chauffer, une bouilloire, appelée Gama ou Kama, suivant la transcription, vient coiffer le foyer. On nomme le tout Furogama ou, de façon moins courante Chagama. Le tout forme un accessoire si représentatif du Chanoyu, au même titre que les chawan, qu'un musée lui est notamment consacré à Kyoto.

Lorsque le Furogama est assemblé, se forme un objet particulier, la plupart du temps d'une grande simplicité extérieure et très souvent d'un charme mystérieux. L'objet est en règle générale assez onéreux : entre 250 et 300 € pour les meilleures occasions ; entre 400 et 500 € la plupart du temps ; et sans limite de prix pour certains modèles, qui dépassent facilement les 1000 € chez de nombreux vendeurs.

On en trouvera facilement sur des sites de vente sur le net, comme Ebay, où leur prix "bas" à "moyen" se trouve vite gonflé par le montant des frais de port, souvent exagérément gonflés par certains vendeurs peu scrupuleux.

On en trouvera également parfois chez les antiquaires spécialisés en antiquités japonaises, comme Nihonbashi : objets du Japon à Lyon - aujourd'hui fermé malheureusement et où j'avais trouvé celui qui illustre cet article - ou Schelma à Bruxelles.

Le Furogama se décompose comme suit :
  • Le Furo proprement dit, tapissé de fines cendres ou sont placés, en son centre, les charbons. Les évents n'ont pas qu'un rôle décoratif et servent naturellement à favoriser la circulation de l'air pour ne pas étouffer les braises.

chagama

brasero japonais
  • Le Kama ou bouilloire, qui sert à contenir l'eau à chauffer, que l'on puisera grâce à une louche de bambou ou Hishaku. 

bouilloire japonaise

Le Kama est invariablement composé comme suit :
  • Un couvercle. 
furogama
  •  La bouilloire proprement dite.
  • Des anneaux pour sa manipulation ou Kan.

chagama

Ensuite, la multitude de formes et de matières des Furo et des Kama est désignée comme toujours par diverses appellations. Pour faire "court", les Furo en bronze sont appelés Karakane, ceux en fonte ou en fer sont appelés Tetsu, et ceux en céramiques sont eux appelés Doburo. Il y a ensuite une large variété de formes et de tailles dans chaque matière, chacune avec un nom qui lui est propre. Il en va de même pour les Kama qui sont systématiquement en fonte, mais avec une multiplicité de formes, chacune ayant, là aussi, son nom particulier. Les anneaux ou Kan sont soit en fer, la plupart du temps, soit en bronze, ce qui est plus rare.

Pour finir, n'oublions pas un outil accessoire pourtant indispensable, comme le ou les réflecteurs en céramique réfractaire, placés autour du foyer de braises, et qui servent à concentrer la chaleur produite.

cha gama

5 juin 2012

Le Musée Guimet, royaume de la céramique asiatique

Comme promis dans un précédent billet, voici la suite de la présentation des collections du Musée Guimet, axé sur la céramique asiatique japonaise et chinoise des deuxièmes et troisièmes étages de cette grande institution.

céramique japonaise

Reprenons donc où nous en étions, à savoir au deuxième étage, en retournant dans la section consacrée aux arts du Japon. J'ai déjà exposé les problèmes que semble rencontrer cette section, mais je n'avais que peu parlé des pièces installées à la place, voici le moment de réparer la chose, comme avec ce bol utilisant la technique du Hakeme, ce Mizusashi en Raku, ce bol en grès ou ce brûle parfum à couverte de Céladon ( de haut en bas et de gauche à droite ).

musée guimet musée guimet
musée guimet musée guimet

Musée Guimet

Ce bol en Raku est extrêmement fin et à fait l'objet de plusieurs Kintsugi, comme souvent sur les bols en Raku, du fait de leur "basse" température de cuisson dont résulte un accrochage parfois déficient de la couverte au grès lui-même.

Musée Guimet

On peut également admirer ce joli Mizusashi, avec ses lignes évoquant les hautes herbe, ou encore, un peu plus loin, cette jarre ( Tsubo ) en Shigaraki Yaki datant de l'époque Muromachi ( XVIème siècle ) :

jarre du musée guimet

On remarquera encore de larges vitrines consacrées aux porcelaines Imari en particulier.

musée guimet musée guimet
imari musée guimet
musée guimet porcelaine
céramique japonaise musée guimet musée guimet

On passe ensuite à la section coréenne,  presque sans réelle transition, comme pour marquer l'influence déterminante de la céramique coréenne sur la céramique japonaise.

musée guimet

  musée guimet

céramique coréenne musée guimet

musée guimet

kintsugi

céladon

S'ouvre ensuite la large section consacrée à la céramique chinoise, collection extrêmement riche s'il en est, et où chaque style est représenté par de somptueux exemples. Ainsi, de toutes époques, s'accumulent les bleus et blancs, les familles vertes, les familles roses et les monochromes de toutes sortes, dans des vitrines géantes.

porcelaine blanc bleu

musée guimet musée guimet

musée guimet

Ainsi, les bols et les coupes sont nombreuses, au point que seul une visite pourra faire prendre conscience de l'ampleur de la collection de céramiques asiatiques présentée au Musée Guimet.

musée guimet musée guimet
bol en celadon bol en céramique des song
celadon vert musée guimet
fourrure de lapin bol chinois ancien
musée guimet musée guimet
grès porcelaine

musée guimet

Enfin,le troisième étage réserve une ultime surprise, avec de nombreuses céramiques de qualité impériale, à la finesse de décor infinie, disposées dans une vitrine placée de telle sorte que l'on puisse en faire aisément le tour.

musée guimet

musée guimet musée guimet

musée guimet musée guimet
bol en porcelaine de qualité impériale musée guimet
bol impérial porcelaine musée guimet
bol en porcelaine impériale musée guimet

Pour parfaire sa visite, l'amateur se rendra enfin au Panthéon Bouddhique et à son jardin, espaces à part au sein de ce grand musée.