Le terme de chashaku désigne la cuillère utilisée pour doser le matcha. Comme toujours, tout serait simple si nous nous arrêtions là, mais c’est ici que se fait remarquer la multiplicité des formes et des matières et ses significations.
En premier lieu, on peut retenir trois dénominations ou " types " :
- Shin chashaku
- Gyo chashaku
- So chashaku
Pour le type shin, on peut utiliser de l'ivoire, de l'écaille de tortue ou du bambou, mais sans noeud. Pour le type gyo, on n'utilise que du bambou, avec le noeud placé à la fin du manche. Enfin, le type so chashaku, on peut utiliser une application de laque, du bois brut ou du bambou, mais avec le noeud au milieu du manche.
Pour compliquer encore les choses, chaque type à sa " valeur ", suivant le sens que l'on veut donner à la séance de thé ou suivant les relations entre l'hôte et le ou les invités :
- Shin : séance formelle
- Gyo : séance semi formelle
- So : séance informelle
A partir de là, chaque chashaku peut être la combinaison de multiples formes lors de la procédure de taille : longueur, utilisation des stries naturelles du bambou ou non, forme donnée au bout servant de cuillère, forme donnée au bout servant de manche, forme de taille de la fin du manche ( allant, pour faire vraiment court, de l'arrondi au rectangle ) avec ou sans biseautage, ...
Mais ce n'est pas fini ... vient encore la couleur donnée au bambou, qui multiplie encore les combinaisons possibles, mais en images cette fois-ci, qui parlent d'ailleurs d'elles-mêmes :
Susudake :
Avant foncé |
Arrière clair |
Avant clair |
Arrière clair |
Shi mi dake :
Avant foncé tirant vers le clair |
Arrière foncé ou " caramel " |
Comme vous l'avez sûrement remarqué par ailleurs, ces trois modèles sont du type So chashaku, du fait de la position du noeud du bambou au milieu du manche.
Arrivé ici, il est simple de constater les multiplicités de formes de ce qui n'est au premier abord qu'une cuillère à doser le matcha ...
... mais c'est ici que tout se complique avec l'arrivée du décor en laque, puits sans fond, porte ouverte sur l'imagination des créateurs ... et ce qui suit n'en est même pas un aperçu, les couleurs de laque utilisées étant nombreuses, tout comme les motifs et leurs emplacements :
2 commentaires:
Très intéressant, j'ai appris plein de choses sur les chashaku !
Les laquées sont très chouettes, c'est étonnant je n'en ai jamais vu sur les sites de vente en ligne...
Généralement on voit souvent les mêmes, des Shirodake So Chashaku si j'ai bien tout compris.
Mais dis-moi, tu fais collection ?
En fait, j'ai déjà entendu plusieurs fois que les chashaku laquées ne pouvaient être utilisées dans le cadre du chanoyu et sont de ce fait reléguées à la "sphère personnelle", ce qui doit expliquer leur relative rareté, puisque destinée à un individu seul ... tout cela sans certitude aucune malheureusement.
Sinon, tu as tout compris, on voit surtout des Shirodake type So sur les sites de vente ( je dirais pratiquement à 90 ou 95 %).
Pour le reste, je fais plus accumulation que collection ( rires ) et essaie de me servir des six. En fait, mes acquisitions sont plus liées à des questions d'opportunités que de réelle recherche de tel ou tel modèle. Je n'ai vu pour le moment qu'un seul modèle en ivoire ( presque 500 euros ) trop cher pour moi et pour l'emploi que je pourrais en faire. Mais j'ai dû voir un peu plus d'une vingtaine de modèles laqués en dix ans, tous " d'occasion " ( sur ebay.com, en provenance du Japon et dans les 40 euros pièce si mes souvenirs sont bons pour les miennes ), car le prix neuf doit être prohibitif et approcher ( si réalisée par un grand maître laqueur ) le prix de l'ivoire !
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