DemysTEAfication

28 janvier 2012

Galette Pu Erh " Terre de Chine " 2008


galette de pu erh

Voici un bref aperçu d'une des galettes d'un "lot" acheté récemment. Comme d'autres comptoirs, Terre de Chine fait donc presser ses propres galettes. La présente galette est originaire de Lin Cang et récoltée sur des "théiers âgés de 50 à 80 ans" et est mise en vente au prix de 36 €. La compression n'a pas l'air d'avoir été trop forte, bien qu'elle a été réalisée mécaniquement.

pu erh terre de chine

pu erh terre de chine

pu erh terre de chine

La galette pèse 200 grammes et les feuilles se détachent assez facilement. Au nez, on peut distinguer une odeur de cuir très présente et une légère odeur de tabac. Après un rinçage, la liqueur obtenue est d'une couleur jaune paille ( un peu claire peu être ? ), caractéristique des Pu Erh Sheng, du moins quand ils sont jeunes.

pu erh terre de chine

En bouche, on sent le cuir, la légère note de tabac ainsi qu'une légère astringence. On sent également une petite pointe de fumée d'aiguilles de sapin mis à brûler, un peu étrange ici, mais pas déplaisante pour autant. Viennent ensuite des notes florales et une touche de vanille, toutes deux assez légères. La vague de cuir s'atténue légèrement et l'astringence va elle en s'arrondissant. Si le cuir persiste tout du long, il laisse la place aux fleurs qui sont, elles, un peu plus soutenues qu'au départ, ou peut être moins masquées.

Le thé est constitué de feuilles de taille moyenne, entières ou parfois cassées en deux. On pourra également noter la présence de bourgeons de diverses taille. Enfin, s'il y a quelques brindilles, celles-ci sont relativement éparses et fines.

thé pu erh

thé en galette

En conclusion, une bonne longueur en bouche de fleurs qui disparaissent progressivement pour laisser la place aux raisins blanc, secs et sucrés.

Kyoyaki ou le style de Kyoto


kyoto

Le terme Kyoyaki est un terme général, qui désigne toutes les céramiques et les porcelaines produites à Kyoto, en particulier autour du temple de Kyomizu et dont le décor est constitué par une peinture en émail posée par-dessus la glaçure qui recouvre la pièce. Les céramiques de Kyoto qui ne contiennent pas de Kaolin ( qui donne la porcelaine ) sont des grès, donc cuits à haute température. Elles ne sont pas montées à la main, mais montées au tour, ce qui leur donne des formes parfaitement régulières. De plus, leurs bords sont assez fins.

navet sur ceramique

L'origine des céramiques dans le style de Kyoto remonte au milieu du 17ème siècle et est marqué à ses débuts par les oeuvres de Ninsei Nonomura ( 1574 à 1598 - 1660 à 1666 ) puis par celles de Kenzan Ogata ( 1663 - 1743 ). Il s'agit de deux maîtres, que l'on peux considérer comme les fondateurs du style Kyoyaki. Ce style connaitra encore un grand maître à l'ère Edo, avec les oeuvres de Aoki Mokubei ( 1767 - 1833 ). Ces trois potiers sont les trois grands maîtres du style.

bol à thé japonais

Le style de Kyoto est, dans son esprit, à l'opposé du wabi-sabi ( sobriété et beauté des choses imparfaites ). Il s'agit de pièces aux contours parfaits, extrêmement rafinées. Les décors à l'émail étant posés par-dessus une couverte de base, cela crée un léger effet de relief . On notera également que les techniques de décoration utilisées sont directement empruntées aux laqueurs. Il est d'ailleurs dit que Ninsei Nonomura aurait requis les services de laqueurs pour décorer les pièces qu'il avait tournées. On parle donc de Kirei-sabi ( beauté rafinée ) pour qualifier ces céramiques au décor parfois très chargé mais toujours soigneusement pensé et exécuté. Le Kyoyaki enfin, du fait de sa particularité qui réside dans son décor, n'est pas resté un style figé et a su englober des motifs contemporains, modernes ou encore humoristiques, mais toujours avec un parfait soin dans leur exécution.

chawan coq et poule

27 janvier 2012

Avec ou sans String ?

Cela fait joli, cela fait raffiné et ajoute une petite touche de "je ne sais quoi" à votre théière ... je parle bien sûr de ce petit morceau de ficelle tressée reliant le couvercle à l'anse de votre théière.

string ficelle

Au premier abord, il n'y a que des avantages : le couvercle ne risque pas de choir, on peut même appuyer le doigt sur la ficelle quand on verse pour ne pas se brûler, ..., bref, que des avantages ...

... sauf qu'une fois la théière vide et qu'il faut remettre de l'eau, le bouton est plus malaisé à saisir, la ficelle trop courte gêne la trajectoire de sortie du couvercle et oblige a tenir celui-ci plus longtemps que nécessaire. Cela n'est rien, me direz-vous, et en effet, cela pourrait paraître anodin si la théière ne servait pas à l'infusion de Pu Erh, avec une température d'infusion frôlant le point d'ébullition de cinq petits degrés ... et avec une théière qui conserve un bon moment à l'identique la chaleur emmagasinée, même une fois vide ...

