DemysTEAfication

29 juillet 2012

Long Jing 1er grade " Terre de Chine "

thé vert chinois

Ce Long Jing, récolté en avril 2012 dans la province du Zhejiang est mis en vente au prix de 34 € les 100 grammes. C'est un peu plus cher que son prédécesseur du même comptoir et du même grade, mais il en est généralement des prix du thé comme des prix des timbres : ils augmentent plus ou moins chaque année ...

Au nez, encore sec, il  sent la verdure, les feuilles vertes, les noix fraiches et les noisettes, avec une petite note de beurre.

terre de chine

La liqueur est d'un beau jaune tirant légèrement vers l'orangé un peu pâle, extrêmement limpide qui plus est. Au nez, une petite déception toutefois après ces débuts prometteurs, car on ne sent que la verdure et les feuilles vertes, ce qui est assez surprenant, comme s'il manquait quelque chose.

En bouche, on retrouve les noisettes et les noix fraîches mélangées,ainsi qu'une impression beurrée, mais c'est surtout la verdure, je dirais même la prairie, car il y a quelques impressions fleuries très très fugaces qui viennent au départ pour s'estomper de suite. Par contre, une certaine verdeur indéfinissable, ni acide, ni amère, est présente, rassemblement de ces deux sensations qui seraient au même moment immédiatement arrondies ... ou qui s'estomperaient quasi instantanément pour n'en laisser qu'une image fantomatique au milieu d'autres sensations, bien présentes elles.

thé vert chinois

L'infusion est assez belle, avec un grand nombre de bourgeons seuls et encore plus de bourgeons accompagnés d'une feuille., ces derniers semblant constituer l'essentiel de l'infusion On trouve aussi quelques petites feuilles seules, quelques brisures et quelques trois premières feuilles, en faible nombre. La taille générale des bourgeons semble assez constante qui plus est.

Un thé de qualité, sans nul doute, relativement complexe au final, avec une longueur en bouche moyenne, qui laisse persister une certaine déception olfactive et gustative, surtout lorsque je me remémore ce qu'avait pu être le millésime précédent, complètement différent en fin de compte de celui-ci, ce qui ne lui enlève cependant pas sa valeur.

26 juillet 2012

Huang Shan Mao Feng " Terre de Chine "

Terre de chine

Originaire de la province de l'Anhui, ce thé a été récolté en avril 2012. Vendu au comptoir " Terre de Chine " au prix de 17 € les 100 grammes, on ne peut pas dire qu'il s'agit là d'un thé onéreux.

Il semble composé uniquement de feuilles roulées sur elles-mêmes, bien entières. Certaines semblent comme piquées par endroits de tâches de vert très clair tirant sur le jaune. Sous sa forme sèche, il dégage une odeur de verdure et d'herbe fraiche.

thé vert chinois

La liqueur est assez claire, d'un vert-jaune limpide. Elle dégage une odeur d'herbe fraiche et d'algues, qui pourrait faire penser à un Sencha, mais sans le côté iodé de ce dernier.

En bouche, c'est encore l'herbe qui vient de suite, avec un aspect supplémentaire que l'on ne ressent pas au nez rappelant un côté de fumage au feu de bois, un peu déroutant, même si pas désagréable. On notera encore une petite pointe d'amertume en longueur en bouche dès que le côté herbeux commence à s'estomper.

thé vert chinois

L'infusion est assez hétéroclite, avec des feuilles sur brindilles par deux ou par trois, beaucoup plus de bourgeons qu'il ne semblait au premier abord, quelques brindilles éparses de petite taille et des feuilles de taille moyenne ou petite, toutes assez fines cependant. L'ensemble est donc de relative bonne facture, avec très peu de brisures.

Au final, nous avons là un thé de bonne qualité et peu cher. Il est tout de même un peu décevant de mon point de vue, au sens où je n'y trouve rien de vraiment accrocheur qui pourrait me faire adopter ce thé pour une consommation régulière. Cela reste tout de même une bonne expérience, même si ce ne deviendra pas ma " tasse de thé ".

23 juillet 2012

Tie Guan Yin 1er grade " Terre de Chine "

thé oolong

Récolté en octobre 2011, ce Tie Guan Yin 1er grade, fermenté à 15 %, se vend au prix de 35 € les 100 grammes.

Sous sa forme sèche, il dégage un arôme de feuille verte et de lys blanc très odorant. Sa forme roulée est caractéristique et chaque petite perle semble promettre mille délices.

Tie Guan Yin Terre de Chine

La liqueur est très pâle, presque diaphane. Au nez, c'est encore le lys qui se détache de suite.

