Huang Shan Mao Feng " Chanomi "

Lui aussi sorti des nombreux brouillons en souffrance de  ce blog, ce thé vert chinois, Huang Shan Mao Feng est commercialisé par la Maison Chanomi au prix de 55 € les 100 grammes.

Une fois n'est pas coutume, pas de Gaiwan pour ce thé mais une théière en porcelaine céladon ...

La liqueur est d'un beau jaune pâle tirant sur le doré tout en étant presque translucide, limpide comme de l'eau de source.

Ce sont les notes de légumes verts qui dominent, très aériens, les petits pois avec une fumet de jambon fumé très léger qui vient les accompagner, la longueur en bouche, qui se passe sur les mêmes sensations, étant coiffée par une petite note sucrée très fugace.

L'infusion est plutôt belle, avec une majorité de bourgeons accompagnés d'une feuille ou de bourgeons seuls. La cueillette semble avoir été bien exécutée, les feuilles étant relativement de la même taille.

Comme pour les autres thés de la sélection effectuée sur place en Chine par Chanomi pour cette année 2015, aucun problème pour pousser celui-ci dans les températures extrêmes ... De fait, sa tenue est excellente et sa durée de vie l'est tout autant. Certes, à 55 € les 100 grammes, c'est un thé qui peut paraitre onéreux mais pas tant que cela en comparaison des tarifs pratiqués par les grands comptoirs ou les revendeurs patentés ou non pour les thés "Primeurs", "Grands Crus" ou d'"Exception", plus chers et moins bons.

Sencha Fukamushi Sayamakaori " Gokuchanin "

Ce Sencha Fukamushi Sayamakaori est commercialisé par la firme Gokuchanin au prix de 1080 Yens les 100 grammes, soit près de 9 € les 100 grammes au départ du producteur.

Sortie du Kyusu, ici création de Taisuke Shiraiwa, la liqueur est d'un beau vert trouble et dégage des odeurs d'herbe fraiche, de sève et de chlorophylle.

En bouche, on a tout de suite un assaut de verdure, sans surprise, herbeuse, plutôt épaisse, qui laisse assez vite la place à l'umami, la longueur en bouche révélant une petite pointe finale d'amertume pas du tout déplaisante.

 
L'infusion est, toujours sans surprise, relativement hachée, d'où le caractère assez épais et l'aspect trouble de la liqueur de ce thé.

Au final, on a là un thé très peu onéreux, même en rajoutant les frais de port depuis le Japon. C'est clairement un thé de qualité, bien charpenté et relativement fin, qui joue ses notes sans à-coups et se révèle donc plutôt très plaisant.

Patachine

 
S'il y a bien une enseigne reine de la porcelaine chinoise contemporaine en France, elle se situe à Paris, au 86 de la rue du Cherche-Midi, dans le sixième arrondissement ... Cette enseigne fort discrète, qui existe depuis plus de quinze ans, n'est pourtant pas très connue, ne fait pas de publicité et sa réputation est surtout basée sur le bouche-à-oreille. Elle n'a ainsi pas de site internet et ne fait pas non plus de vente en ligne ... à peu de choses près, on tomberait dessus presque par hasard ...

La boutique propose pourtant un large choix de porcelaines chinoises, toutes de création moderne et a un stock qui tourne régulièrement au fil des ventes et des arrivages. Patachine vend des modèles contemporains et de la porcelaine pour une utilisation courante, mais la boutique commercialise avant tout des reproductions de qualité de modèles anciens, ce qui est là la vraie spécialité de la maison.

De la petite bouteille pour tabac à priser à la jarre monumentale en passant par les assiettes ou les bols de toutes tailles, la gamme de porcelaines est extrêmement vaste et est destinée à de multiples usages, même si la grande majorité des pièces proposées à la vente vont avant tout servir à la décoration.

La porcelaine blanc bleu domine largement le stock du magasin, mais on trouvera toutefois quelques porcelaines Wucai, quelques Famille rose, quelques Famille verte et un grand nombre de porcelaines monochromes. On découvrira enfin ici un certain nombre de reproductions de Mingqi et quelques meubles et objets chinois. Il y en a ainsi pour tous les budgets et pour toutes les envies, et l'amateur de thé trouvera rapidement son bonheur, entre tasses, coupes, Gaiwan et jarres de stockage pour le thé.

