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25 janvier 2015

The Baur Collection : Japanese ceramics - Collections Baur : Céramiques japonaises

japanese ceramics the baur collection
 
Ouvrage bilingue anglais - français, The Baur Collection : Japanese ceramics - Collections Baur : Céramiques japonaises, par John Ayers, conservateur du Victoria & Albert Museum à Londres est le huitième volume du catalogue des collections de la Fondation Baur à Genève.

the baur collection geneva
De gauche à droite : Chaire de Satsuma, de Takaoki et de Satsuma. Photographie © The Baur Collection, Genève.

Essentiellement montée entre 1930 et 1940, la collection de céramique japonaise d'Alfred Baur est avant tout centrée sur la porcelaine du XIXème siècle, même si la collection compte divers grès de grande qualité et quelques pièces allant du VIème à la première moitié du XXème siècle.

baur collection
Assiette en grès de Karatsu. Photographie © The Baur Collection, Genève.

Même si elle ne constitue pas une collection complète, au sens scientifique du terme, de la céramique japonaise et qu'elle est avant tout le reflet des goûts du collectionneur qui l'a fondée, on ne peut nier que, sur le plan de l'histoire de la porcelaine japonaise, la collection Baur permet de faire un voyage complet dans ce champ de la céramique japonaise, depuis les grès porcelaineux aux pièces les plus abouties de Kutani ou d'Arita.

baur collection
Brûle encens en grès de Bizen. Photographie © The Baur Collection, Genève.

Sommaire de l'ouvrage :

Introduction en anglais par John Ayers

Introduction en français par John Ayers

Catalogue :
Pièces de la collection de E1 à E113

Appendice :
Pièces de la collection de E114 à E133

porcelaine de la collection baur
Bol a thé en grès porcelaineux d'Arita. Photographie © The Baur Collection, Genève.
 
Chaque pièce est illustrée soit en couleur soit en noir et blanc, avec un titre systématiquement traduit en français et une notice en anglais qui n'est pas, elle, traduite. L'ouvrage, relativement rare puisque tiré à 1600 exemplaires seulement, vaut donc le détour, en particulier si l'on s'intéresse à l'histoire de la porcelaine, les japonais l'ayant amenée à un point de perfection inégalé.

porcelaine japonaise ancienne
Plat de style Nabeshima. Photographie © The Baur Collection, Genève.

23 janvier 2015

Tetsubin. A japanese waterkettle

bouilloire japonaise en fonte Rein The industries of japan

Tetsubin. A japanese waterkettle, ouvrage en anglais de Petrus Leonardus Wilhelmus Arts publié en 1987 par Geldermalsen Publications à Groningen est un ouvrage qui est à l'heure actuelle toujours considéré, en occident du moins, comme un ouvrage de référence sur le sujet des Tetsubin ... essentiellement car c'est le seul publié qui ne soit pas en japonais. Il en résulte que cet ouvrage se négocie à l'heure actuelle pour une petite fortune chez les bouquinistes, ce qui ne serait pas le cas si l'on prenait juste en considération le contenu érudit de l'ouvrage, qui n'a pas été financé par l'Organisation Néerlandaise pour l'Avancement de la Recherche Pure pour rien. Ce qui fait en effet que cet ouvrage n'est en effet pas tant sa rareté ( il se trouve assez facilement pour peu que l'on veuille y  mettre le prix ) que le fait qu'il soit "chassé" par tout les antiquaires et les collectionneurs pour son recueil photographique de sceaux-signatures qui ne fait que 20 pages et les commentaires de ces sceaux qui font 23 pages ... soit 43 pages sur un ouvrage qui en compte 602 ...

livre tetsubin P L W Arts
 
Loin de moins l'idée de dire que cet ouvrage n'est pas une somme d'érudition et qu'il s'agit d'un ouvrage des plus intéressant pour en apprendre plus sur l'histoire des Tetsubin, mais il est clair que la spéculation sur ce titre est devenue par trop excessive en regard de son contenu. C'est en outre clairement un ouvrage universitaire de haut vol, qui respecte tous les codes universitaires ( il suffit de jeter un coup d’œil à l'organisation de l'ouvrage pour en être persuadé ) et qui est donc relativement technique et assez rébarbatif.

bouilloire japonaise en fonte Dresser Japan its architecture and art manufacture

Sommaire détaillé de l'ouvrage :

Sommaire

Remerciements

Note aux lecteurs

Les périodes de l'art japonais et le nom des époques japonaise

Introduction

1. Le thé infusé au Japon

2. Les "ancêtres" et les "prédécesseurs" des Tetsubin
    2.1. Définitions
    2.2. Les "ancêtres"
    2.3. Les "prédécesseurs"

3. Le développement des Tetsubin comme instrument pour le thé et ustensile de cuisine
    3.1. Les premières Tetsubin
    3.2. Les Tetsubin et le culte du sencha
    3.3. Les Tetsubin comme ustensile de cuisine
    3.4. Les Tetsubin et le culte du matcha
    3.5. Les Tetsubin pour l'exportation
    3.6. Une tentative de classification des Tetsubin

4. Les centres de manufacturation des Tetsubin et leurs artistes
    4.1. Morioka ( Préfecture d'Iwate )
    4.2. Mizusawa ( Préfecture d'Iwate )
    4.3. Yamagata ( Préfecture de Yamagata )
    4.4. Takaoka ( Préfecture de Toyama )
    4.5. Edo / Tokyo
    4.6. Nagoya
    4.7. Kyoto
    4.8. Osaka
    4.9. Kurayoshi ( Préfecture de Tottori )
    4.10. Kagoshima ( Préfecture de Kagoshima )

5. Évaluation des Tetsubin
    5.1. Faits "physiques" et "factuels"
    5.2. Sur le problème des signatures sur les Tetsubin

6. Les fondeurs et leurs rapports socio-économiques
    6.1. Les guildes
        6.1.1. Le Za
        6.1.2. Le Kumiai
    6.2. Les modèles de mécénat
        6.2.1. Le contrôle de la maison Matsugu
        6.2.2. Le Daimyo et leurs On-kamashi
        6.2.3. Les marchands comme clients
        6.2.4. Les fondeurs itinérants, la basse classe de la profession
        6.2.5. Formation et adoption

7. Les techniques traditionnelles de manufacturation des Tetsubin
    7.1. La préparation des moules
    7.2. Le moule tracé
    7.3. Le moule à la cire perdue
    7.4. Le moule tracé avec moules ancrés à la cire perdue
    7.5. Les moules pour les corps de bouilloires non circulaires
    7.6. Les moules de sable vert

8. Aspects métallographiques des Tetsubin
    8.1. Court résumé de quelques aspects métallographiques
    8.2. Quelques évènements historiques, pertinents pour le développement des Tetsubin, envisagés depuis le point de vue métallurgique
    8.3. Une théorie sur la datation des Tetsubin
    8.4. Description et résultats des tests métallographiques
    8.5. Un autre exemple illustrant la méthode de datation des Tetsubin

Annexes :

I. L'extraction du fer depuis ses minerais dans le Japon traditionnel
    I.1. Préparation du minerai
    I.2. Fabrication du charbon
    I.3. Le Haut fourneau
          - Développement
          - Construction du fourneau
    I.4. Les soufflets
         - La boite à soufflet
         - Le soufflet à bascule
         - Le soufflet à double bascule
    I.5. Mécanismes et fonctionnement du fourneau