En bouche, sans surprise, c'est le lys qui vient immédiatement, renforcé par une sorte de verdeur non agressive, sans acidité ou amertume.

thé oolong

Les feuilles se déplient bien toute seules lors du contact avec l'eau chaude, prenant rapidement de la place dans le zhong. L'infusion est constituée de belles feuilles de bonne taille, d'un vert bien prononcé, en majorité entières, mais toutes avec de petits manques sur les côtés. On trouvera également quelques feuilles doubles sur la même tige, mais en très petit nombre.

Au final, c'est là un Wulong de bonne qualité, qui manque peut être un peu de complexité à mon sens, mais qui ravira les amateurs de sensations fleuries.

21 juillet 2012

Zen Hôyô : Liturgie du bouddhisme zen

Zen hoyo

Publié en avril 2010 par Radio France dans sa collection Ocora, sous la référence C 560231, avec le soutient de la Fondation Franco Japonaise Sasakawa, « ce disque présente un enregistrement d'un service monastique de la secte Rinzai du bouddhisme zen, célébré le 22 avril 2008 à la chapelle Shinju-an du temple Daitokuji à Kyôto [...] La célébration, constituée de douze séquences exécutées sans interruption, est structurée par l'alternance de séquences instrumentales, de récitations de sûtras et de prières. Outre des instruments traditionnellement utilisés dans le culte, tels que la cloche, la clochette, le dora ( petit gong bulbé ), le bloc en bois, on a ajouté des lithophones ( sanukite ) ». On y retrouvera aussi la flûte Shakuhashi.

L'enregistrement se compose comme suit :

  • Introduction instrumentale. 12'40"
  • Récitation du Daihishinjû ( Sûtra de la compassion infinie ). 07'35"
  • Prière. 02'32"
  • Intermède instrumental. 02'15"
  • Récitation du Daihishinjû. 05'14"
  • Prière. 02'13"
  • Intermède instrumental. 06'21"
  • Récitation du Myôhô-rengekyô ( Sûtra du lotus de la loi merveilleuse ). 06'53"
  • Prière. 04'28"
  • Intermède instrumental. 05'01"
  • Récitation de préceptes. 03'17"
  • Postlude instrumental.04'42"

Avec cet enregistrement d'une durée totale de 63 minutes et 16 secondes et ses « voix et instruments, unis à la recherche de la Sûnyatâ ( vacuité ) » on trouve un univers sonore totalement différent de ce que l'on est habitué à entendre dans le monde occidental que cela est assez déroutant au premier abord. Cela est même différent de la musique japonaise plus "classique" et c'est la répétition qui forme ici ses propres sonorités en variant ses tempos. C'est ainsi un voyage vers un autre univers que propose cet enregistrement peu commun.

20 juillet 2012

Le Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne à Gênes

armures japonaises

La restauration de Meiji et l'ère Meiji ( 1868 - 1912 ), qui marquent la modernisation du Japon et son ouverture, entraine la disparition des anciennes classes de la société et le début de l'industrialisation du pays.

On fait alors appel à de nombreux techniciens et ingénieurs, qui apportent avec eux leur savoir faire et leur expérience "moderne". Dans ce contexte, Edoardo Chiossone ( 1833 - 1898 ), un artiste et surtout un graveur, se vit chargé en 1875 de créer puis de diriger le service de gravure de l'Imprimerie d’État rattachée au Ministère du Trésor Japonais. Il grava ainsi des plaques pour l'impression de billets de banque, titres d'état, timbres et autres, tout en devenant le portraitiste de l'empereur.

Edoardo Chiossone  constitua ainsi une collection entre 1875 et 1898, qui fut envoyée en Italie après sa mort. La ville de Gênes fit finalement construire un bâtiment dédié à cette collection, qui fut inauguré en 1971, sur l'emplacement des ruines de la villa du marquis Di Negro, au sein du parc de cette villa, jungle urbaine parsemée de grottes artificielles, passerelles, de volières et même d'une chute d'eau, le tout en rocaille ( béton armé finement sculpté et patiné pour donner l'impression de matériaux naturels, comme la pierre et le bois ).

Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne Gênes
Un tsuba illustrant le conte Bunbuku Chagama, où un Tanuki se change en bouilloire. On remarquera également la présence d'un Chasen d'un Chawan, d'un Chashaku et d'un Chaire dans son Shifuku. Illustration tirée de l'ouvrage Tsuba e Kodogu. Elementi della sciabola giapponese.
Le musée expose la majeure partie des grandes pièces en bronze de façon permanente, mais une grande partie de la collection est exposée de façon temporaire, par rotation. La collection de Kabuto et d'armures est relativement vaste, tout comme la collection de statues bouddhiques. On pourra noter la présence de belles lanternes de grande taille en bronze ainsi qu'une série de masques de No et de Kyogen et de multiples Netsuke.

