DemysTEAfication

13 mai 2014

Xue Shui Yun Lu " Eau des Nuages " " Palais des Thés "

Palais des Thés

Je poursuis la mise à jour de mes nombreux brouillons de compte-rendus de "dégustation" en retard ( et il y en a encore quelques-uns à venir, notamment ceux de nombreux échantillons ... celui qui voudra s'en rendre compte par lui-même ira faire un tour dans la "théothèque", chaque nom encore en noir est un brouillon plus ou moins avancé ... ) avec ce thé originaire de la province du Zhejiang, commercialisé par le Palais des Thés au prix de 28 € les 100 grammes.

Yunomi Hagi Shibuya Deishi

D'emblée, on pourra constater que la liqueur est un peu trouble, d'un jaune pâle tirant légèrement vers des tons orangés. En bouche, il n'est pas sans rappeler certains aspects du thé blanc, notamment une certaine finesse et une certaine légèreté, avec des notes fugaces de feuilles séchées accompagnées, en arrière plan et de façon très lointaine de fleurs et, encore plus lointains, de fruits comme la pèche. Cela aurait été un thé très fin s'il n'avait été accompagné dès l'ouverture d'une fine astringence qui se transforme rapidement en une certaine amertume, légère tout d'abord, puis beaucoup plus prenante, seule note restant en longueur en bouche au final.

Palais des thés

L'infusion est relativement inégale avec, certes, de nombreux bourgeons de tailles diverses et de belles feuilles bien entières, mais aussi avec des brisures de feuilles diverses et variées. On notera encore la présence de quelques brindilles, mais de façon relativement anecdotique.

Si je n'ai rien contre l'astringence et l'amertume de façon habituelle, sa trop forte présence dans ce thé dénote un défaut certain. Il semble même qu'il y ait ici deux thés totalement divergents réunis en un seul, le premier tout en fine douceur et en relative complexité, le second tout en astringence et en amertume. La trop grande force de ce dernier aspect vient sans équivoque déséquilibrer ce thé, si ce n'est le ruiner, et hormis la valeur d'expérience qu'il suscite, on ne saurait lui attribuer de réelle valeur ni en être un tant soit peu satisfait.

10 mai 2014

Musée des Arts Asiatiques de Prague

Bronze japonais

En 2010, a débuté le transfert et la réorganisation de la collection nationale d'arts asiatiques de la Galerie Nationale de  République Tchèque. Auparavant présentée au Château de Zbraslav, la collection est désormais présentée au Palais Kinsky, palais Rococo construit au XVIIIème siècle, situé sur la place de la vieille ville, en plein dans le centre historique de la ville de Prague.

Palais Kinsky galerie nationale Prague Musée des Arts Asiatiques de Prague

Après 4 ans de fermeture, la réouverture au public a eu lieu au début du printemps 2014, la nouvelle muséographie, très moderne, mise en place exposant avant tout des pièces représentatives de l'art chinois et japonais, mais aussi certaines pièces tibétaines, népalaises, indonésiennes et thaïlandaises.

Galerie nationale tchèque a prague
 
Les bronzes monumentaux sont bien représentés, et ce dès l'entrée même du musée, celle-ci étant matérialisée par une lanterne japonaise en bronze ou Toro de près de 3 mètres de haut. La montée vers le premier étage du Palais Kinsky permet également de croiser un vase chinois en bronze et émaux cloisonnés monumental ainsi que deux Shishi japonais en bronze et émaux, pas réellement plus petits ...

Musée des Arts Asiatiques de Prague au palais Kinsky

La collection est relativement condensée, mais permet de faire efficacement et relativement rapidement le tour de tous les différents domaines représentatifs des arts asiatiques, même si les collections sont avant tout axées sur les mondes chinois et japonais.

Royaume du Siam 19 ème siècle Galerie nationale Prague palais Kinsky

La collection va ainsi des Mingqi aux céramiques chinoises d'exportation du XIXème siècle en passant par les bronzes siamois de la période Ratanakosin, les laques japonais de toutes sortes ou les objets du Lettré chinois.

