DemysTEAfication

29 juillet 2012

Long Jing 1er grade " Terre de Chine "

thé vert chinois

Ce Long Jing, récolté en avril 2012 dans la province du Zhejiang est mis en vente au prix de 34 € les 100 grammes. C'est un peu plus cher que son prédécesseur du même comptoir et du même grade, mais il en est généralement des prix du thé comme des prix des timbres : ils augmentent plus ou moins chaque année ...

Au nez, encore sec, il  sent la verdure, les feuilles vertes, les noix fraiches et les noisettes, avec une petite note de beurre.

terre de chine

La liqueur est d'un beau jaune tirant légèrement vers l'orangé un peu pâle, extrêmement limpide qui plus est. Au nez, une petite déception toutefois après ces débuts prometteurs, car on ne sent que la verdure et les feuilles vertes, ce qui est assez surprenant, comme s'il manquait quelque chose.

En bouche, on retrouve les noisettes et les noix fraîches mélangées,ainsi qu'une impression beurrée, mais c'est surtout la verdure, je dirais même la prairie, car il y a quelques impressions fleuries très très fugaces qui viennent au départ pour s'estomper de suite. Par contre, une certaine verdeur indéfinissable, ni acide, ni amère, est présente, rassemblement de ces deux sensations qui seraient au même moment immédiatement arrondies ... ou qui s'estomperaient quasi instantanément pour n'en laisser qu'une image fantomatique au milieu d'autres sensations, bien présentes elles.

thé vert chinois

L'infusion est assez belle, avec un grand nombre de bourgeons seuls et encore plus de bourgeons accompagnés d'une feuille., ces derniers semblant constituer l'essentiel de l'infusion On trouve aussi quelques petites feuilles seules, quelques brisures et quelques trois premières feuilles, en faible nombre. La taille générale des bourgeons semble assez constante qui plus est.

Un thé de qualité, sans nul doute, relativement complexe au final, avec une longueur en bouche moyenne, qui laisse persister une certaine déception olfactive et gustative, surtout lorsque je me remémore ce qu'avait pu être le millésime précédent, complètement différent en fin de compte de celui-ci, ce qui ne lui enlève cependant pas sa valeur.

26 juillet 2012

Huang Shan Mao Feng " Terre de Chine "

Terre de chine

Originaire de la province de l'Anhui, ce thé a été récolté en avril 2012. Vendu au comptoir " Terre de Chine " au prix de 17 € les 100 grammes, on ne peut pas dire qu'il s'agit là d'un thé onéreux.

Il semble composé uniquement de feuilles roulées sur elles-mêmes, bien entières. Certaines semblent comme piquées par endroits de tâches de vert très clair tirant sur le jaune. Sous sa forme sèche, il dégage une odeur de verdure et d'herbe fraiche.

thé vert chinois

La liqueur est assez claire, d'un vert-jaune limpide. Elle dégage une odeur d'herbe fraiche et d'algues, qui pourrait faire penser à un Sencha, mais sans le côté iodé de ce dernier.

En bouche, c'est encore l'herbe qui vient de suite, avec un aspect supplémentaire que l'on ne ressent pas au nez rappelant un côté de fumage au feu de bois, un peu déroutant, même si pas désagréable. On notera encore une petite pointe d'amertume en longueur en bouche dès que le côté herbeux commence à s'estomper.

thé vert chinois

L'infusion est assez hétéroclite, avec des feuilles sur brindilles par deux ou par trois, beaucoup plus de bourgeons qu'il ne semblait au premier abord, quelques brindilles éparses de petite taille et des feuilles de taille moyenne ou petite, toutes assez fines cependant. L'ensemble est donc de relative bonne facture, avec très peu de brisures.

Au final, nous avons là un thé de bonne qualité et peu cher. Il est tout de même un peu décevant de mon point de vue, au sens où je n'y trouve rien de vraiment accrocheur qui pourrait me faire adopter ce thé pour une consommation régulière. Cela reste tout de même une bonne expérience, même si ce ne deviendra pas ma " tasse de thé ".

23 juillet 2012

Tie Guan Yin 1er grade " Terre de Chine "

thé oolong

Récolté en octobre 2011, ce Tie Guan Yin 1er grade, fermenté à 15 %, se vend au prix de 35 € les 100 grammes.

Sous sa forme sèche, il dégage un arôme de feuille verte et de lys blanc très odorant. Sa forme roulée est caractéristique et chaque petite perle semble promettre mille délices.

Tie Guan Yin Terre de Chine

La liqueur est très pâle, presque diaphane. Au nez, c'est encore le lys qui se détache de suite.

En bouche, sans surprise, c'est le lys qui vient immédiatement, renforcé par une sorte de verdeur non agressive, sans acidité ou amertume.

thé oolong

Les feuilles se déplient bien toute seules lors du contact avec l'eau chaude, prenant rapidement de la place dans le zhong. L'infusion est constituée de belles feuilles de bonne taille, d'un vert bien prononcé, en majorité entières, mais toutes avec de petits manques sur les côtés. On trouvera également quelques feuilles doubles sur la même tige, mais en très petit nombre.

Au final, c'est là un Wulong de bonne qualité, qui manque peut être un peu de complexité à mon sens, mais qui ravira les amateurs de sensations fleuries.