En graveur, Edoardo Chiossone s'est aussi intéressé aux Tsuba, art du métal par excellence. Il a cependant peu d'objets du thé en grès dans cette collection, et les céramiques qui en font partie sont presque exclusivement des porcelaines. Cela reflète l'époque de constitution de la collection, où les grès étaient vu par les collectionneurs européens comme des pièces de qualité inférieure, la porcelaine représentant un aboutissement, une aristocratie.

Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne Gênes

On pourra tout de même remarquer, pour les rares objets du thé, un petit Chaire, presque perdu au milieu de plus grandes céramiques chinoises et un service à thé d'exportation. Parmi les bronzes, on notera un beau Mizuzashi en bronze et quelques Tetsubin, et parmi les laques, quelques Natsume. Les pièces se rattachant au thé sont au final peu nombreuses.

On pourra enfin admirer une collection de tissus et de vêtements, ainsi que des livres et des estampes diverses, même si c'est avant tout le travail du métal sous tous ses aspects qui est le réel centre de cette grande collection, la deuxième d'Italie, par sa taille.

Étrangement, ce musée n'est que peu, voire pas, cité dans les divers guides touristiques et semble assez confidentiel. L'interdiction de prises de vues y est peut être pour quelque chose, tout comme le faible nombre de publications de ce musée, ce qui ne contribue pas à le faire connaitre. Les photographies illustrant cet article sont donc issues de l'ouvrage Masterpieces of Japanese Art from the Edo Period to Modernisation, aux éditions Silvana Editoriale, sauf mention contraire.

Musée d'Art Oriental Edoardo Chiossonne Gênes
Mizusashi en bronze d'inspiration chinoise

19 juillet 2012

Le thé à Guimet - Histoire d'une boisson

exposition musée des arts asiatiques guimet

Du 3 octobre 2012 au 7 janvier 2013 se tiendra au Musée Guimet une exposition intitulée "Le thé à Guimet - Histoire d'une boisson". Le titre est prometteur et explicite : le thé sera sans doute aucun au centre de cette exposition, au moins dans les objets dédiés à sa consommation.

Le commissaire de l’exposition étant Jean-Paul Desroches, Conservateur général s'occupant plus particulièrement de la section Chinoise du musée, il y a fort à parier que ce sera la consommation du thé en Chine qui occupera la plus grande part de cette exposition ; impression confortée par l'affiche présentant un magnifique bol de qualité impériale exposée par ailleurs dans les collections permanentes.

Comme toujours, des actions, animations et conférences se tiendront en parallèle de cette exposition temporaire qu'il ne reste plus qu'à attendre avec impatience.

12 juillet 2012

Galette Pu Erh " Terre de Chine " 2012

galette de pu erh

La présente galette ( Lin Cang "théiers de 50 à 80 ans" ) pèse 200 grammes et est mise en vente au prix de 28 €. La galette n'est pas trop compressée, et les feuilles se détachent sans trop forcer, par petites plaques.

terre de chine

pu erh cru

galette de pu erh sheng

Au nez, la liqueur dégage une odeur assez plate, assez fleurie, avec une pointe d'agrumes. La liqueur est d'un beau jaune assez prononcé.

pu er

En bouche, c'est avant tout l'orange amère qui ressort en premier, du fait de la forte astringence qui domine l'ensemble. Même en coupant la liqueur à moitié d'eau, l'astringence ressort d'ailleurs encore tant elle est forte. Malgré tout, elle disparaît assez rapidement, et laisse la place au raisin blanc, qui était déjà une caractéristique du millésime précédent, mais on trouve en plus, s'affirmant peu à peu une légère longueur fruitée et légèrement fruitée à la fois.

terre de chine

pu er cru

Pour ce qui est de l'infusion, il y a une majorité de bourgeons seuls et de bourgeons accompagnés d'une première feuille. On trouve aussi quelques grandes brindilles et des petits morceaux de brindilles déjà lignifiées. Le reste est essentiellement constitué de petites feuilles entières de diverses tailles et de quelques morceaux de grandes feuilles.

Au final, si l'astringence est très forte sur cette galette, elle n'en possède pas moins des qualités intéressantes, comme une assez bonne longueur en bouche et une palette de saveurs assez variée. Elle devrait faire une galette intéressante d'ici quelques années, quand elle aura perdu une large part de son "astringence de jeunesse", si toutefois elle reste stable dans ses autres saveurs.

