Voilà un moment que j'avais partiellement préparé la "revue" de ce thé, et je le mets enfin en ligne après bien des interrogations sur ce thé hors du commun, désormais épuisé ... "l'article" lui étant consacré ayant disparu du site du Palais des Thés, que celui-ci soit sa mémoire mais non son tombeau ...
Ce thé issu du Yunnan, récolte de 2010. Il était mis en vente au prix de 39 € les 100 grammes.
Sec, c'est surtout la verdure qui se détache, assez légère par ailleurs. Le thé est uniquement constitué de bourgeons, tous extrêmement fins, tels des aiguilles, non couverts de duvet. La liqueur est très claire, d'un jaune transparent, presque invisible.
Au nez, c'est surtout le côté vert qui ressort, toujours très léger. En bouche, la liqueur est très surprenante. En effet, le côté vert est dominant, avec un petit arrière plan très légèrement fruité, mais c'est une impression duveteuse qui envahi le palais. Cette impression n'est pas du tout dérangeante, bien au contraire, elle donne une douceur inouïe à l'ensemble, par ailleurs très complexe dans le dégradé continu de la même note de verdure, décomposée en multiples intensités, chacune avec un caractère légèrement différent.
L'infusion n'est pas en reste, et est visiblement d'une qualité supérieure, uniquement composée de bourgeons, tous de taille identique ou presque, ce qui signifie que le tri a été d'un soin extrême lui aussi lors de la manufacturation de ce thé.
Ce thé est donc un excellent cru à mon sens, et je le range de loin parmi mes thés préférés, preuve pour moi que l'on peut trouver des thés d'exception même dans les grands comptoirs, contrairement à ce que l'on peut parfois lire à droite et à gauche sur le net. Je m'interroge cependant sur sa classification par le Palais des Thés. En effet, lors de son inscription au catalogue de ce comptoir, il était inscrit dans la catégorie des thés verts peut être parce qu'il n'y a pas de catégorie "thés jaunes" dans ce même catalogue ... car il s'agit plus d'un thé jaune selon moi ; il en a toutes les caractéristiques de finesse et de complexité dans la stratification de la liqueur qui, de plus, est bien trop diaphane et claire pour correspondre à celle d'un thé vert, d'aussi bonne qualité soit-il, raisons pour lesquelles je le classe sans aucune hésitation sous la catégorie "thé jaune".
Sur le plan du rapport qualité prix, ce thé vaut largement son prix, tant il est fin, et l'on ne regrette à aucun moment son achat.
3 commentaires:
En effet la couleur des feuilles sèches fait plus penser à un thé jaune!
Ce thé est en effet délicieux, et l'un des meilleurs rapports qualité/prix du PdT ces dernières années (avec leur Mi Lan Xiang 2010). Il n'existe plus sur le site, mais il est parfois possible de trouver certains thés dans les boutiques physiques, même quelques temps après leur disparition de la boutique en ligne.
Ensuite, sur la classification, je crois que le PdT a eu un thé jaune "assumé" il y a quelques années. Par ailleurs, dans le livre de F-X Delmas (le fondateur-sélectionneur du PdT), il y a bien quelques lignes sur les thés jaunes. Je ne pense donc pas que ce soit par souci de simplification qu'ils ont fait figurer ce thé parmi les thés verts. Mais il est vrai que ce thé demeure un petit mystère...
Oui, il était d'un excellent rapport qualité/prix.
Maintenant, je ne sais pas si un thé jaune a été présenté comme tel par le passé ... mais il ne faut pas confondre un livre destiné à dépasser le cadre du Palais des Thés et une politique marketing, qui a elle évoluée au Palais des Thés depuis sa fondation et est désormais tournée plus vers le "grand public éclairé" et les "bourgeois bohèmes" ( un choix comme un autre, pour Mariage Frères, par exemple, ce serait plus la "Haute bourgeoisie", la "noblesse" d'affaire-people, plus vers le "mondain" )
Maintenant, si je prends la "bible" du Palais des Thés , "Le guide du théophile", leur table d'infusion est divisée comme suit :
- thés blancs
- thés verts
- Thés Wu Long
- Thés noirs
- Thés sombres
- Thés parfumés
Une classification "à l'occidentale" donc, ou thés rouges et thés jaunes n'apparaissent pas ... du fait de son orientation "grand public", cela ne peut être que le résultat d'une simplification due au marketing ...
Enfin, je retranscris ici un passage du "Le guide du théophile", page 49, sur lequel je viens de retomber : " Thés jaunes : Ce sont des thés d'une très grande rareté, produits très irrégulièrement, dont le Palais des Thés achète certaines années quelques caisses. Dans ce cas, ces thés sont présentés avec la liste des thés verts primeurs".
Donc, il n'y a là qu'un problème de mise en page typographique ... et donc définitivement une simplification assumée de mon point de vue, c'est finalement assez explicite. Mais cela entraîne aussi d'autres interrogations : si ce thé est en effet rare, en comparaison des autres, j'ai un doute sur les "irrégularités de production", d'autres comptoirs en proposant au moins une sorte, voire plusieurs, et cela depuis des années ... Sa présence ou non au Palais des Thés est donc plutôt la conséquence des jeux du marché ... car les achats se font par enchères pour une grande part du thé produit, il me semble ... pourquoi tourner autour du pot et ne pas l'indiquer clairement plutôt que d'essayer de faire croire que le thé jaune est un produit qui tombe de temps en temps du Shambala ?
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