21 juillet 2012

Zen Hôyô : Liturgie du bouddhisme zen

Zen hoyo

Publié en avril 2010 par Radio France dans sa collection Ocora, sous la référence C 560231, avec le soutient de la Fondation Franco Japonaise Sasakawa, « ce disque présente un enregistrement d'un service monastique de la secte Rinzai du bouddhisme zen, célébré le 22 avril 2008 à la chapelle Shinju-an du temple Daitokuji à Kyôto [...] La célébration, constituée de douze séquences exécutées sans interruption, est structurée par l'alternance de séquences instrumentales, de récitations de sûtras et de prières. Outre des instruments traditionnellement utilisés dans le culte, tels que la cloche, la clochette, le dora ( petit gong bulbé ), le bloc en bois, on a ajouté des lithophones ( sanukite ) ». On y retrouvera aussi la flûte Shakuhashi.

L'enregistrement se compose comme suit :

  • Introduction instrumentale. 12'40"
  • Récitation du Daihishinjû ( Sûtra de la compassion infinie ). 07'35"
  • Prière. 02'32"
  • Intermède instrumental. 02'15"
  • Récitation du Daihishinjû. 05'14"
  • Prière. 02'13"
  • Intermède instrumental. 06'21"
  • Récitation du Myôhô-rengekyô ( Sûtra du lotus de la loi merveilleuse ). 06'53"
  • Prière. 04'28"
  • Intermède instrumental. 05'01"
  • Récitation de préceptes. 03'17"
  • Postlude instrumental.04'42"

Avec cet enregistrement d'une durée totale de 63 minutes et 16 secondes et ses « voix et instruments, unis à la recherche de la Sûnyatâ ( vacuité ) » on trouve un univers sonore totalement différent de ce que l'on est habitué à entendre dans le monde occidental que cela est assez déroutant au premier abord. Cela est même différent de la musique japonaise plus "classique" et c'est la répétition qui forme ici ses propres sonorités en variant ses tempos. C'est ainsi un voyage vers un autre univers que propose cet enregistrement peu commun.

20 juillet 2012

Le Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne à Gênes

armures japonaises

La restauration de Meiji et l'ère Meiji ( 1868 - 1912 ), qui marquent la modernisation du Japon et son ouverture, entraine la disparition des anciennes classes de la société et le début de l'industrialisation du pays.

On fait alors appel à de nombreux techniciens et ingénieurs, qui apportent avec eux leur savoir faire et leur expérience "moderne". Dans ce contexte, Edoardo Chiossone ( 1833 - 1898 ), un artiste et surtout un graveur, se vit chargé en 1875 de créer puis de diriger le service de gravure de l'Imprimerie d’État rattachée au Ministère du Trésor Japonais. Il grava ainsi des plaques pour l'impression de billets de banque, titres d'état, timbres et autres, tout en devenant le portraitiste de l'empereur.

Edoardo Chiossone  constitua ainsi une collection entre 1875 et 1898, qui fut envoyée en Italie après sa mort. La ville de Gênes fit finalement construire un bâtiment dédié à cette collection, qui fut inauguré en 1971, sur l'emplacement des ruines de la villa du marquis Di Negro, au sein du parc de cette villa, jungle urbaine parsemée de grottes artificielles, passerelles, de volières et même d'une chute d'eau, le tout en rocaille ( béton armé finement sculpté et patiné pour donner l'impression de matériaux naturels, comme la pierre et le bois ).

Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne Gênes
Un tsuba illustrant le conte Bunbuku Chagama, où un Tanuki se change en bouilloire. On remarquera également la présence d'un Chasen d'un Chawan, d'un Chashaku et d'un Chaire dans son Shifuku. Illustration tirée de l'ouvrage Tsuba e Kodogu. Elementi della sciabola giapponese.
Le musée expose la majeure partie des grandes pièces en bronze de façon permanente, mais une grande partie de la collection est exposée de façon temporaire, par rotation. La collection de Kabuto et d'armures est relativement vaste, tout comme la collection de statues bouddhiques. On pourra noter la présence de belles lanternes de grande taille en bronze ainsi qu'une série de masques de No et de Kyogen et de multiples Netsuke.

En graveur, Edoardo Chiossone s'est aussi intéressé aux Tsuba, art du métal par excellence. Il a cependant peu d'objets du thé en grès dans cette collection, et les céramiques qui en font partie sont presque exclusivement des porcelaines. Cela reflète l'époque de constitution de la collection, où les grès étaient vu par les collectionneurs européens comme des pièces de qualité inférieure, la porcelaine représentant un aboutissement, une aristocratie.

Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne Gênes

On pourra tout de même remarquer, pour les rares objets du thé, un petit Chaire, presque perdu au milieu de plus grandes céramiques chinoises et un service à thé d'exportation. Parmi les bronzes, on notera un beau Mizuzashi en bronze et quelques Tetsubin, et parmi les laques, quelques Natsume. Les pièces se rattachant au thé sont au final peu nombreuses.

On pourra enfin admirer une collection de tissus et de vêtements, ainsi que des livres et des estampes diverses, même si c'est avant tout le travail du métal sous tous ses aspects qui est le réel centre de cette grande collection, la deuxième d'Italie, par sa taille.

Étrangement, ce musée n'est que peu, voire pas, cité dans les divers guides touristiques et semble assez confidentiel. L'interdiction de prises de vues y est peut être pour quelque chose, tout comme le faible nombre de publications de ce musée, ce qui ne contribue pas à le faire connaitre. Les photographies illustrant cet article sont donc issues de l'ouvrage Masterpieces of Japanese Art from the Edo Period to Modernisation, aux éditions Silvana Editoriale, sauf mention contraire.

Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne Gênes
Mizusashi en bronze d'inspiration chinoise