II. Noms d'artistes, signatures, sceaux
    II.1. Noms de fondeurs morts entre 1770 et 1868 connus pour la fabrication de Kama, peut être également engagés dans la fabrication de Tetsubin
    II.2. Noms de fondeurs et de fabriques actifs durant la période Meiji (1868-1912) et après, probablement tous engagés dans la fabrication de Tetsubin
    II.3. Généalogies
    II.4. Signatures et marques de sceaux

Résumé

Notes

Bibliographie

Glossaire
    1. Mots japonais
    2. Noms d'individus et noms de fabriques
    3. Noms géographiques

Illustrations

Index des sujets

Carte

bouilloire japonaise nomenclature
Nomenclature de la Tetsubin. Schéma © P. L. W. Arts / Geldermalsen Publications

On s'en sera vite rendu compte, l'ouvrage de P. L. W. Arts ne recouvre pas seulement le simple champ de la datation et de l'évaluation factuelles des Tetsubin, mais aussi les détails techniques de leur fabrication, les relations économiques et sociales des fabricants et de leurs commanditaires  et un recensement de certaines des quelques rares Tetsubin conservées dans les grandes collections de musées d'importance.

Victoria & Albert museum collections
Uta-tetsubin signée "Okuni-zo". Photographie © P. L. W. Arts / Geldermalsen Publications / Victoria & Albert Museum, Londres

3 décembre 2014

Trésors du Musée national du Palais, Taipei. Mémoire d'Empire

grand palais
L'ouvrage Trésors du Musée national du Palais, Taipei. Mémoire d'Empire est le catalogue d'une exposition qui s'est tenue du 20 octobre 1998 au 25 janvier 1999 aux Galeries nationales du Grand Palais.

porcelaine ancienne
Bol impérial, porcelaine à décor émaillé sur fond jaune. Dynastie des Qing, époque Kangxi. Photographie © AFAA/RMN - Musée national du Palais

Le Musée national du Palais est sans aucun doute un des plus grand musée d'art asiatique au monde,  dont le fond est constitué par une large part des collections impériales de la Cité interdite, l'autre part de cette collection impériale étant conservée au Musée du Palais à Pékin. De fait, les œuvres du Musée national du Palais voyagent extrêmement rarement et l'exposition du Grand Palais a été une occasion rare pour voir des pièces de cette collection hors de Taïwan. Cette exposition a donc fait l'objet, à sa juste valeur, d'une publication de poids, avec ce catalogue de 424 pages, comportant divers essais permettant d'approcher les conceptions impériales en matière d'art.

couverte tenmoku bol
Bol noir luisant, fours de Jizhou, époque Song. Photographie © AFAA/RMN - Musée national du Palais
  
Sommaire de l'ouvrage :

Liste de commissaires de l'exposition

Liste des membres du comité d'honneur

Liste des membres du comité d'organisation

Remerciements

Avants-Propos par
Catherine Trautmann
Alain Decaux et Françoise Cachin
François Nicoullaud
Chin Hsiao-yi
Lee Yuan-Tseh
Jean-François Jarrigue

Sommaire

Le Musée national du Palais : histoire d'une collection, par Chang Lin-sheng

Présentation des pièces exposées : Jades, bronzes, céramiques et objets d'art

Le jade, recueil de la mémoire, par Jean-Paul Desroches

Notices des jades

Le bronze, naissance de l'Histoire, par Huei Chang Tsao

Notices des bronzes

La céramique, hommage à la terre, par Hélène Chollet

Notices des céramiques

Le objets d'art à la Cour : une tradition séculaire, par Pierre Baptiste

Notices des objets d'art

Présentation des pièces exposées. Peintures et calligraphies

Un art de vie, un art de vivre, par François Cheng

Premiers éléments d'un petit dictionnaire de la peinture chinoise, par Simon Leys

Peinture chinoise et représentation du monde, par Jacques Giès

Notices des peintures et calligraphies

Annexes :
Inscriptions sur le jades portées par l'empereur Qianlong (1736-1795)
Inscriptions sur les bronzes
Principales inscriptions portées sur les peintures et les calligraphies
Liste des œuvres présentées à l'exposition

Bibliographie

thé et céramique
Vase cong, fours de Longquan, grès type céladon, époque Song. Photographie © AFAA/RMN - Musée national du Palais

Bien que présentant donc une exposition générale, qui parle aussi de jades, de bronzes et d'objets d'art anciens, c'est le chapitre intitulé " La céramique, hommage à la terre " par Hélène Chollet qui nous intéresse plus particulièrement ici, ainsi que la reprise des notices des céramiques présentées dans l'exposition au Grand Palais.

gong fu cha
Théière, céramique de Yixing avec émaux polychromes. Dynastie des Qing, époque Kangxi. Photographie © AFAA/RMN - Musée national du Palais. Apparu tardivement, la mode de décoration par application d'émaux a passionné la Cour impériale à la fin du règne de Kangxi. Les théières étaient livrées depuis les ateliers de Yixing et les émaux étaient appliqués dans les ateliers attachés à la Cité interdite. Ainsi, un grand nombre de services à thé de Yixing complets et décorés de la sorte nous sont parvenus grâce aux collections impériales, tout en étant un objet relativement rare et peu fréquent en dehors de la Cour impériale.

Après une brève introduction sur le lien étroit entre la culture chinoise et la céramique, Hélène Chollet aborde rapidement, pour faire un point technique accessible aux novices, les matériaux et techniques ( origine et préparation de l'argile, préparation de la pâte et mise en forme ), les revêtements monochromes ( glaçures et couvertes, les décors peints sous couvertes, les décors sur couverte, les effets décoratifs internes à la couverte, les différents types de fours ), l'évolution des céramiques de la dynastie des Tang à celle des Qing ( l'âge des couvertes, naissance d'une capitale de la porcelaine : Jingdezhen, de l'épiderme à la pointe du pinceau : avènement de la porcelaine peinte sous couverte, épanouissement du décor sur couverte, sclérose du décor impérial, transition et réorganisation des fours, de Kangxi à Qianlong : l'apogée de la céramique impériale ). Cet article reste toujours à mon sens, car clair et suffisamment précis, un bon moyen pour une première approche de la fabrication de la céramique chinoise et de l'histoire de ses évolutions.

thé et céramique
Bouteille à col en forme de bulbe d'ail, émaux sur cuivre. Dynastie des Qing, époque Kangxi. Photographie © AFAA/RMN - Musée national du Palais

Exercice du catalogue d'exposition oblige, les 65 notices présentées à la suite de cet article sont toutes accompagnées par une photographie couleur ou noir et blanc, les pièces présentées couvrant une période allant de l'époque des Royaumes combattants ( IVème - IIIème siècle avant notre ère ) au règne de Qianlong ( 1736 - 1793 ).

thé et céramique
Coupe sur pied, porcelaine bleue sous couverte rehaussée d'émaux sur couverte, doucai. Dynastie des Ming, époque Chenghua. Photographie © AFAA/RMN - Musée national du Palais

30 novembre 2014

Chanoyu : Japanese Tea Ceremony

chanoyu : la cérémonie japonaise du thé

L'ouvrage Chanoyu : Japanese Tea Ceremony, dirigé par Seizo Hayashiya, a été publié par la Société Japonaise de New York en 1979 dans le cadre d'une exposition organisée par elle la même année. Bien que désormais assez ancien, l'ouvrage recense les nombreuses œuvres présentée au cours de l’exposition du même nom qui a regroupé différents chefs-d’œuvre de grandes collections japonaises, comme celles du musée Goto de Tokyo, du musée Raku de Kyoto, du musée Kitamura de Kyoto, du musée Matsunaga d'Odawara ou du musée d'art Suntory de Tokyo.