11 juillet 2012

Kintsugi et Gintsugi : un autre rapport à l'objet

Gintsugi réparation à la laque d'argent
Gintsugi : la brisure devient art ...
Kintsugi, Gintsugi et Urushi-Tsugi sont trois termes qui, à eux seuls, peuvent résumer tout un pan du rapport à l'objet en Asie, très éloigné de notre conception occidentale.

En effet, dès qu'une céramique se brise sous nos cieux, son destin est de rejoindre le dépotoir le plus proche et les grandes pièces de collection voient leur prix chuter de façon drastique, quand elles ne perdent pas tout simplement toute valeur aux yeux des collectionneurs.

Il en est différemment dans la tradition céramique asiatique, où l'objet brisé peut trouver un nouveau souffle et continuer sa vie ... et sur le marché de l'art, de tels bols réparés obtiennent même finalement de meilleurs résultats en vente que des pièces intactes.

Yamane Seigan Gintsugi
Gintsugi sur un Ido Chawan de Yamane Seigan
Historiquement, il est dit que le Shogun Ashikaga Yoshimasa ( 1435 - 1490 ) ayant cassé son bol à thé favori, émis le souhait de voir ce dernier réparé. Le bol fut alors renvoyé d'où il provenait, c'est-à-dire de Chine, dans les mains d'artisans réputés habiles et pouvant satisfaire la demande du souverain. Après un long moment, le bol revint au Japon, mais le Shogun ne fut pas satisfait de la réparation : en effet, les morceaux étaient tenus entre eux par des agrafes métalliques plus que disgracieuses et qui ne rendaient pas réellement l'objet utilisable puisque ne comblant pas les fissures entre chaque morceau. Ashikaga Yoshimasa aurait alors demandé aux artisans japonais de trouver une technique susceptible de pallier aux problèmes posés par la réparation avec des agrafes : la réparation à la laque d'or ou Kintsugi était née de cette recherche ...

réparation de bol à thé : kintsugi
Kintsugi sur bol en Raku
Légende ou non, le Kintsugi était dès lors le moyen, non seulement de restaurer l'intégrité physique d'un objet, mais encore celui de lui rendre son étanchéité et donc toute ses capacités en ce qui concerne les céramiques destinées à contenir des liquides. L'objet retrouve ainsi son usage premier et peut continuer à vivre.

Kintsugi
Le Kintsugi suivant les "lignes de faille", il introduit une asymétrie dans la pièce qui correspond bien au goût du Wabi-Sabi
Mais l'art de la réparation à la laque d'or ne se limite pas au seul Kintsugi. En effet, le Kintsugi connait deux "dérivés", à savoir le Gintsugi, ou réparation à la laque d'argent, ainsi que l'Urushi-Tsugi, la réparation à la laque naturelle Urushi.

céladon corée
Kintsugi sur un céladon coréen du Musée Guimet
Ces techniques ne bornent cependant pas les usages artistiques qui peuvent être réalisés dans le cadre d'une réparation à la laque, et seuls l'habileté du laqueur - restaurateur et son imagination sont un frein à ce qu'il est possible de réaliser, comme on peut le voir dans certaines vitrines du Musée Guimet, ou le laqueur s'est appliqué à remplacer un morceau manquant par une pièce de laque recouverte de dessins de feuilles variées.

musée guimet
Kintsugi et Urushi-Tsugi mélangés sur le col d'une pièce coréenne du Musée Guimet
Dans le Kintsugi, la réparation, si elle suit les lignes de brisure de l'objet, peut ainsi également devenir création artistique à part entière, donnant une nouvelle dimension à l'objet blessé.
Chatsubo
Kintsugi sur un Tsubo du Musée Guimet
De façon plus pragmatique, on rencontre surtout les réparations à la laque sur des pièces en Raku du fait de leur mode de cuisson à "basse" température qui peut provoquer des manques d'adhérence entre la pièce et sa couverte, du moins par endroit. A l'usage, le Chawan perd ainsi des petits bouts de couverte voire même des bouts moins petits, que l'on comble avec le recourt au Kintsugi.

reparation à la laque sur piece ceramique ancienne
Réparations multiples sur le col d'un Mizuzashi en Raku au Musée Guimet
Le Kintsugi connut un tel engouement, notamment au XVIème siècle, qu'il est même dit que certains collectionneurs brisaient volontairement certaines de leurs pièces pour pouvoir les faire réparer. Plus prosaïquement, la multitude des Kintsugi que l'on trouve sur les pièces anciennes vient soit des aléas résultant de leur usage, soit de défauts de cuisson dans les pièces. Mais quoi qu'il en soit, le collectionneur de céramique pourra toujours compter sur le concours de la minutie des services postaux pour réduire en miette n'importe quelle pièce.