Lu Shan Yun Wu " Chanomi "

Toujours en retard dans la mise au propre et la mise en ligne de mes brouillons, voici le thé vert chinois Lu Shan Yun Wu, qui provient du Mont Lu, dans le Jiangxi, et qui est commercialisé au prix de 61 € les 100 grammes par la boutique Chanomi à Valence.

La liqueur est d'un beau jaune prononcé, parfaitement limpide. Au nez, c'est assez léger et assez vert, plutôt agréable.

En bouche, c'est assez léger et aérien, sans traits marqués, mais tout en nuances se détachent des notes végétales mêlées à des notes de légumes verts cuits, accompagnées d'une très fine amertume tout juste perceptible. Se détache enfin une très fine et très fugace note sucrée qui vient couronner le tout en longueur en bouche.

L'infusion est à la fois assez inégale, les tailles des bourgeons et des feuilles variant du simple au double, mais est également bien régulière, la cueillette ayant été visiblement réalisée de façon très régulière et soignée. Les feuilles sont aussi globalement de très petite taille et peu développée. Ces aspects particuliers sont une spécificité de ce type de thé, liée aux conditions climatiques extrêmes de son lieu de culture, les variations de température étant fortes entre le jour et la nuit et impactant donc la croissance des feuilles.

En conclusion, voici un thé un peu moins cher que les autres thés de la série de thés d'exceptions provenant de chez Chanomi. Mais on a aussi, là encore, un thé relativement confidentiel, de grande qualité et qui supporte un large éventail de températures d'infusions puisque, pour ce thé aussi, on peut utiliser sans aucun problème de l'eau à ébullition. On n'en fera naturellement pas un thé de consommation courante, avant tout à cause d'une production confidentielle, et c'est toujours une chance de pouvoir goûter de tels thés qui ne parviennent que rarement jusqu'à nos contrées.

ArtCeram 2016. Trésors de la céramique à Sèvres

Jusqu'au 29 mai, se tient au Sel, 47 Grande Rue à Sèvres, la biennale de céramique internationale contemporaine, avec la participation de Elsa Alayse, Karine Benvenuti, Christian Boaretto, Philippe Buraud, Patrick Buté, Manuel Cordel, Delphine Dardare, Anne Deberly, Marie Duchesne, Annie Fourmanoir, Pauline Georgeault, Marie Gezler-Garzuly, Vladimir Groh, Yasuyo Nishida, Didier Hoft, Gaëlle Jamet, Corinne Joachim, Jean-Luc Jourdain, Jean François Juilliard, Maria Ten Kortenaar, Christine Ladeveze, Vincent Lallier, Monique Le Goff, Arlette Legros, Michèle Levy-Letessier, Rebecca Maeder, Mireille Mallet, Jean Marie Marcaggi, José-Maria Mariscal, Francine Michel, Marie Mora, Serge Nicole, Rafa Perez, Thierry Perraud, Alexandrine Poinsard, Andoche Praudel, Cécile Proslier, Tatiana Punans, Elke Sada, Laure Sulger, Michek Téqui, Shibuta Toshiaki, Turzo et Lise Zambelli.

Innovation notable pour la cinquième édition de cette manifestation, deux expositions se tiennent en supplément, parcours extérieur à l'exposition principale, déjà fort imposante. La première avec l'exposition "Collection nuageuse" de Marie-laure Griffe, dans l'Espace Galerie du Sel et jusqu'au 15 juin, la deuxième avec l'exposition "Mouvements céramiques" de Dorothée Loriquet, à la Mezzanine de l'Hôtel de Ville de Sèvres jusqu'au 28 mai.

Enfin, Valérie Hermans et Jean-Paul Azaïs sont les deux invités d'honneur de cette édition, comme toujours consacrée à la céramique d'art contemporaine et à la création céramique. Manifestation d'ampleur et tremplin non négligeable, cette biennale explore de multiples aspects, des formes les plus simples aux plus complexes et des émaux les plus simples aux émaux les plus aboutis, chaque artiste présent étant libre de présenter une vision qui lui est propre et qui est ainsi à même d'interpeller tout visiteur, même ceux peu à même de saisir toutes les spécificités techniques de la céramique, car c'est la sensation produite qui domine ici. On ne pourra donc que se féliciter de voir cette manifestation se maintenir au fil des ans, d'autant plus méritoire qu'à l'heure des coupes budgétaires elle continue à maintenir son "modèle économique" basé sur la gratuité de son accès, et je lui souhaite encore de nombreuses années d'émerveillement à venir.