Les Kogo et les Futaoki sont certainement les objets les plus anodins, les moins connus et les moins remarqués de la panoplie du Chanoyu ... après tout, ils sont largement cachés aux yeux des invités sous le couvercle du Kama ou sous l'Hishaku, quand ils ne sont pas tout simplement escamotés avant même l'arrivée des invités.
A la différence des Chawan, ils ne jouent donc pas un rôle central mais sont pourtant l'objet d'attentions toutes particulières de la part de ceux qui les ont conçus. Kogo et Futaoki sont en effet un excellent support pour la créativité des potiers japonais, tant sur le plan de la forme et de la recherche esthétique que sur le plan technique avec l'immense gamme de couvertes qu'il est possible d'utiliser.
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Qu'il représente un symbole auspicieux comme le coq ou un objet usuel du Chanoyu comme un Mizusashi en passant par des formes plus abstraites, le kogo est l'occasion, pour le potier japonais, d'exprimer son interprétation d'un élément de culture, comme avec l'exemple du lapin / lièvre, qu'il soit relativement stylisé, très réaliste comme celui de Konishi Toko en Bizen Yaki, copie réinterprétée d'une forme ancienne représentant le Lapin dans la Lune ou encore d'une totale fantaisie comme le lapin-gâteau Mochi ci-dessous ...
De gauche à droite, lapins en : Hagi Yaki, Shigaraki Yaki, Raku Yaki, Kyo Yaki, Hagi Yaki et Bizen Yaki |
Les Futaoki relèvent plus ou moins de la même logique, même si la plupart sont tous plus ou moins dérivés d'une même base, celle d'un tronçon de bambou, que certains reprennent même plus ou moins littéralement.
Ainsi, si certains Futaoki se "limitent" à reproduire en céramique la forme du bambou de manière, là encore, plus ou moins stylisée, on retrouvera également des formes d'objets courants comme les bobines pour filer, les grelots ou les éventails.
Une forme simple du Futaoki : le tronçon de bambou |
On trouve aussi des formes spécifiques développées pour le Chanoyu comme les Futaoki en forme de crabes, en forme de Gotoku ( trépied pour poser une bouilloire sur le feu ), en forme de coquillage, en forme de ronde composée de trois enfants ou encore en forme de personnage penché au-dessus de la margelle d'un puits.
Avec ces deux types d'objets, se rejoignent deux extrêmes : la plus totale simplicité d'une part, car les Kogo les plus simples sont formés d'un coquillage ou d'une pierre et les Futaoki les plus simples sont formés d'un morceau de bambou ou d'un poids à filet en céramique ... et la plus extravagante complication d'autre part, car pour les Kogo et les Futaoki, les seules limites à ce que peut réaliser un potier sont son habileté technique et son imagination ... ainsi, certains potiers poussent même le réalisme à faire des grelots capables de sonner réellement, à l'instar des vrais ...
2 commentaires:
oh my god j'avais pas vu ce post.
très belle collection. Clémenceau n'a qu'à bien se tenir ^.^
il en avait juste plus de 100 fois plus ;)
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