9 juillet 2012

De nouveaux blogs sur le thé

dragon bleu terre cuite chinoise

Comme je l'indique dans le titre, voici de nouveaux venus dans le monde des blogs de thé. Longue vie à eux, tout point de vue étant bon à prendre ( même - et surtout dirais-je - si l'on a un avis contraire ) pour cheminer sur le Chado ...

http://unpetitthepourlaroute.blogspot.fr/ ( 2012 - 2014 ): en français ... désormais accessible sur " invitation " uniquement

http://leavesandbuds.blogspot.fr/ ( 2012 - ... )  : en français et en anglais

http://funandflirtea.com/ ( 2012 - 2013 ) : en anglais ... désormais disparu

http://addict-tea.blogspot.fr/ ( 2012 - ... ) ... à ne pas confondre avec http://addicttea.blogspot.fr/ ( 2011 - ... ), le blog de Philippe et ses superbes photographies !

Un blog lié à un site de vente :

http://www.blogduthe.fr/ ( 2012 - 2013 ) - désormais disparu ...

et pour finir, une transformation :

http://chakaibox.com/blog/ ( 2012 - ? ) - blog disparu, remplacé par une newsletter, souscription par mail ...

Il y en a peu, car la toile est justement ce quelle est : une vaste toile où il est difficile d'être visible tant les informations foisonnent ... et à moins d'être un professionnel du référencement, d'avoir un réseau de diffusion et des sponsors qui financent toute la machinerie, il est difficile et long d'y "faire son trou".

dragon jaune terre cuite chinoise

Du coup, je sais, ce post est une escroquerie ( encore et encore ), mais les conditions techniques de sa réalisation pardonnerons cela, car avec une carte mère ayant rendu l'âme, une alimentation ayant décidé de ne plus fonctionner, un déplacement professionnel relativement long et éprouvant et les conditions de publications actuelles, sur un ordinateur portable microscopique pas prévu pour traiter des images, c'est un miracle si j'arrive encore à poster quelque chose ... 

tea addict

... et on pourra saluer l'effort d'illustration de cet article, ou plutôt les conditions de cet effort, avec l'utilisation d'un lecteur de DVD externe des plus poussif et une recherche quasi à l'aveugle sur mes vieilles archives photographiques gravées ...

tea addict

... pas mal d'efforts au final pour un article somme toute assez court ! Espérons que ces nouveaux venus ne m'en tiendront pas rigueur ! Espérons aussi qu'il y en aura encore d'autres, notamment en français ( même si, pour ma part, je n'ai aucun problème avec l'anglais ), car c'est signe que la culture du thé se développe en France.

tea addict

Et puis, accessoirement, c'est aussi l'occasion de vous donner à admirer l'art ancien des briques vernissées à décor de dragons, censés notamment  éloigner les mauvais esprits et dont le plus célèbre exemple peut encore être admiré au cœur de l'enceinte de la cité interdite à Pékin.

tea addict

Naturellement, comme toujours, si à la lecture de ce billet et des précédents, vous n'y trouvez pas votre blog sur le thé récemment ( ou non ) créé, n'hésitez pas à laisser un commentaire pour donner son URL, plus on est de fous, plus on lit ... et il y a tant à lire ...

7 juillet 2012

Exposition au Musée Cernuschi : Un petit tour et puis s'en va ...

Musée Cernuschi

J'avais évoqué il y a quelque temps une exposition au musée Cernuschi, intitulée " Rêves de laque, le Japon de Shibata Zeshin " ; exposition fondée sur la collection Catherine et Thomas Edson du San Antonio Museum of Art et qui prend fin le 15 juillet.
 
Ayant enfin eu le loisir de m'y rendre, c'est-à-dire une bonne et longue après-midi libre, je peux en parler plus avant et vous exhorter à vous y rendre avant sa fin prochaine.

Comme souvent au musée Cernuschi, la muséographie est quasi parfaite et très agréable, participant sans conteste à la mise en valeur des pièces présentées. Certaines surprennent par leur taille, comme le Jubako ci-dessus ou comme le Ryoshibako présenté dans mon article précédent.

Pas d'objets du thé dans cette exposition, du moins pas directement, car on en trouve dans l'iconographie, ainsi que de façon détournée, comme pour une blague à tabac en bois laqué, reprenant la forme d'un Chaire.

rêves de laque

D'une façon générale, certains objets sont caractéristiques des thèmes iconographiques japonais, comme le vol de pluviers ou le faucon se regardant dans une cascade, mais la maîtrise de Shibata Zeshin est grande et la finesse des traits surprenante. On comprend facilement la renommée de cet artiste de l'ère Meiji de son vivant même et l'engouement qu'il a pu susciter alors.

