Bon, grand fan de Chambara, Chanbara, Ken Geki ou Jidai Geki devant l'éternel, il m'arrive aussi parfois de voir des films du pendant chinois / hongkongais du genre ... souvent plus action / arts martiaux ...
Et je regarde donc pour me distraire un peu un film sorti en 2006, réalisé par Ronny Yu, intitulé Le Maître d'Armes ( Fearless en anglais ), avec Jet Li en personnage principal, interprétant Huo Yuanjia, un personnage ayant réellement existé et entré dans la légende si bien que l'on ne sait plus trop le vrai du faux dans l'histoire de sa vie. Le film lui-même est ( très ) librement inspiré de la vie de Huo Yuanjia ... Si on aime le genre, on passera assurément un bon moment, les décors ( merci le "map painting", mais pas seulement ) et la photographie étant par ailleurs superbes.
Sans vouloir raconter l'histoire, vous vous doutez bien que le film est parsemé de combats, dont forcément un grand combat final, comme dans tout film d'action qui se respecte ... d'un autre côté, un film conçu par les créateurs du Le secret des poignards volants et de Hero avec les chorégraphes de Matrix et Kill Bill pour les combats, on se doute forcément que le combat final ne sera pas une compétition de tricot et que le Scrabble n'est pas la discipline favorite des personnages ...
Mais alors pourquoi parler de cela sur un blog consacré au thé ? Eh bien parce que des réflexions plus ou moins pertinentes sur le sujet peuvent se cacher vraiment n'importe où ... Ainsi, les deux opposants principaux, Anno Tanaka ( interprété par Shido Nakamura ), un japonais, et Huo Yuanjia ( Jet Li ), se rencontrent avant le combat pour échanger autour du thé ... Arrivé à cet instant, on se dit forcément "oulah qu'est-ce qu'on va entendre ?" ... eh bien ceci :
Anno Tanaka : Cher Mr Huo, savez vous reconnaitre un bon thé ?
Huo Yuanjia : Disons que je ne me pose pas la question. J'ai peu d'intérêt pour les classements : du thé c'est du thé.
A.T. : Tous les thés sont différents ; ils ont donc des qualités différentes.
H. Y. : Et pourquoi porter des jugements de valeur ? C'est la même plante et quand elles sont en terre dans la nature, elles présentent peu de différences.
A. T. : Si vous étiez un connaisseur, vous sauriez mieux apprécier les subtilités.
H. Y. : Oui, c'est sans doute vrai. C'est d'ailleurs pourquoi je considère que ce n'est pas le thé en soit qui peut paraître distinct d'une variété à l'autre ; la différence est plutôt dans l'appréciation du buveur. C'est nous qui déterminons la qualité. En l'occurrence, je ne veux juger de rien.
A. T. : Ah non ? Pourquoi pas ?
H. Y. : Le verdict serait trop changeant selon mon humeur ... dans ces conditions, comment donner une note ?
A. T. : Hum ... je n'y avais jamais pensé ...
A vrai dire, moi non plus, mais le point de vue n'est peut être finalement pas si dénué de sens, car qui n'a jamais trouvé un thé excellent, au goût plaisant, à la grande qualité et à la longueur en bouche vraiment très prononcée ( lire ceci notamment, avec beaucoup d'intérêt ) tandis que d'autres autour l'accueillaient nettement plus froidement et avec un avis beaucoup plus mitigé ?
Comme quoi des éléments d'interrogation sur la " voie du thé " peuvent vraiment se cacher n'importe où, même là où on ne les attends pas ... faut-il donc continuer à juger les thés si ce jugement est si subjectif ou au contraire les multiplier, sans comparaison, d'une personne à l'autre ? Sujet sans fin j'en ai bien peur ...
H. Y. : Et pourquoi porter des jugements de valeur ? C'est la même plante et quand elles sont en terre dans la nature, elles présentent peu de différences.
A. T. : Si vous étiez un connaisseur, vous sauriez mieux apprécier les subtilités.
H. Y. : Oui, c'est sans doute vrai. C'est d'ailleurs pourquoi je considère que ce n'est pas le thé en soit qui peut paraître distinct d'une variété à l'autre ; la différence est plutôt dans l'appréciation du buveur. C'est nous qui déterminons la qualité. En l'occurrence, je ne veux juger de rien.
A. T. : Ah non ? Pourquoi pas ?
H. Y. : Le verdict serait trop changeant selon mon humeur ... dans ces conditions, comment donner une note ?
A. T. : Hum ... je n'y avais jamais pensé ...
A vrai dire, moi non plus, mais le point de vue n'est peut être finalement pas si dénué de sens, car qui n'a jamais trouvé un thé excellent, au goût plaisant, à la grande qualité et à la longueur en bouche vraiment très prononcée ( lire ceci notamment, avec beaucoup d'intérêt ) tandis que d'autres autour l'accueillaient nettement plus froidement et avec un avis beaucoup plus mitigé ?
Comme quoi des éléments d'interrogation sur la " voie du thé " peuvent vraiment se cacher n'importe où, même là où on ne les attends pas ... faut-il donc continuer à juger les thés si ce jugement est si subjectif ou au contraire les multiplier, sans comparaison, d'une personne à l'autre ? Sujet sans fin j'en ai bien peur ...
3 commentaires:
le pire, ce n'est pas qu'il y ait des variations d'une personne à l'autre (ce qui est totalement compréhensible), non, ce qui me scie littéralement, ce sont les énormes variations observées sur un même thé dégusté par une même personne (en ce qui me concerne en tout cas), et ce parfois à des intervalles très courts !!
"Le verdict serait trop changeant selon mon humeur".
C'est tout à fait ça. Pourquoi continuer à évaluer, je me le demande. Je vais me reconvertir sur Twitter, et poster des review en moins de 5à caractères, du genre "Viens de boire un thé vert, miam".
Oui, pareil, je vois tout à fait ce que tu veux dire par variations dans un temps court ... j'ai une fois acheté un pu erh cuit en vrac, j'ouvre le sachet : directement au nez, une forte odeur de saumon dégeu, rien à voir avec ce que j'avais senti dans la boutique ... j'infuse : un Pu Erh pas top à la limite de la qualité de grande surface style "Yunnan Tuocha", tu dois voir de quoi je parle ... sur le moment, je me dit : oulà mon gars, toi tu viens de jeter 30 € par la fenêtre, tu aurais mieux fait de t'abstenir ... je vide le sachet hermétique et mets le contenu de côté dans une petite jarre en porcelaine ... un ou deux jours plus tard, je me refais une infusion ... j'ouvre la jarre : plus d'odeur de poisson ... et un Pu Erh pas trop mal au final, rien à voir avec ce que j'avais goûté à la sortie du sachet ... j'ai beau avoir lu beaucoup de choses sur la conservation des thés à droite et à gauche, et surtout chez Tea Masters et aussi plus récemment chez Lionel, je ne cesse d'être étonné par la transformation de certains thés du tout au tout en aussi peu de temps.
Voilà l'une des raisons qui je trouve fait la richesse du monde du thé : le coexistence d'une vision "chinoise" surement emprunte de taoïsme, et d'une autre vision plus cartésienne. Les deux sont importantes à mes yeux et méritent d'être approfondies.
Après, ponctuellement, on penchera pour telle ou telle approche selon l'humeur... ^^
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