... résultat : on se crâme le bout des doigts ... mais surtout, pas question de lâcher ... car la diabolique ficelle, entraînant un mouvement de rotation du couvercle, concourrait à fracasser celui-ci sur le corps du pot qu'il coiffe ... et il vaut donc mieux sacrifier un peu de son épiderme et résister tant bien que mal à l'envie irrépressible et instinctive de tout lâcher ...

... mais qu'à cela ne tienne, je coupe, pour ma part, cette tresse du diable ... 

26 janvier 2012

Galette Meng Song Printemps 2010


galette de pu erh de la maison des trois thés

Voici une galette produite par et pour la célèbre Maison des Trois Thés, qui porte le numéro 78 sur leur carte. Outre la mention "théier séculaire", qui laisse entendre que cette galette est issue de théiers vieux d'au moins cent ans, on trouve également un numéro de tirage, chaque galette de cette série étant numérotée. A en croire l'emballage de protection, le nombre de galettes a été limité à 336 exemplaires.

Une odeur typique de fruits confits se fait sentir à travers l'emballage même de la galette. La galette est "compressée en moule en pierre", mais de façon mécanique tout de même visiblement. La galette est relativement compressée vers le centre, mais moins sur les bords.

la maison des trois thés

galette meng song

maison des trois thés

Les notes de fruits confits et de raisin viennent au nez comme en bouche. Une légère astringence se fait sentir en bouche, avec une pointe d'acidité, mais sans être désagréable, ce qui donne une liqueur assez ronde d'un joli jaune paille.

maison des trois thés
Les feuilles qui composent la galette sont de bonne taille et relativement entières. On notera la présence de bourgeons seuls, de bourgeons avec deux feuilles et de ce qui doit être la troisième ou quatrième feuille après le bourgeon, seules. On trouve aussi des brindilles qui retenaient quatre feuilles avant pressage.

maison des trois thés

place monge

pu erh

Un rinçage suffit et une dizaine d'infusions suivent ( toujours selon ma bonne vieille méthode ). On pourra doser plus léger, ce qui devrait faire disparaître l'astringence presque totalement et qui en fera un produit qui a du corps sans pour autant être trop agressif pour un jeune Sheng Cha.

25 janvier 2012

Bourgeons de Puerh 2006 " Palais des Thés "

Voici un espèce d'ovni dans le monde des "grands comptoirs", qui ne proposent pas d'habitude ce genre de produit peu porteur ( on lira avec le plus grand des bénéfices ceci et surtout cela pour en savoir plus ) dans un gamme somme toute assez peu représentée sur leur carte : des bourgeons de Puerh, millésime 2006, origine : Yunnan, distribution par le Palais des Thés, au prix de 30 € / 100 g.

Bien que cette référence ne soit plus inscrite sur le tarif officiel valable au 1er septembre 2011 et que l'on ne le trouve plus sur leur site de vente en ligne http://www.palaisdesthes.com/fr, des boutiques du groupe continuent encore à le vendre deci delà.

palais des thés


Les bourgeons sont de tailles variées mais il n'y a bien, presque exclusivement, que des bourgeons, d'une couleur relativement claire pour un Puerh Shu ( fermenté ).

A l'ouverture du paquet hermétique, une odeur désagréable de saumon saute en premier au nez. Seule solution trouvée pour l'éliminer, le stockage dans une petite jarre en porcelaine ... au bout d'un jour ou deux, l'odeur à totalement disparue pour laisser la place, au nez, à une odeur assez douce de feuilles, de sous-bois et de caramel.

Après un rinçage rapide ( un second serait peut être nécessaire ), une dizaine d'infusions, très courtes au départ, plus longues à partir de la cinquième ( avec un dosage "costaud" : petite Xishi en Duanni de 15 cl remplie à moitié de thé avant rinçage ). On obtient une liqueur couleur caramel foncé, mais pas aussi foncée que celle que l'on obtient habituellement avec les Puerh cuits.

palais des thés

En bouche, se développe des odeurs d'humus, de feuilles humides , de sous-bois par un temps de pluie. On ne ressent que vraiment très peu d'amertume et à aucun moment on ne vient l'odeur de cave inondée.

A partir de la 6ème infusion, une légère pointe d'orange amère se fait jour, ainsi qu'un goût de fruits confits toujours cachés derrière un rideau forestier cependant. Arrivée à la dixième infusion, tout disparaît pour ne laisser que la présence de l'humus, plus léger.


palais des thés


palais des thés

En conclusion, un produit peu courant et assez fin, mais dont on attend un peu plus, notamment au vu de son prix. Ce produit pourra peut être se bonifier avec le temps et perdre un peu de ce goût d'humus pour que les arômes qui se cachent derrière puissent se révéler un peu mieux ?