Comme souvent dans les expositions temporaires, les prises de vues ne sont pas autorisées, et les clichés de cet articles sont donc ces clichés sont © San Antonio Museum of Art / John Deane pour le premier et © San Antonio Museum of Art /Peggy Tenison pour les deux suivants.

Au final, je ne peux encore qu'exhorter ceux qui le pourront à profiter de cette exposition de qualité présentant des objets rarement exposés du fait des conditions de conservation particulières des objets en laque.

rêves de laque

27 juin 2012

Aiguilles d'Argent 2012 " Palais des Thés "

thé blanc

Vendu au Palais des Thés au prix de 39 € les 100 grammes, ce thé blanc est exclusivement composé de bourgeons, comme cela se voit très nettement dans son état sec, où l'on peux cependant voir quelques brins de couleur différente, d'un vert plus prononcé.

Au nez, c'est assez inexpressif, avec toutefois une touche légèrement florale, très éloignée, faisant songer à un mélange de senteurs florales plus qu'à un fleur en particulier.

palais des thés

En bouche, c'est tout aussi inexpressif, et rappelle encore un bouquet de fleurs indéfinissables en attaque, pour finir avec une bonne longueur en bouche de raisin blanc, caractéristique des "aiguilles d'argent" du Palais des thés, mais peu marquée toutefois ... étrange sensation que la chose est là sans être là ...

Palais des Thés

Palais des Thés

thé blanc

L'infusion est bien composée quasi essentiellement de bourgeons, avec quelques morceaux de petites feuilles perdues dans la masse, mais contrairement aux millésimes antérieurs du même comptoir, les bourgeons sont de diverses tailles. Au final, même si ce thé n'est pas mauvais, il semble tout de même en dessous des "millésimes" précédents, par son bouquet et par la faible intensité de ses saveurs ... et l'on en ressort forcément un peu déçu, en espérant que l'avenir sera meilleur et renouera avec le niveau de qualité antérieur.

22 juin 2012

Les séductions du palais, cuisiner et manger en Chine

musée du quai branly

Du 19 juin au 30 septembre de cette année, se tient au Musée du Quai Branly une exposition intitulée " Les séductions du Palais, cuisiner et manger en Chine ".

D'après le bref synopsis que j'ai pu voir, l'exposition présente divers objets issus des collections du Musée national de Chine, en particulier de la vaisselle de l'époque néolithique, des bronzes et des pièces de porcelaine plus récentes. L'exposition tente ainsi de retracer une évolution de la vaisselle consacrée aux usages alimentaires chinois depuis leurs origines, en soulignant les aspects régionaux qui composent ces habitudes culinaires.

Ainsi, si les nouilles ou l'utilisation des baguettes risquent naturellement d'être évoquée, il semble que le thé ait également une place centrale à tenir au cœur de cette nouvelle exposition.

20 juin 2012

Yixing or not Yixing ?

théière en terre

Si " être ou ne pas être " est l'interrogation substantielle de Hamlet, celle de celui qui désire acheter une théière en Yixing et qui n'y connaît pas grand chose en céramique de Yixing ou d'ailleurs est " Est-ce que c'est bien une théière de Yixing ou ce vendeur essaie-t'il de me vendre un accessoire de dinette au cours actuel de l'or ? ".

Interrogation sans fin s'il en est, puisque les cachets remplis de sinogrammes apposés sous l'objet, sous son anse ou sous son couvercle ne signifient nullement qu'ils sont nécessairement fabriqués à Yixing dans la fameuse terre de Yixing ... et quand on connaît le don prononcé des chinois pour copier trait pour trait un Mingqi et réussir à suffisamment le contrefaire pour blouser les tests de thermoluminescence ou à faire de même pour un soi disant vase Ming qui sera revendu pour plusieurs centaines de milliers d'euro, on se doute bien qu'une petite théière en terre brute sera facile à contrefaire ...

Qui plus est, je vois fleurir en ce moment de nombreuses boutiques diverses et variées, et pas seulement sur de sites d'enchères en ligne, qui proposent "d'authentiques" théières "antiques" de Yixing. Rappelons tout d'abord que les chinois et les européens n'ont pas la même notion légale du terme antiquité ... en Europe, une antiquité, c'est un objet de plus de 100 ans d'âge au minimum ... en Chine, il me semble que le terme s’applique légalement pour un objet de plus de 10 ans ... et entre dix ans et un jour, le pas est vite fait ...