raku museum
Chawan "Enji" ( "Petite Hirondelle" ) par Raku Donyu ( 1599 - 1656 ). Photographie © Japan Society Inc / Musée Raku de Kyoto

Les prêts de collectionneurs privés furent également nombreux, certainement du fait de l'intercession du Grand Maître Sen Soshitsu XV de l'école Urasenke, et le catalogue de cette exposition est une trace photographique de nombreuses pièces d'importance qui n'ont plus été vues en exposition publique depuis. C'est donc avant tout par les nombreuses reproductions d'ustensiles pour la cérémonie du thé que cet ouvrage reste un livre de référence dans le domaine de l'étude du Chanoyu.

bouilloire japonaise ancienne pour la cérémonie du thé
Bouilloire avec motif de grêlons, période Muromachi, XVème siècle. Photographie © Japan Society Inc /Musée Gotoh de Tokyo

Sommaire de l'ouvrage :
  • Liste des membres du comité de supervision de l'exposition
  • Liste des prêteurs
  • Avant-propos par le Grand Maître Sen Soshitsu
  • Préface par Goto Noburu
  • Remerciements et notes par Rand Castile
  • Table chronologique
  • Le Thé au Japon : De ses origines à la fin du XVIème siècle par Paul Varley
  • Le thé au Japon : De la fin du XVIème siècle à nos jours par Louise Allison Cort
  • La cérémonie du thé par Rand Castile
  • Illustrations en couleur
  • Catalogue avec illustrations en noir et blanc :
                     Peintures - Kaiga
                     Calligraphies - Sho
                     Vases pour les fleurs - Hanaire
                     Conteneurs à encens et à charbon - Kogo
                     Bouilloires et braseros - Kama et Furo
                     Conteneurs à thé - Chatsubo, Chaire et Chaki
                     Cuillers à thé - Chashaku
                     Jarres à eau - Mizusashi
                     Bols à thé - Chawan
                     Bols à aliments - Hachi
  • Note du traducteur par Emily J. Sano
  • Notes
  • Glossaire par Sondra Castile
  • Bibliographie choisie
  • Liste des Amis de la Japan House Gallery
  • Liste Officiers de la Japan Society et liste des membres du Comité des Arts
thé et céramique
Jarre de stockage par Nonomura Ninsei ( actif vers 1860 ). Photographie © Japan Society Inc / Collection privée

28 avril 2014

Japanese homes and their surroundings

la maison japonaise et tout ce qui l'entoure

Initialement publié en 1886, cet ouvrage de Edward S. Morse n'a pas pris une ride et est toujours d'actualité pour qui veut avoir une première approche détaillée de la maison japonaise et de tout ce qui gravite autour. En fait, on est proche d'une sorte de "bible", un ouvrage de référence pour qui s'intéresse à l'architecture japonaise ou pour qui veut comprendre le style de vie japonais de l'ancien temps. Naturellement, cet ouvrage a connu des rééditions, chez Dover Publications ou  chez Tuttle, maisons d'édition spécialisées dans la réédition d'ouvrages du XIXème siècle, et est donc largement disponible à prix modique, en particulier sur les "grandes" librairies en ligne.

japanese room

Non content de parler de chaque pièce qui constitue la maison japonaise traditionnelle, de l'entrée aux toilettes, en passant par la cuisine, l'auteur détaille et explique très simplement l'usage d'une multitude d'objets de la vie quotidienne dans l'ancien Japon, de l'hibashi au porte-serviettes.

japanese towel rack, antiquités japonaises, japanese antiques

Les différents éléments architecturaux, et pas seulement les formes de maisons, sont également détaillé, des types de tuiles aux escaliers, en passant par les Shoji, les lanternes de jardin, les escaliers, les pots de fleurs, les haies, ... . Cerise sur le gâteau, l'ouvrage est abondamment fourni en gravures, qui viennent toujours illustrer fort à propos telle ou telle partie du discours.

Enfin, la partie sur la chambre de thé est relativement intéressante et est une bonne introduction pour qui s'intéresse à leur histoire ou à leur organisation.

intérieur de pavillon de thé, Sen no rikyu

La meilleure illustration de la richesse du contenu de l'ouvrage reste encore son sommaire, qui s'organise comme suit :

Chapitre 1 : La maison
Apparence des villes et villages - description générale de la maison - construction de la maison - structure et fondation - renforcement de la structure - sélection du bois - la construction des plafond - les séparations et les murs - la structure des Kura - les charpentiers japonais - les outils des charpentiers et leur utilisation.

Chapitre 2 : Types de maisons
Les maisons de ville et les maisons de campagne - maisons de pêcheurs - Kura - étude des toits - toits en bardeaux - toits en tuiles - toits en pierre - toits de chaumes

Chapitre 3 : Les intérieurs
Descriptions - plans - tatamis - les écrans coulissants - Fusuma -Hikite - Shoji - Tokonoma - Chigai-dana - chambre de thé - Kura - les plafonds - les murs - Ranma - fenêtres - les écrans portables

Chapitre 4 : Les intérieurs - suite
Cuisine - sols - placards - escaliers - bains publics - baignoires - porte-serviettes - literie et oreillers - Hibachi et Tabako-bon - bougies et bougeoirs - lampes et lanternes - autels domestiques - les nids d'oiseaux dans la maison - toilettes

Chapitre 5 : Entrées et chemins d'approche
Vestibule et hall - vérandas et balcons - Amado - To-bukuro - Chodzu-bachi - porches - barrières

Chapitre 6 : Les jardins
Stèles - Ishi-doro - ponts - pavillons d'été - bassins - chemins - bonzaïs et pots de fleurs

Chapitre 7 : Divers
Puits et alimentation en eau - fleurs - décorations d'intérieur - précautions contre le feu - maisons de styles étrangers - l’absence de monuments

Chapitre 8 : La maison ancienne
Allusions à la maison dans les archives anciennes japonaises

Chapitre 9 : Les maisons des voisins
La maison des Aïnous - des insulaires Bonin - des Loochooan - des coréens - des chinois - remarques de conclusion

entrée de maison traditionnelle japonaise

21 juillet 2012

Zen Hôyô : Liturgie du bouddhisme zen

Zen hoyo

Publié en avril 2010 par Radio France dans sa collection Ocora, sous la référence C 560231, avec le soutient de la Fondation Franco Japonaise Sasakawa, « ce disque présente un enregistrement d'un service monastique de la secte Rinzai du bouddhisme zen, célébré le 22 avril 2008 à la chapelle Shinju-an du temple Daitokuji à Kyôto [...] La célébration, constituée de douze séquences exécutées sans interruption, est structurée par l'alternance de séquences instrumentales, de récitations de sûtras et de prières. Outre des instruments traditionnellement utilisés dans le culte, tels que la cloche, la clochette, le dora ( petit gong bulbé ), le bloc en bois, on a ajouté des lithophones ( sanukite ) ». On y retrouvera aussi la flûte Shakuhashi.

