Voici en quelque sorte, la suite d'un article précédent. Peu de choses changent pour l'aspect général extérieur donc : la galette fait aussi 357 grammes, elle est aussi produite par la firme Menghai Tea Factory qui appartient au groupe Taetea, toujours dans le Xishuangbanna au Yunnan. La "recette" est la 7572, que l'on ne présente plus non plus, car elle est relativement connue. Elle est mise en vente au prix de 70 € par la boutique L'esprit du thé, là encore.
Les photographies parlent d'elles-mêmes et on ne peut faire que les mêmes constatations que précédemment : protection par une certaine standardisation, par un pliage de l'emballage spécifique, par l'indication de la date d'emballage, par l'apposition d'un logo sécurisé avec bande holographique insérée dans le papier et encres visiblement différentes, dont une partie doit vraisemblablement changer de couleur sous un éclairage ultra-violet pour laisser apparaître une marque quelconque pour prouver l'authenticité de la galette ( je suppose, ici aussi ). Là encore, l'ouverture entraîne la détérioration du papier d'emballage et de l'étiquette de protection. De la même manière, le Nei Fei est lui aussi pourvu de sa bande holographique et de ses encres différentes qui doivent certainement réagir différemment aux ultra-violets.
Il est certain que tout ceci peut toujours se contrefaire de façon plus ou moins aisée, mais il faut admettre qu'il faut tout de même être relativement motivé pour ne pas oublier un détail et arriver au même niveau. De plus, tout ceci engendrerait des coûts supplémentaires qui ne seraient pas rentables pour un millésime récent.
Si un soin extrême à été mis dans l'emballage de la galette, son pressage lui, par contre, a été un peu plus "bâclé" et compressée à la chaine ( le trou central, formé par la boule du surplus de tissu qui contient le thé au pressage, n'est pas au centre, n'est pas rond et est de profondeur irrégulière, signe d'une grande hâte dans la mise sous presse ). La compression elle-même est assez forte et il est difficile de détacher de petits blocs, qui restent encore eux-mêmes très compacts, après un rinçage et deux infusions.
Au nez, si les odeurs d'humus sont bien présentes, comme de coutume, on sent aussi le miel et les fruits, ce qui est, il faut le dire, prometteur. La liqueur est, elle, d'un beau rouge-brun sombre.
En bouche, l'humus est accompagné d'une pointe d'amertume qui disparaît rapidement pour laisser la place à une note fugace d'amandes et de champignons de Paris. Assurément, l'ensemble est assez complexe pour un Pu Erh cuit.
L'infusion comprend cependant peu de brindilles contrairement à l'usage, bien que j'ai pu y trouver un morceau d'écorce issu du tronc.
La très grande majorité de l'infusion est, de plus, formée de feuilles de taille moyenne relativement morcellées, un peu enroulées sur elles-mêmes et qui se désagrègent si on essaie de les déplier.
La recette 7572 de la Menghai n'est peut être pas à la hauteur de sa légende, ou ne l'est plus, mais elle ne se situe pas néanmoins dans les plus mauvais Pu Erh, de mon point de vue. Quoi qu'il en soit, elle voit malgré tout ses prix passer du simple au double entre un millésime 2009 et millésime 2007 ( "inflation" inférieure à celle que connaît le Pu Erh Sheng sur la même période cependant ) ... preuve que les légendes ont la vie dure et soutiennent encore les prix, le cas échéant.