Musée des arts asiatiques de république tchèque Musée des arts asiatiques prague

L'attrait principal de ce musée n'est cependant pas le "rapide" tour d'horizon des différents champs des arts asiatiques qu'il propose, mais son parti pris muséographique qui permet une réelle proximité avec les œuvres, le visiteur pouvant littéralement coller son nez à des Netsuke minuscules ou à des Inro pas beaucoup plus grands ...

Palais Kinsky Prague

Enfin, le département des céramiques, même s'il ne présente pas des milliers de pièces, permet de capter facilement une multitude de détails, là encore grâce à la muséographie résolument moderne adoptée par cette nouvelle institution.

Musée des arts asiatiques Prague Imari chinois
porcelaine japonaise porcelaine japonaise

5 mai 2014

Yunnan d'Or " Terre de Chine "

thé rouge

Ce thé rouge, originaire de la province du Yunnan, est commercialisé par Terre de Chine au prix de 14 € les 100 grammes, ce que l'on peut considérer comme étant un prix relativement peu onéreux pour un thé en vrac.

pichet en verre pour le thé

Peu accoutumé aux thés rouges, on pourra dire que ceux-ci ne constituent pas ma "tasse de thé" habituelle ... peut être parce que cette famille de thé évoque trop pour moi le sachet de Lipton Yellow ...
 
céramique de Hagi

A l'odeur, c'est bien le sachet jaune qui est présent et ne laisse augurer rein de très bon, mais le goût détrompe cette première impression. Car la liqueur a un corps très présent tout en étant douce, sans aucune amertume, avec la domination des notes de miel et de prune séchée. L'ensemble est peu complexe mais sa rondeur constitue une bonne surprise.

Argile de Yixing

L'infusion est assez inégale, avec quelques bourgeons, des bourgeons accompagnés d'une première feuille, mais aussi des tiges, des feuilles de toutes tailles et des brisures éparses ... Même si l'on peut lui reprocher son manque de complexité, ce n'est pas un thé désagréable et on peut même lui accorder un rapport qualité / prix tout à fait honorable qui pourrait lui permettre de remplacer fort avantageusement bon nombre de thés de consommation courante.

Thé rouge

28 avril 2014

Japanese homes and their surroundings

la maison japonaise et tout ce qui l'entoure

Initialement publié en 1886, cet ouvrage de Edward S. Morse n'a pas pris une ride et est toujours d'actualité pour qui veut avoir une première approche détaillée de la maison japonaise et de tout ce qui gravite autour. En fait, on est proche d'une sorte de "bible", un ouvrage de référence pour qui s'intéresse à l'architecture japonaise ou pour qui veut comprendre le style de vie japonais de l'ancien temps. Naturellement, cet ouvrage a connu des rééditions, chez Dover Publications ou  chez Tuttle, maisons d'édition spécialisées dans la réédition d'ouvrages du XIXème siècle, et est donc largement disponible à prix modique, en particulier sur les "grandes" librairies en ligne.

japanese room

Non content de parler de chaque pièce qui constitue la maison japonaise traditionnelle, de l'entrée aux toilettes, en passant par la cuisine, l'auteur détaille et explique très simplement l'usage d'une multitude d'objets de la vie quotidienne dans l'ancien Japon, de l'hibashi au porte-serviettes.

japanese towel rack, antiquités japonaises, japanese antiques

Les différents éléments architecturaux, et pas seulement les formes de maisons, sont également détaillé, des types de tuiles aux escaliers, en passant par les Shoji, les lanternes de jardin, les escaliers, les pots de fleurs, les haies, ... . Cerise sur le gâteau, l'ouvrage est abondamment fourni en gravures, qui viennent toujours illustrer fort à propos telle ou telle partie du discours.