L'enregistrement se compose comme suit :

  • Introduction instrumentale. 12'40"
  • Récitation du Daihishinjû ( Sûtra de la compassion infinie ). 07'35"
  • Prière. 02'32"
  • Intermède instrumental. 02'15"
  • Récitation du Daihishinjû. 05'14"
  • Prière. 02'13"
  • Intermède instrumental. 06'21"
  • Récitation du Myôhô-rengekyô ( Sûtra du lotus de la loi merveilleuse ). 06'53"
  • Prière. 04'28"
  • Intermède instrumental. 05'01"
  • Récitation de préceptes. 03'17"
  • Postlude instrumental.04'42"

Avec cet enregistrement d'une durée totale de 63 minutes et 16 secondes et ses « voix et instruments, unis à la recherche de la Sûnyatâ ( vacuité ) » on trouve un univers sonore totalement différent de ce que l'on est habitué à entendre dans le monde occidental que cela est assez déroutant au premier abord. Cela est même différent de la musique japonaise plus "classique" et c'est la répétition qui forme ici ses propres sonorités en variant ses tempos. C'est ainsi un voyage vers un autre univers que propose cet enregistrement peu commun.

14 juin 2012

The Imperial packing art of the Qing dynasty

livre cfoc

Edité par Forbidden City Publishing House, cet ouvrage est le catalogue d'une exposition qui s'est tenue au Musée du Palais en 2000.

Ce catalogue a été réalisé à l'occasion de cette exposition, qui n'a pas seulement présenté des boites, laquées ou non,, destinées à abriter des objets de collection impériaux, dont de multiples objets de lettrés, mais également de simples jarres et emballages de paille de riz, utilisés de façon quotidienne pour l'empaquetage des objets et denrées journaliers, ce qui a été possible par divers prêts de pièces de la collection de François Dautresme.

The Imperial packing art of the Qing dynasty

Le catalogue présente notamment, parmi les denrées comme le vin et le gingembre divers moyens d'emballer le thé au 19ème siècle, dont l'emballage connu encore de nos jours qu'est le Tong. On peut y voir aussi des containers métalliques, eux mêmes coiffés d'un couvercle supplémentaire de tissu et placés dans une boite en bois précieux ( photographies © Palace Museum ).

The Imperial packing art of the Qing dynasty

Présentant peu d'objets liés au thé, ce catalogue présente néanmoins un intéressant point de vue sur  l'art de l'emballage en Chine et sur son luxe. Il nous montre également qu'un bel objet ne peut avoir qu'un bel écrin et que ce dernier peut également être un objet d'admiration.

10 juin 2012

Hommage à Chen Zhong

Ocora radio France

Chaque domaine artistique éclaire, parfois avec un angle différent, une civilisation et ses coutumes, tandis que l'appréhension de la culture et de l'art d'une civilisation ou d'une aire culturelle ne peut se faire que de façon globale, tant les interactions entre les différents domaines artistiques sont multiples.

La dégustation d'un thé d'une certaine origine géographique peut elle gagner quelque chose si ce thé est consommé dans une céramique ayant la même origine avec un fond sonore de la même région ? Je n'en sais rien, et tout est à coup sûr question de goût personnel, comme toujours avec le thé. Mais une chose est certaine, c'est que l'on gagne toujours à diversifier ses approches pour saisir une culture, par ses habitudes alimentaires, ses techniques d'infusion ou sa musique, bref, son esprit.

Ainsi, le très intéressant livret de ce disque hommage à Chen Zhong ( 1919 - 8 mai 2002 ), édité par Radio France dans sa collection Ocora est rédigé par François Picard, qui nous apprend dans celui-ci que pour le musicien chinois, « l’attitude vis-à-vis de l’enregistrement et de la publication d’une version de référence est […] ambiguë : source de gloire, elle est aussi dépossession. L’art de la musique chinoise ne se situe pas dans la composition, mais dans la réinvention, qui n’est pas qu’ornementation ». Ainsi, « Sun Yude, grand joueur de flûte xiao et de luth pipa, était son ami intime et, un peu plus âgé, son maître ou du moins son modèle. Cela ne signifie pas qu’il lui a transmis son répertoire, au contraire, et Chen Zhong apprit certaines pièces par vol, de manière acousmatique, caché derrière un rideau. Certains musiciens […] doivent leur renommée, leur réputation et toute leur carrière à une seule interprétation. L’enregistrement est donc une affaire grave, et le musicien se doit de demander "très cher", soit alors quelques centaines de yuan ( plus d’un mois de salaire ) pour une pièce ».

Les pièces de ce disque ( référence  C 560183 dans la collection ocora de Radio France, diffusion par Harmonia Mundi ) sont organisées comme suit :
  1. Xun Feng qu ( vent du printemps ), xiao et ensemble. 05'17".
  2. Yangguan san die ( trois variations sur la "Passe du Soleil" ), xun et ensemble. 05'02".
  3. Gaoshan liushui ( Hautes montagnes et eaux qui coulent ), xiao et zheng. 03'52".
  4. Xigong ci ( Poème du Palais de l'Ouest ), xun et ensemble. 03'57".
  5. Zhuangtai qiu si ( Songe d'automne devant la coiffeuse ), xiao et zheng. 05'29".
  6. Chu ge ( Chant du pays de Chu ), xun et zheng. 05'25".
  7. Foshang dian ( Le Bouddha au-dessus de l'autel ) xiao et zheng. 05'04".
  8. Guanshan yue ( La Lune sur le mont Guanshan ), xun et ensemble. 03'35".
  9. Chu shui lian ( Le Lotus sort de l'eau ), xiao et ensemble. 03'22".
  10. Pu'an zhou ( Incantation de Pu'an ), xun et ensemble. 07'10".
  11. Han gong qiu yue ( Lune d'automne au Palais des Han ), ensemble. 06'52".
  12. Long xiang cao ( Dragon volant ), cithare qin. 05'43".
  13. Yi guren ( Un Vieil ami ), cithare qin. 09'15".
 Chen Zhong, maîtrisant plusieurs instruments, interprète ses pièces à l'ocarina xun, à la flûte verticale xiao ou à la cithare qin. Il est ici accompagné par un ensemble de musiciens ou par un joueur de cithare zheng.

Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre, entre autre, sur le site d'Amazon, qui propose d'écouter des extraits de chaque pièce ...

Pour finir, je dirai que le tout se mariera très bien avec un thé vert du genre Long Jing, et son tonus tranquille ...

26 mai 2012

Le thé, histoire d'un art de vivre

Théière en Yixing

Publié dans le cadre d'une exposition intitulée " Le Thé, histoire d'un art de vivre. La collection K.S. Lo du Flagstaff House Museum of Tea Ware " qui s'est tenue au Musée Royal de Mariemont du 14 novembre 2009 au 21 février 2010, l'ouvrage Le thé, histoire d'un art de vivre. La collection K.S. Lo du Flagstaff House Museum of Tea Ware sert de catalogue à cette exposition, comme son titre même le laisse supposer.

chawan tenmoku
Grès gris, glaçure "fourrure de lièvre", fours de Jian, époque Song du Sud. Photographie ©Leisure and Cultural Services Department of the Government of the Hong Kong Special Administrative Region of the People's Republic of China

Comme souvent pour les catalogues d'exposition, celui-ci est organisé en deux grandes parties : une partie constituée en majorité d'articles scientifiques, avec également quelques autres textes, et une partie constituée par le catalogue illustré des pièces présentées dans l'exposition visée.

flagstaff house museum of tea ware
Grès pourpre foncé, fours de Yixing, 1513. Photographie ©Leisure and Cultural Services Department of the Government of the Hong Kong Special Administrative Region of the People's Republic of China

Un sommaire rapide permettra de mieux comprendre la structure de l'ouvrage :

Après une carte des fours les plus connus et des provinces productrices de thé, une chronologie, viennent une préface par Tang Choi-Chiu, conservateur en chef du Hong Kong Museum of Art, puis une autre par François Mairesse, directeur du Musée Royal de Mariemont, intitulée " L'univers dans un bol de thé ".

