L'ouvrage
Tea culture of Japan, dirigé par Sadako Ohki est le catalogue de l'exposition Tea culture of Japan : Chanoyu past and Present qui s'est tenue à la
Yale University Art Gallery du 20 janvier au 26 avril de l'année 2009 et qui était centrée sur la collection de Peggy et Richard M. Danziger.
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De gauche à droite, Chashaku par Sen no Rikyu ( 1522 - 1591 ), Daisin Gito ( 1656 - 1730 ) et Seta Kamon ( † 1595 ). Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery |
Sommaire détaillé de l'ouvrage :
Avant-propos du Directeur de la Yale University Art Gallery
Remerciements
Un voyage à travers le Chanoyu passé et présent
La pratique du Chanoyu dans le Japon médiéval : De l'extravagance au dénuement
Le Wabi inspiré par Rikyu
Le thé du XXIème siècle : Continuité et innovation
Brisons les frontières : Une histoire du Chanoyu
Le Thé à la cour de l'Empereur Saga
Le Thé cérémonial ( Sarei ) dans les temples bouddhistes
Basara : Une esthétique de l'ostentation
La connaissance du Thé et de l'Art dans le Shoin : L'appréciation des objets chinois
Le thé de Shuko Soan : Les débuts du Wabi dans le Thé
Koraimono : Introduction des céramiques coréennes
Wamono : Les céramiques japonaises dans le Thé
Mettre en ordre un monde à l'envers
Le Thé du Daimyo à la période Edo
Hon'ami Koetsu
Sen Sotan et le système Iemoto
Rencontre avec l'Ouest
Catalogue de l'exposition
Carte des importants sites du thé
Glossaire
Disposition des instruments du Chanoyu
Bibliographie
Crédits photographiques
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Bols coréens du XVIème siècle avec kintsugi. Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery |
Le principal intérêt de cet ouvrage, outre l'historique du Chanoyu qu'il propose et la présentation de la large collection d'objets du thé de Peggy et Richard M. Danziger, est d'illustrer le fait que, contrairement à l'imaginaire occidental qui voit la cérémonie du thé comme une tradition figée dans des codes surannés, celle-ci n'a cessé, dès son origine même, de se métamorphoser. Plus encore, le Chanoyu, arrivé à maturité au XVIème siècle, ne cesse d'attirer, bien que le cœur de son esthétique soit japonaise, des pratiquants du monde entier.
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Boite intérieure pour les trois shifuku accompagnant le chaire / cha-ire "Shira Tsuyu". Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery |
Le Chanoyu ne s'est ainsi pas développé isolément au départ et il continue de se développer à travers un processus qui sait créer de la modernité en intégrant et en respectant les caractéristiques issues du passé. L'ouvrage rappelle que les premiers instruments, en particulier les bols, utilisés au Japon pour le thé sont d'origine chinoise, que ceux-ci sont rapidement supplantés par de objets d’origine coréenne avant que ne se mette en place des fours tournés vers la production de céramiques destinées au thé au Japon même.
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Série de petits plats pour le Kaiseki - Mukozuke, vers 1600, céramique de Mino, grès, type Seto jaune. Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery |
Le Chanoyu ne saurait ainsi être réduit au simple terme de cérémonie du thé tant il recouvre une culture du thé qui ne se limite pas au thé même, mais qui touche des aspects aussi divers que l'architecture, la peinture ou encore la scénographie des paysages. Dans tous ses aspects, le Chanoyu contemporain assimile des éléments non seulement japonais mais surtout issus du monde entier car c'est un flux permanent qui évolue et croît en permanence.
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Fujimori Terunobu ( 1946 - ... ), Chashitsu nommée "Tetsu" peu avant la fin de sa construction en 2005, Kiyoharu Shirakaba Museum, Hokuto City, Préfecture de Yamanashi. Photographie © Terunobu Fujimori / Yale University Art Gallery |
Ce mouvement de création a ainsi engendré des formes tout à fait surprenantes et inédites, comme les
Chashitsu " perchés " de Fujimori Terunobu, où l'invité ne passe plus par une porte l'obligeant à s'incliner en signe d'humilité, mais monte une échelle pour passer par un trappe qui le fait donc surgir dans le Chashitsu par son point le plus bas.
Ce même mouvement a également modernisé le service en passant de la position accroupie à la position assise et à l'utilisation de chaises. Cette adaptation, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est pas une adaptation créée pour rendre le Chanoyu plus attrayant pour les occidentaux, mais remonte à 1872 pendant l'ère Meiji, innovation due à Sen Soshitsu, mais ce service " debout " ( au sens de " au-dessus du tatami " ), connu sous le nom de Ryureishiki, pourrait être beaucoup plus ancien, ce dernier terme apparaissant dans l'ouvrage Matsuya kaiki en 1586.
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Sen So-oku, XVème maître de l'école Mushanokoji Senke, "Ten'yujoku" ( Table pour l'interprétation dans le ciel ). Photographie © Hideya Amemiya / Yale University Art Gallery |