Le problème de la galette, du tuocha ( nid ), de la brique ou du Jingua ( melon ) de Pu Erh, plus ou moins compressés, c'est qu'il faut "l'émietter", c'est-à-dire détacher les feuilles avec soin et non pas casser des bouts compacts pour les faire infuser tels quels comme on peut encore trop souvent le lire sur le net !
Pour ce faire, un couteau pas trop coupant mais à bout pointu suffit, au dessus d'une grande assiette voire un plat pour ne rien perdre, c'est encore mieux ...
Pour la "technique", cela peut se résumer à insérer la lame à divers endroits proches et à faire levier pour détacher les feuilles en faisant doucement pour ne pas les briser ( les feuilles, parce que pour le reste, il faut quant même avouer que ce n'est pas très pratique, même si cela a un certain charme et un côté pratique pour le stockage ), c'est-à-dire pour avoir le moins de feuilles brisées car, de toute manière, quelque soit la façon de s'y prendre, il y aura toujours des feuilles cassées et un peu de "poussière" de thé. Enfin, il vaut mieux agir avec précaution, car les couteaux ou les pics restent des objets dangereux et, pour peu que l'on n'y prenne pas garde, on se retrouvera avec un joli trou dans la main ...
Après, tout est question de religion : selon certains, il faut impérativement, sous peine d'excommunication, commencer par "casser" la galette par le dessous, c'est-à-dire par le trou concave au centre de la-dite galette :
Pour les autres formes de compression, il y a moins de dogmes et donc moins de métaphysique : il faut bien commencer par un coin et sur le bord pour les galettes de forme carrée ; pour les nids et les melons, c'est plus facile de mettre le dôme vers le bas et de s'aider du trou pour tenir l'ensemble ( et en plus, il y a ainsi moins de risques de s'enfoncer le couteau à Pu Erh dans la main ).
Pour le matériel, celui cité ci-dessus suffit, malgré ce que pourront en dire les commerçants, toujours près à vous vendre une petite babiolle de plus ( il faut bien vivre ma bonne dame ). On peut donc attendre avant de s'équiper et ce n'est vraiment pas une priorité ... Après, tout est une question de goût, là encore : pic ou couteau, de toutes les formes et de tous les styles.
Pour ma part, je préfère les pics, et j'en ai trouvé un très bien sur le plus célèbre site de vente au enchères du net, à un prix défiant toute concurrence, frais de port compris ...
Le pic se range dans un fourreau et le tout tient grace à un pas de vis dans deux viroles.
On rajoute aussi un autre accessoire, très utile lui aussi à l'usage, un plateau à bords, avec un coin ouvert :
Le plateau est un peu plus grand qu'une galette de Pu Erh de 357 grammes, ce qui se révèle vraiment très pratique au moment de la séparation des feuilles. Vous aurez deviné à quoi sert le coin ouvert, lui aussi assez pratique.
Enfin, j'ai remarqué que les galettes courantes sont parfois très dures, tandis que les galettes de plus haut grade sont relativement moins compressées et leurs feuilles plus "volumineuses". J'ai compris de façon récente à quoi cela était dû : la majorité des galettes sont aujourd'hui compressées dans des moules sous presse hydraulique et donc avec une compression extrêmement forte ... ce qui n'est pas le cas des "hauts grades", compressés eux de façon traditionnelle, "manuellement" ( en fait sous les pieds d'un homme perché, au départ, sur le moule ) sous des moules en pierre avec lesquels les feuilles sont donc moins comprimées.
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