Vient ensuite la première grande partie, divisée en deux parts. La première est nommée nommée " Hier et aujourd'hui, la culture chinoise du thé ", et constituée comme suit :
  • " La consommation du thé en Chine ", par Simon K.S. Chiu, conservateur honoraire du  Flagstaff House Museum of Tea Ware. Cet article est un bref historique chronologique de la consommation du thé en Chine, agrémenté d'extraits de divers textes classiques chinois.
  • " Thé et identité chinoise ", par Nicolas Zufferey, professeur de sinologie à la faculté des lettres de l'université de Genève. Cet article présente le thé en Chine sous son aspect culturel et ethnologique ainsi que leurs variations dans le temps.
  • " Quand la Chine renoue avec son thé ... ", par Catherine Bourzat. Ce texte retrace des impressions autour de l'évolution contemporaine de la consommation du thé et des habitudes de consommation.
La deuxième part s'intitule, elle, " La céramique chinoise du thé " et est constituée comme suit :
  • " Regards sur la collection K.S. Lo ", par Catherine Noppe, conservatrice des collections extrême-orientales au Musée Royal de Mariemont. Cet article retrace un intéressant historique des formes céramiques touchant le monde du thé et de leur emploi.
  • " A Yixing, le façonnage traditionnel manuel d'une théière ", par Joëlle Swanet. ce reportage illustré de photographie relate par le menu la fabrication manuelle d'une théière de Yixing.
Vient ensuite ce qui constitue le corp principal de l'ouvrage, à savoir le catalogue illustré, introduit par une notice historique sur la collection K.S. Lo de céramique du thé du Flagstaff House Museum of Tea Ware. Le catalogue lui-même présente 63 pièces, organisées en rubriques chronologiques, et toutes illustrée d'au moins une photographie. Si la collection présente quelques bols et quelques coupes, l'essentiel de celle-ci est constitué de verseuses et de théières, majoritairement de la période des Qing.
 
Enfin,  on trouvera en annexe un article de Bertrand Federinov, collaborateur scientifique au Musée Royal de Mariemont, intitulé " Une Apologie du thé publiée à Mons en 1751 ", des commentaires sur les photographies, un glossaire sur les fours et techniques de décor mentionnés et des suggestions de lecture.

flagstaff house museum of tea ware
Porcelaine à décor fencai, fours de Jingdezhen, période Qianlong. Photographie ©Leisure and Cultural Services Department of the Government of the Hong Kong Special Administrative Region of the People's Republic of China

En conclusion, l'ouvrage est surtout intéressant du fait des diverses pièces qu'il présente, en particulier les nombreuses et superbes théières en terre de Yixing. De la même façon, les collectionneurs de théières trouveront sans nul doute ici leur bonheur du fait de la composition même de cette collection de céramiques du thé !

théière chinoise pour l'exportation
Théière de Yixing destinée à l'exportation, époque Qing, 1ère moitié du XVIIIème siècle. Photographie ©Leisure and Cultural Services Department of the Government of the Hong Kong Special Administrative Region of the People's Republic of China

21 avril 2012

Un thé avec Jet Li ...

Bon, grand fan de Chambara, Chanbara, Ken Geki ou Jidai Geki devant l'éternel, il m'arrive aussi parfois de voir des films du pendant chinois / hongkongais du genre ... souvent plus action / arts martiaux ...

Et je regarde donc pour me distraire un peu un film sorti en 2006, réalisé par Ronny Yu, intitulé Le Maître d'Armes ( Fearless en anglais ), avec Jet Li en personnage principal, interprétant Huo Yuanjia, un personnage ayant réellement existé et entré dans la légende si bien que l'on ne sait plus trop le vrai du faux dans l'histoire de sa vie. Le film lui-même est ( très ) librement inspiré de la vie de Huo Yuanjia ... Si on aime le genre, on passera assurément un bon moment, les décors ( merci le "map painting", mais pas seulement ) et la photographie étant par ailleurs superbes.

jet li et le thé

Sans vouloir raconter l'histoire, vous vous doutez bien que le film est parsemé de combats, dont forcément un grand combat final, comme dans tout film d'action qui se respecte ... d'un autre côté, un film conçu par les créateurs du Le secret des poignards volants et de Hero avec les chorégraphes de Matrix et Kill Bill pour les combats, on se doute forcément que le combat final ne sera pas une compétition de tricot et que le Scrabble n'est pas la discipline favorite des personnages ...

Mais alors pourquoi parler de cela sur un blog consacré au thé ? Eh bien parce que des réflexions plus ou moins pertinentes sur le sujet peuvent se cacher vraiment n'importe où ... Ainsi, les deux opposants principaux, Anno Tanaka ( interprété par Shido Nakamura ), un japonais, et Huo Yuanjia ( Jet Li ), se rencontrent avant le combat pour échanger autour du thé ... Arrivé à cet instant, on se dit forcément "oulah qu'est-ce qu'on va entendre ?" ... eh bien ceci :

Anno Tanaka : Cher Mr Huo, savez vous reconnaitre un bon thé ?

Huo Yuanjia : Disons que je ne me pose pas la question. J'ai peu d'intérêt pour les classements : du thé c'est du thé.

A.T. : Tous les thés sont différents ; ils ont donc des qualités différentes.

H. Y. : Et pourquoi porter des jugements de valeur ? C'est la même plante et quand elles sont en terre dans la nature, elles présentent peu de différences.

A. T. : Si vous étiez un connaisseur, vous sauriez mieux apprécier les subtilités.

H. Y. : Oui, c'est sans doute vrai. C'est d'ailleurs pourquoi je considère que ce n'est pas le thé en soit qui peut paraître distinct d'une variété à l'autre ; la différence est plutôt dans l'appréciation du buveur. C'est nous qui déterminons la qualité. En l'occurrence, je ne veux juger de rien.

A. T. : Ah non ? Pourquoi pas ?

H. Y. : Le verdict serait trop changeant selon mon humeur ... dans ces conditions, comment donner une note ?

A. T. : Hum ... je n'y avais jamais pensé ...


 A vrai dire, moi non plus, mais le point de vue n'est peut être finalement pas si dénué de sens, car qui n'a jamais trouvé un thé excellent, au goût plaisant, à la grande qualité et à la longueur en bouche vraiment très prononcée ( lire ceci notamment, avec beaucoup d'intérêt ) tandis que d'autres autour l'accueillaient nettement plus froidement et avec un avis beaucoup plus mitigé ?

Comme quoi des éléments d'interrogation sur la " voie du thé " peuvent vraiment se cacher n'importe où, même là où on ne les attends pas ... faut-il donc continuer à juger les thés si ce jugement est si subjectif ou au contraire les multiplier, sans comparaison, d'une personne à l'autre ? Sujet sans fin j'en ai bien peur ...