Enfin, la partie sur la chambre de thé est relativement intéressante et est une bonne introduction pour qui s'intéresse à leur histoire ou à leur organisation.

intérieur de pavillon de thé, Sen no rikyu

La meilleure illustration de la richesse du contenu de l'ouvrage reste encore son sommaire, qui s'organise comme suit :

Chapitre 1 : La maison
Apparence des villes et villages - description générale de la maison - construction de la maison - structure et fondation - renforcement de la structure - sélection du bois - la construction des plafond - les séparations et les murs - la structure des Kura - les charpentiers japonais - les outils des charpentiers et leur utilisation.

Chapitre 2 : Types de maisons
Les maisons de ville et les maisons de campagne - maisons de pêcheurs - Kura - étude des toits - toits en bardeaux - toits en tuiles - toits en pierre - toits de chaumes

Chapitre 3 : Les intérieurs
Descriptions - plans - tatamis - les écrans coulissants - Fusuma -Hikite - Shoji - Tokonoma - Chigai-dana - chambre de thé - Kura - les plafonds - les murs - Ranma - fenêtres - les écrans portables

Chapitre 4 : Les intérieurs - suite
Cuisine - sols - placards - escaliers - bains publics - baignoires - porte-serviettes - literie et oreillers - Hibachi et Tabako-bon - bougies et bougeoirs - lampes et lanternes - autels domestiques - les nids d'oiseaux dans la maison - toilettes

Chapitre 5 : Entrées et chemins d'approche
Vestibule et hall - vérandas et balcons - Amado - To-bukuro - Chodzu-bachi - porches - barrières

Chapitre 6 : Les jardins
Stèles - Ishi-doro - ponts - pavillons d'été - bassins - chemins - bonzaïs et pots de fleurs

Chapitre 7 : Divers
Puits et alimentation en eau - fleurs - décorations d'intérieur - précautions contre le feu - maisons de styles étrangers - l’absence de monuments

Chapitre 8 : La maison ancienne
Allusions à la maison dans les archives anciennes japonaises

Chapitre 9 : Les maisons des voisins
La maison des Aïnous - des insulaires Bonin - des Loochooan - des coréens - des chinois - remarques de conclusion

entrée de maison traditionnelle japonaise

23 mars 2014

Il faut garder la pêche !

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La pêche est un symbole que l'on rencontre assez souvent dans la sphère culturelle chinoise, mais aussi, dans une moindre mesure cependant, dans la sphère culturelle japonaise.

La pêche est avant tout un symbole de longévité. Ainsi, selon la légende, Xiwangmu, Reine-mère de l'Occident dans le panthéon taoïste,  cultiverait des pêchers qui ne donneraient des fruits que tous les mille ans, la consommation d'un de ces fruits donnant l'immortalité. De plus, le caractère Shou signifiant "longévité" désigne également la pêche en tant que fruit ; les Lettrés chinois aimant les jeux linguistiques, l’analogie ne leur aura naturellement pas échappée ... 

La pêche semble avoir pris une place conséquente dans l'iconographie chinoise par le fait qu'elle constitue un cadeau de choix, telle qu'elle mais aussi sous forme de représentation, lors de la célébration des anniversaires, comme vœu bénéfique, mais aussi du fait de la capacité qui lui est prêtée de repousser dangers et maléfices.

thé et céramique the et ceramique

La pêche est également souvent associée à d'autres symboles, très variés, comme la chauve-souris ( autre symbole de longévité, mais qui, dans ce cas précis, symbolise aussi le bonheur ) ou la swastika ( qui, en Asie, représente la loi de bouddha, l'éternité, mais également le mot "beaucoup" en chinois ), façon de composer un message de souhaits et de porter bonheur.

Enfin, la pêche fait partie des Trois abondances, thème graphique où la pêche, qui symbolise bien sûr la longévité, est associée au cédrat main-de-bouddha ( bonheur et richesse ) et à la grenade ( symbole d'une descendance abondante ).

symbole de la pêche
Mizusashi avec prise en forme de pêche avec deux feuilles