Pour le buveur de thé, la porosité des ustensiles qu'il utilise va jouer
un rôle non négligeable sur le résultat final. En fonction du résultat voulu, il se tournera donc vers la porcelaine ou une terre très poreuse, en passant par toutes les variations et les combinaisons d'ustensiles possibles.
C'est ici que la température de cuisson rentre en ligne de compte. Du grès Raku cuit aux alentours de 750° Celsius à 1000° Celsius qui sera très poreux à la porcelaine imperméable car cuite entre 1250° Celsius et 1400° Celsius, on voit aisément quel rôle joue la température de cuisson sur les pâtes contenant de l'argile, du kaolin, de la chamotte, de la silice et / ou du feldspath. Si l'on excepte la faïence, plus la température est élevée, plus le résultat est imperméable car vitrifié.
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Un tesson d'un grès Raku. On constate que la brisure n'est pas lisse, signe d'un vitrification imparfaite qui explique la porosité des pièces engendrées par ce type de cuisson |
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Un tesson de porcelaine. On constate que la brisure est plus nette, signe d'une haute vitrification qui explique l'imperméabilité des pièces
engendrées par ce type de cuisson. Au passage, c'est aussi la haute température de cuisson qui va également faire migrer les particules d'oxyde de fer et créer des agrégats. |
C'est ici que rentre en ligne de compte la composition chimique de la pâte, qui explique notamment que la faïence réagisse différemment :
Si l'argile constitue la plus grande part d'un objet en céramique, ce sont bien souvent les adjonctions qui vont donner à l'argile ses qualités plastiques et donc aider au modelage. Ainsi, la pâte de porcelaine, doit souvent être façonnée par coulage ou par pressage ( avec l'aide de moules donc ) car trop liquide et c'est le biscuitage ( une première cuisson à des températures entre 900° Celsius et 1000° Celsius ) qui va lui donner sa tenue.
C'est l'adjonction de chamotte, de la silice et / ou du feldspath qui va faciliter le modelage, tout en augmentant l'imperméabilité de l'argile et donner à celle-ci de la tenue, lui permettant notamment de rester debout avant la cuisson et de ne pas s’affaisser sur elle-même.
La faïence représente une exception à cet effet de progressivité entre la température de cuisson et l'imperméabilité car sa structure chimique diffère. La faïence est en effet cuite entre 1000° Celsius et 1200 ° Celsius, ce qui devrait lui conférer une certaine imperméabilité, mais au contraire des terres cuites, des grès et des porcelaines, on ajoute à l'argile qui va servir à composer les faïences du calcaire. C'est cette structure chimique différente qui va induire une forte porosité et une plus grande fragilité structurelle malgré une température de cuisson relativement importante.