8 avril 2012

Le thé à Paris

comptoirs, boutiques, salons, rituels ...
Couverture de l'édition 2009
Les éditions Parigramme éditent depuis quelques années, dans leur collection "Paris est à nous", un petit ouvrage de Christine Barbaste qui, mine de rien, en est à sa troisième édition, la première datant de 1996. L'intérêt de ce genre de guide réside dans la compilation d'adresses connues et surtout inconnues, ce qui permet parfois de faire de belles découvertes.

paris est à nous
Couverture de l'édition de 1999

La dernière mouture date d'avril 2009 et naturellement les informations qui sont à l'intérieur peuvent ne plus correspondre tout à fait à la réalité. Mais l'ouvrage reste intéressant pour qui désire découvrir Paris sous l'angle des comptoirs et des salons de thé. Malgré tout, l'ensemble ne se limite pas à une compilation d'adresses commentées et ce livre peut aussi servir de base à une découverte rapide de ce qu'est le thé, une sorte de B.A.B.A. du thé en somme.

guide paris est à nous
Couverture de la première édition datant de 1996
Le sommaire de l'ouvrage donne une bonne idée du contenu et pourrait se résumer de la façon suivante, une fois tous les sous-titres et les grandes lignes rajoutés :

L'Hexagone à l'heure du thé
Le thé en France
Comment le goût du thé vint aux français

1. Des jardins aux comptoirs
( La fabrication du thé )
Origines et personnalités
Familles nombreuses : les thés chinois
les thés blancs
les thés jaunes
les thés verts
les oolongs ou thés bleu-vert
"Thés rouges"
Les thés "noirs"
( Thés chinois façonnés )
Sur la route des Indes
Les thés d'Assam
Les jardins de Darjeeling
Les thés du Sri Lanka
L'archipel du thé vert
Les autres origines
( Le "thé rouge" )
Des feuilles dans tous leurs états
Les feuilles
La désinence OP, GFOP, T, F, S
B
Petites brisures
P et S
( Thé en sachet )
Choisir son thé
Le taux de théine
Les tanins
Avant d'acheter du thé
Les détaillants de thé en vrac
Un diagnostic de vos goûts
Grand seigneur ou mélange ?
Les thés aromatisés
( Thé et agrumes )
( Sucre ? Citron ou lait ?
Comptoirs parisiens
Petits conseils et petits calculs
Acheter par petites quantités
Température de l'eau et temps d'infusion
Carte personnelle du thé
Les adresses
Classement par arrondissement

2. Objets du culte
( Histoire d'eaux )
Du bon usage des théières
Les théières en terre cuite
Les théières en porcelaine
Les théières en fonte
( théières "folles" )
Les théières en faïence émaillée
Les théières en verre
Les théières à enveloppe isotherme, métallique et amovible
Les théières métalliques
Les tasses à infuser
Les accessoires
Infuseurs
Boîtes à thé
Petits objets
Des styles et des boutiques
Soleil Levant
Adresses
Le temps des caravanes
Adresses
Thé dans un jardin anglais
Adresses
Méli-mélo
adresses

3. Tasses de thé parisiennes
Grands seigneurs, grands voyages
Quelques heures dans une maison de thé
Adresses
Un thé au Tibet
Adresses
La "voie du thé"
Adresses
Décors à la carte
Un thé dans une maison coloniale
Adresses
Au vrai chic parisien
Adresses
Charming tea
Adresses
Very british
Adresses
A l'ombre des passages
Adresses
Plus près du ciel
Adresses
Splendeurs orientales
Adresses

4. Se Passionner
Ateliers et conférences
Adresses
S'initier à la dégustation des thés chinois avec un maître de thé
Adresse
S'essayer à l'art du "gong fu cha" en autodidacte
Adresse
A visiter
Adresses
A lire, pour découvrir la grande et la petite histoire du thé
Références
Le thé en ligne
Adresses
Thé bio en VPC
Adresse

5. Teamania
Les gelées de thé, préparées à base d'infusions
Chocolats et confiseries
Adresses

Index

On l'aura compris, la plus grande part de l'ouvrage est une explication basique sur le thé et les divers ustensiles les plus courants liés au thé. Il donne cependant de multiples adresses dans une autre part, même si certaines se répètent dans plusieurs catégories. La partie sur les adresses internet, même si ce n'est pas le sujet de l'ouvrage, est largement superflue et ne donne que trois références depuis longtemps connues de tous et facilement accessibles par le biai de n'importe quel moteur de recherche. On pourra ensuite disserter sur les partis pris, comme le fait de considérer que l'initiation au gong fu cha seul ou avec un "maître de thé" ne peut se faire qu'à la Maison des Trois Thés ou s'il est encore juste d'accoler les termes "Musée du thé" à une description de Mariage Frères ... mais ce serait perdre un temps précieux, chacun ayant son propre avis sur ces questions ...

15 mars 2012

Chinese ceramics. Highlights of the Sir Percival David Collection

collection percival david british museum

L'ouvrage Chinese ceramics. Highlights of the Sir Percival David Collection ( Les céramiques Chinoises. Extraits de la Collection de Sir Percival David ), par Regina Krahl et Jessica Harrison-Hall, aux éditions The British Museum Press, est amplement illustré, puisqu'il s'agit, entre autre, d'une sorte de catalogue partiel de la fameuse collection de Sir David Percival, conservée et exposée désormais au British Museum.

L'ouvrage débute par une préface du directeur, suivie d'une préface du conservateur, qui introduisent brièvement la collection de Sir Percival David, composée de 1700 pièces, dont 50 nous sont ici présentées. Il n'y a pas de terres cuites dans la collection, qui se concentre sur les grès et les porcelaines. Il s'agit de la plus importante collection de pièces de qualité impériale hors de Chine.

ancienne porcelaine chinoise ming
Bols décorés de dragons. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi. Dynastie Ming, marque Xuande, 1426 - 1435. Photographie © The trustees of the British Museum
La collection est ensuite présentée dans un article qui la replace au sein de l'histoire de la céramique chinoise, après avoir tracé un bref résumé de la vie de Sir Percival David ( né en 1892 et  décédé en 1964 ). Ce dernier, qui a commencé sa collection à l'âge de 22 ans, possédait à sa mort une des meilleure collection au monde dans le domaine de la céramique et de la porcelaine fine chinoise, résultat de 40 ans d'efforts. Le début de sa collection coïncide avec la chute de la dynastie Qing, quand des trésors familiaux sont mis en vente, ainsi que des objets issus des magasins impériaux, vendus eux pour maintenir le train de vie de la cour Impériale chinoise et pour garantir les emprunts bancaires contractés dans le même but. En 1950, Sir Percival David donne la collection à l'Université de Londres, et elle est exposée dans une maison de Gordon Square de 1952 à 2007.