N'étant pas expert moi même, je ne soutient pas pouvoir faire la différence entre deux théières et dire avec certitude que celle-ci ou celle-là est dans l'orthodoxie en terme d'antiquité ... et je pense que même un expert peut se faire avoir ... même si certains défauts rédhibitoires sont faciles à percevoir ... par contre, quelques éléments permettent d'éliminer une grande partie des cochonneries vendues comme authentiques, parfois de façon sincère ... car vendre n'est pas forcément synonyme de savoir ...

On se doutera bien, que les "vraies" théières de Yixing, c'est-à-dire fabriquées à Yixing dans la terre de Yixing ne doivent certainement pas être si nombreuses que cela ... où du moins que l'on ne doit pas en trouver dans tous les comptoirs vendant du thé ... Ainsi, d'autres régions en Chine ont une tradition de fabrication de théières sans glaçure ... et Yixing n'est pas le seul endroit en Chine ou l'on produit de la céramique ...

Faire la différence entre une vraie Yixing et une fausse tient plutôt d'un coup d’œil à acquérir, et de nombreuses erreurs que vous allez nécessairement faire avant de vous rapprocher d'une certaine expertise ... on pourrait encore parler de la relation de confiance que l'on peut entretenir avec tel ou tel commerçant, mais ce dernier point est loin d'être une garantie suffisante, là encore ...

Située dans la province du Jiangsu, Yixing est située à 3 heures de route en autobus de Shanghai ... mais à moins de se rendre sur place, dans un atelier-usine de fabrication et d'acheter sur place après avoir comparé, rien ne permet de dire qu'une théière vient bien de Yixing ... sauf à faire confiance au vendeur, là encore ...

Pour construire sa propre expérience, on ne se fiera donc qu'avec circonspection à la personne qui vous vend une chose, quand bien même fût-ce un grand nom ou un grand comptoir ... on pourra prendre les conseils et peut être même l'objet vendu, mais on ne cessera de comparer avec ce que l'on voit ailleurs, surtout si la pièce vendue est bien une théière de Yixing et identifiée comme telle ... Quoi qu'il en soit, il faudra longuement observer et demander conseil à divers endroits avant de se lancer dans son premier achat engageant une somme conséquente ...

Mais on peut tout de même retenir un point de base dans ce qui a été énoncé ci-dessus : les théières de Yixing sont des théières en grès sans glaçure, c'est-à-dire sans couverte ... les théières avec couvertes ne seront donc très majoritairement pas des théières de Yixing, même si certaines théières effectivement produites à Yixing furent, dans un passé très lointain décorées d'une couverte pour répondre au goût de la clientèle.

Mais comment faire la différence entre une théière avec couverte et une théière sans couverte ? La couverte est de couleur différente de la terre qu'elle recouvre, mais à moins de casser la théière, il est parfois difficile de voir la différence, surtout si la couverte recouvre tout le corps de l'objet. On pourra le cas échéant, voir sur une théière neuve si la fine glaçure ne s'est pas enlevée aux points de frottement, en particulier à la jonction entre le couvercle et le corps de la théière, trahissant par là sa présence.

couverte

Sur l'image ci-dessus, on distingue nettement la terre de la couverte / glaçure. La couverte est en général brillante, sauf dans le cas des couvertes par retombées naturelles, comme dans les grès de Bizen.

L'intérieur d'une théière avec couverte sera donc souvent d'une couleur différente de son extérieur, signe qu'une couleur a été appliquée.Toutefois, on notera qu'une couleur peut se faire voir sur certaines théières de Yixing, en jouant avec les diverses couleurs de terre de cette provenance, le vert et le jaune en particulier. Mais une différence dans les tons bruns foncés sera assez significative sur le fait qu'une couverte est présente :

théière chinoise

Il ne faut donc pas de se baser sur la seule différence  de couleur de la terre. Toutefois si la couleur extérieure est différente de la couleur intérieure, c'est qu'il y a une glaçure, comme sur la photographie ci-dessus. Il faut aussi essayer de repérer si l'objet est assez brillant, ce qui trahi la vitrification de la glaçure.

Il ne faut pas perdre de vue que la glaçure n'a pas qu'un rôle décoratif, mais qu'elle sert initialement à imperméabiliser les grès qu'elle recouvre et qui sont poreux ... Ainsi, si la porcelaine est non poreuse, les grès ayant une couverte sans défaut le sont également, ou presque ... et ne sont donc pas de Yixing ...

Pour les grès, il s'en suit un petit phénomène assez intéressant au demeurant : l’absorption de l'eau. En effet, en posant une goutte d'eau sur un grès, cette goutte finira par disparaître assez rapidement, entre 10 à 15 minutes en moyenne, parfois un peu plus ...

terre de yixing

Par contre, sur une couverte, cela risque de prendre beaucoup plus de temps, voire une nuit entière ... la glaçure jouant son rôle d’imperméabilisant.