L'ouvrage retrace ensuite une histoire de la céramique chinoise et de ses techniques, en les illustrant par les 50 pièces extraites de la collection :
- Céramiques primitives
- Grès de la Dynastie Song
- Porcelaines de la dynastie Yuan
- Porcelaines de la Dynastie Ming
- Porcelaines de la Dynastie Qing

Après ce qui peut être considéré comme une histoire succincte et illustrée de la céramique chinoise, vient encore une brève chronologie, puis les 50 pièces choisies sont présentées et décrites individuellement. Enfin, Quelques marques et pieds de céramiques sont repris photographiquement et une bibliographie d'ouvrages plus approfondis est proposée.

porcelaine impériale chinoise
Bols avec fleurs de Prunus et poèmes. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi, décoration ajoutée à la Cité Interdite à Beijing. Dynastie Qing, marque Yongzheng, 1723 - 1735. Photographie © The trustees of the British Museum

Cet ouvrage est d'un abord facile pour peu que l'on parle anglais et les aspects techniques y sont limités pour une compréhension plus aisée. L'ouvrage est très clair, chaque étape de développement de la céramique chinoise est illustrée par au moins une pièce au sein de la collection de Sir Percival David, ce qui fait non seulement prendre conscience de la grande valeur de cette collection, mais qui fait aussi de cet ouvrage une aide précieuse pour qui voudrait acquérir des bases en histoire de la céramique chinoise.

porcelaine chinoise ancienne
Bols avec fleurs de Prunus et poèmes. Porcelaine de Jingdezhen, province du Jiangxi, décoration ajoutée à la Cité Interdite à Beijing. Dynastie Qing, marque Yongzheng, 1723 - 1735. Photographie © The trustees of the British Museum

20 janvier 2012

Un monument méconnu : Le Cha Jing ou classique du thé de Lu Yu

Ma version  du Le Cha Jing ou classique du thé par Lu Yu, a été publiée aux éditions Jean-Claude Gawsewitch en 2004. La traduction du Chinois classique a été faite par Véronique Chevaleyre.

Lu Yu

Cet ouvrage, aurait été rédigé entre 760 et 780 et serait le premier ouvrage consacré au thé ou du moins le plus ancien qui soit parvenu jusqu’à nous. Bien que beaucoup de monde parle de cet ouvrage, les quelques relations que j’ai pu en trouver  ne semblent pas vraiment avoir saisi la part due à Lu Yu et la part due à d’autres auteurs, car les morceaux de textes cités que j’ai pu trouver deci delà sur le net sont des extraits des passages d’autres auteurs compilés par Lu Yu dans son propre ouvrage.

L’ouvrage de Lu Yu est peu utile au buveur de thé actuel, car trop daté et trop emprunt d’ésotérisme et de croyances ou superstitions diverses par moments, mais il nous renseigne cependant sur les modes de consommation du thé à son époque, qui varient parfois totalement des nôtres, comme le fait de ne pas utiliser alors de porcelaine blanche pour boire le thé. A contrario, le point numéro 5, par contre peut se révéler utile et nous montre que dans quelques domaines qui y sont abordés, les goûts n’ont que peu, voire pas, évolués. L’ouvrage n’en reste pas moins étonnant par moments et se lit aisément.

Mais parlons maintenant de l’ouvrage en lui-même. Lu Yu commence par un préambule où il décrit le but de son ouvrage, à savoir «  décrire […] tout ce qui touche au thé, des Zhou jusqu’à aujourd’hui », puis où il fait une sorte de sommaire de son ouvrage et où il souligne les points les plus importants de son ouvrage, à savoir « l’origine du thé, la façon de la fabriquer, de disposer des récipients,les techniques de préparation ainsi que les effets sur la santé », comme la faculté de guérir la lèpre. Il regrette enfin de ne pas avoir pu mettre son texte sous forme de poème ( Fu ), sorte de façon de s’excuser par avance de ne pas coller à un canon d’écriture alors en vogue.

Volume premier :

1 : Les origines

Ici, l’auteur parle de l’étymologie du mot thé et les caractères employés selon telle ou telle source plus ancienne. Viens ensuite la mention de toutes les appellations du thé en fonction de ses origines géographique et des périodes de récolte. Lu Yu établit ensuite une hiérarchie des meilleurs sols de culture : tout d’abord les sols rocheux, puis les sols de graviers et enfin les sols argileux, les moins bons. Selon lui, la culture des théiers se fait par transplantation et les théiers sauvages donnent de meilleures feuilles que les théiers cultivés et il déclare qu’il faut attendre trois ans après la plantation pour faire la première récolte et que seuls les thés de montagne qui poussent sur l’adret ( côté le plus ensoleillé ) sont consommables. Lu Yu fait ensuite une différenciation des feuilles, les feuilles dites « pousses de bambou » ( les bourgeons je suppose ) étant meilleures que les feuilles « en crocs » et les feuilles roulées meilleures que les plates. La médecine chinoise et l’équilibrage des humeurs reste cependant présente, et l’on apprends que le thé qui pousse dans une vallée ou sur l’ubac ( côté le moins ensoleillé ) d’une montagne ne devra pas être cueilli car « le breuvage obtenu provoquera, en raison de sa nature gelante, la formation de masses dans l’abdomen ».
Il faut également être soigné pour la récolte, la faire au bon moment et ne pas mélanger de mauvaises herbes au thé ce qui est nocif pour la santé. L’auteur insiste sur ce sujet ce qui nous laisse supposer que le problème de mauvaises herbes dans le thé devait être un problème récurrent, et fait un parallèle avec le ginseng, dangereux si de mauvaise qualité, donnant une « idée de la nocivité du thé lorsqu’il n’est pas bon ».

tea addict
Voici une feuille portant les-dits "crocs"

2 : Les ustensiles du traitement des feuilles

L’auteur donne ici les différents noms des paniers à thé ( nom principal : Ying, subdivisions : Lan, Long ou Ju ), puis dresse une liste et une description des autres ustensiles : fourneau ( Du ) à cuire le thé à la vapeur, étuveur ( Zeng ), ainsi que la méthode pour l’utiliser, pilon ( Chu ) pour le broyage, moule en fer ( Gui ou Mo ou encore Quan ) de forme carrée, ronde ou en fleur, du socle ( Cheng ou Tai ) en pierre ou en bois et qui sert de support, du linge ( Yi ou Chan ) pour le pressage, du treillis ( Bili ) pour le séchage et enfin du couteau à piquer ( Qi ) pour perforer les galettes et les placer sur le fouet ( Pu ou Bian, à priori, bâton en bambou où l’on accumule les galettes – comme pour une brochette – ), la fosse de séchage, les liens ( Guan ) pour le séchage et la tonnelle ( Peng ou Zhan ) qui recouvre la fosse, la corde à thé ( Chuan ) et la réserve ( Yu ).

3 : La cueillette

Après l’évocation de l’aspect technique, on l’auteur parle des périodes de récolte, des diversités des types de galettes de thés et de leur aspect, des meilleures au moins bonnes. Là encore, les croyances semblent fortement présentes, les galettes faites la nuit devenant noires et celles faites la journée tirant vers le jaune, à moins que ne soient ici éclairées les lacunes de Lu Yu sur la torréfaction des galettes ou non ?
Nous pouvons cependant en déduire qu’il existait deux types de galettes de thé : les noires ( cuites ? ) et les jaunes ( crues ? ). Quoi qu’il en soit, ce passage illustre la difficulté de comprendre ce que veut exactement dire Lu Yu du fait du manque de détails suffisamment descriptifs.

Volume deuxième :

4 : Les ustensiles de la préparation du thé

Nous avons ici encore une énumération et une description succincte d’ustensiles divers pour préparer le thé bouilli, méthode de préparation en vogue alors. Il y a ainsi le four tripode ( Fenglu ) ou four à vent pour faire bouillir l’eau, la corbeille ( Ju ), le maillet à charbon ( Tanzha ) , les pinces à feu ( Huoce ) pour saisir les braises, la marmite en fonte ( Fu ) ou autres matières, le pose marmite ( Jiaochuang ) et les pinces ( Jia ) pour la cuisson des galettes, la meule ( Nian ) et le plumeau pour ramasser la poudre de thé, qui est passée dans un tamis ( Luo ), mise dans un coffret ( He ) rond en bois ou en bambou avec une cuiller ( Ze ) spéciale. Viennent ensuite le filtre ( Lushuinang ) et sa poche de toile cirée pour son rangement, la calebasse ( Piao ou Xishuo ) réserve à eau, le pot à sel ( Luogui ) rond et en porcelaine, la jauge à sel ( Jie ), le pot à eau chaude ( Shuyu ) en porcelaine ou en poterie et les bols ( Wan ).
Ici, une longue digression est faite sur les bols et la classification des porcelaines en fonction des lieux de production, de la meilleure, en haut du tableau, à la moins bonne :


Ancienne dénomination
Dénomination actuelle
Province actuelle
Type de porcelaine
Yuezhou
Shaoxing
Zhejiang
bleue
Dingzhou
Jingyang
Shaanxi
( bleue ? )
Wuzhou
Jinhua
Zhejiang
( bleue ? )
Yuezhou
Yueyang
Hunan
( bleue ? )
Shouzhou
Ville disparue
Anhui
jaune
Hingzhou
Nanchang
Jiangxi
brune
Xingzhou
Xingtai
Hebei
blanche


Lu Yu attache une attention particulière à la couleur que donne chaque type de porcelaine au thé :
Bleu : le thé rosit
Jaune : le thé vire au pourpre
Brune : le thé devient noir
Blanche : le thé devient rouge

L’auteur insiste lourdement en peu de temps dans le texte ( signe d’une très grande importance donc ) sur le fait que la meilleure couleur de bol est le bleu et qu’il ne faut pas se servir des porcelaines jaunes, brunes et blanches pour boire le thé ! Les bols sont peu profonds, avec des bords évasés

L’énumération continue ensuite avec le panier à bols ( Ben ), la brosse ( Zha ), la cuvette de rinçage ( Difang ) où est conservée l’eau qui a lavé les feuilles, le torchon ( Jin ) en tissu grossier pour essuyer les ustensiles, la desserte ( Julie ) qui est un meuble à étagères et la corbeille pour le service ( Dulan ).

Volume troisième :

5 : La préparation

La torréfaction du thé en galettes est expliquée par le menu : « il faut veiller à ne pas le faire au-dessus de braises exposées au vent » car le thé serait chauffé de manière non uniforme. Il faut approcher les galettes du feu et les tourner sans cesse jusqu’à l’apparition de petites aspérités ; on continue alors à rôtir les galettes à la flamme mais à une distance de 15 cm.

Selon Lu Yu, le charbon de bois est le meilleur combustible et préférable à un feu vif de bois de chauffage. Mais « si les charbons ont servi à faire cuire de la viande et qu’ils en ont gardé l’odeur, qu’ils ont reçu de la graisse de cuisson ou s’ils proviennent de bois huileux, sur lesquels a coulé de l’huile, ou d’ustensiles en bois abîmés », ils sont impropres à la préparation du thé car ils risqueraient d’en fausser le goût.

Le point capital de l’eau suit : « l’eau de source provenant des montagnes est la meilleure, vient ensuite l’eau des fleuves et enfin, l’eau des puits, la moins bonne ». La meilleure eau serait d’ailleurs celle des rivières de la montagne Min ( Min Shan, montagne au nord de Songpan, dans le Sichuan ). Mais là encore, les considérations ésotériques prennent une place importante car «  pour faire bouillir le thé, les meilleures de toutes les eaux sont celles qui ruissellent doucement sur des lits de roches » car « il ne faut pas boire l’eau qui jaillit avec violence dans les torrents ou les cascades » du fait qu’une « consommation prolongée peut entraîner des maladies au cou ». Pareillement, il ne faut pas consommer, dans l’eau des « rivières qui coulent au creux des vallées » celle venant des « poches d’eau où le courant ne circule pas [ car ] toutes sortes de dragons cachés peuvent s’y accumuler et les empoisonner ».

Il y a aussi des conseils de bon sens, comme pour l’eau des fleuves, qu’il faut aller « puiser loin des zones habitées » et « pour l’eau des puits, il faut la prendre là où tout le monde le fait ».

L’auteur parle ensuite des trois stades d’ébullition ( premier : petite bulles en yeux de poissons et son léger, deuxième : perles amassées sur le bords, troisième : l’eau moutonne ) et précise bien que « si l’on continue à chauffer, l’eau n’est plus propre à la consommation » ( Nous savons de nos jours qu’il y a disparition progressive de l’oxygène dans l’eau, ce que les anciens dont Lu Yu ne savaient pas, mais qu’ils avaient compris avec le seul goût de l’eau visiblement ! ).

L’auteur précise que le sel est ajouté au début, suivant la quantité d’eau. Il décrit ensuite la marche à suivre pour faire un thé bouilli : « A la deuxième ébullition, retirez une calebasse d’eau de la marmite et touillez avec la cuiller de bambou. Versez au milieu, au cœur du tourbillon [ ainsi créé ], une mesure de poudre [ de thé ]. Vient un moment où l’ébullition est si forte que les vagues formées par l’eau déferlent ; la vapeur s’élève en gros nuages. Alors renversez dans la casserole [ le contenu de ] la calebasse d’eau que vous aviez puisée au début. Ainsi l’ébullition s’arrêtera tout en préservant l’écume à la surface ».
Il y a trois noms pour la mousse sur le thé : Mo ( peu épaisse ), Bo ( épaisse ) et Hua ( fine et légère ). Il y aurait trois noms pour le thé : Jia ( légèrement sucré par nature ), Chuan ( amer ) et Cha ( amer en bouche puis qui s’adoucit dans la gorge ).

6 : La dégustation

Il s’agit ici de l’histoire du thé en tant que breuvage, qui remonterait à l’empereur légendaire Shennong, qui serait l’inventeur de l’agriculture et qui aurait régné de 2737 à 2697 avant notre ère.
Lu Yu cite ensuite les condiments qui peuvent être ajoutés : ciboule, gingembre, jujubes, zeste de mandarines, clavalier et menthe poivrée, mais n’en pense pas du bien et est contre ces ajouts.

7 : Histoire du thé

Ici, l’auteur recense d’abord toutes les personnes qui ont traité du thé par le passé et dresse l’inventaire des ouvrages anciens qui ont fait de même. Lu Yu cite toutes sortes d’ouvrages, du dictionnaire au récit fantastique. Il mentionne de fait tous les ouvrages qui ne font ne serait-ce qu’une mention succincte du thé. Il nomme donc à la fois ses sources et réalise ici un travail de compilateur, dans un style cher à son époque. Lu Yu s’inscrit ainsi dans la lignée de ses prédécesseurs tout en justifiant par là, la légitimité de son travail.

8 : Lieux de production

Lu Yu réalise ici une classement de la valeur des thés suivant leur lieux précis de production, par région, sans faire de hiérarchie cependant entre les différentes régions mentionnées.

9 : Peut-on se passer des ustensiles ?

Le fouet de bambou, la fosse de séchage, les liens, le panier, la corde à thé et la réserve ne sont pas indispensables. Par contre, les bols, les pinces, la brosse, le pot à eau chaude et le pot à sel sont essentiels. On peut également s’adapter en fonction des ustensiles que ramènent les personnes conviées à prendre le thé. Mais au final, tout dépend de la situation dans laquelle on se trouve et qui prends le thé avec son préparateur, car « aux portes de la demeure royale, si sur les vingt-quatre objets du thé un seul manque, le thé est superflu ».

10 : Illustrations

En guise d’épilogue, Lu Yu invite à recopier son texte, ce qui est un moyen de l’inscrire dans la lignée des grands classiques.