Difficile de remplir les théières d'un magasin ou de le faire pour les achats sur le net, mais c'est un test infaillible : si c'est aussi imperméable que la porcelaine ou le verre, ce n'est pas du Yixing ... en effet, si on qualifie les théières de Yixing de théières à "mémoire" c'est parce qu'elles absorbent une partie du thé que l'on y infuse ... et donc de l'eau ...

Maintenant, cela peut aussi se voir au toucher : la glaçure donne un toucher lisse, assez soyeux, voire complètement plat, glissant comme pour le verre ... la terre brute accroche un peu, au sens ou, même sur le plus lisses des théières sans couverte, on sent sous la peau un gain très fin, de fines aspérités qu'une glaçure comblerait ... mais encore faut-il pouvoir se former au toucher, ce qui est le plus difficile, j'en convient. Malgré tout, il y a une constante : une bonne théière de Yixing aura un grain très fin au toucher, et une théière bas de gamme vous laissera l'impression d'avoir caressé un pot de fleur ...

Une astuce permettra pourtant de saisir si une glaçure est présente : la différence au toucher entre un intérieur rugueux et un extérieur lisse ... si cette différence est présente, c'est qu'il y a une glaçure.

Pour ce qui est des décors, les théières de Yixing n'en possèdent pas, sauf ceux issus de la gravure et du modelage ... et à part certains rehauts de terre de couleur différente du corps, facilement visibles, il n'y a pas de jeu de coloration. Pourtant on peut voir, de façon épisodique, des théières de Yixing affichant des décors en émail ( donc en glaçure ), reprenant des fleurs et des feuilles ou des symboles divers. Il s'agit là d'une caractéristique de certaines pièces impériales du 18ème siècle, extrêmement rares ... ce qui signifie que si l'on cherche à vous en vendre une, c'est qu'elle est de création récente.

Pour finir, d'une façon générale, il est préférable de commencer par acheter une ou deux théières de moins d'une vingtaine d'euros pour se former le toucher et l’œil, puis de passer dans divers comptoirs connus, comme la Maison des Trois Thés ou Terre de Chine et de cibler une ou deux théières de gamme moyenne, entre 50 et 70 euros pièce ou "un peu" plus, pour pouvoir apprécier la différence avant de se lancer dans l'achat de théières plus onéreuses, là sans limites de prix ...

... Maintenant, un petit Gaiwan ou un grand Zhong rendront d'infimes services pour une somme dérisoire, mais chacun ses goûts, comme toujours ... car l'influence de la terre ou de la porcelaine sur le thé, question souvent centrale pour le buveur, relève d'une autre problématique ...

17 juin 2012

Qimen Hao Ya " Palais des Thés "

thé rouge

Voici un Thé Rouge ( "classification" chinoise ) vendu au Palais des Thés pour 11 € les 100 grammes. On le trouvera dans ce comptoir vendu sous la catégorie d'appellation européenne de Thé Noir. Non pas que cette catégorie de thé soit ma tasse de thé, mais comme on me l'a offert, autant ne pas mourir idiot. Vu la période où on me l'a donné, c'est un "millésime" 2011, sans plus de certitude toutefois puisqu'il ne m'a pas été donné de poser des questions inquisitoriales. Il est juste indiqué qu'il pousse sur la montagne Huang ( qui serait donc dans la province de l'Anhui, vu que c'est un Qimen ).

Bon, c'est censé s'infuser à 95° Celsius sur la pochette contenant le produit et à 90 ° Celsius sur le site de palais des thés ... n'étant pas équipé d'un thermomètre à sonde, je ne pinaillerai pas et amènerai mon eau à la première ébullition, cela devrait suffire et se rapprocher le plus des recommandations.

palais des thés

La liqueur est d'une couleur relativement rousse. Au nez, cela rappelle de suite les odeurs du Lipton Yellow ... je me souviens maintenant pourquoi je n'aime pas trop certains thés rouges ...

En bouche, c'est une touche boisée qui domine largement, sans plus, avec une petite touche de tabac éventuellement ... rien d’extraordinaire s'il en est.

tea addict

L'infusion, elle, est constituée de morceaux variés de feuilles et de brindilles, de petite taille d'un brun prononcé ... pas de surprise par ailleurs, car cela correspond bien à son état sec.

Certes, le prix n'est pas trop onéreux en comparaison de ce que l'on peut trouver sur le marché, mais ce n'est certes pas là un trésor gustatif. Pour ma part, cela n'évoque que peu d'intérêt et ne risque pas de me réconcilier avec cette sorte de thé.